Cette particularité de jalouser l’Algérie chez la droite et l’extrême droite
Une contribution de Saadeddine Kouidri – La politique actuelle des pouvoirs capitalistes, à travers le monde et à leur tête l’occidental, ne peut que céder du terrain aux populismes, au sionisme, au colonialisme, aux fascismes, à l’obscurantisme, aux religions, parce qu’elle n’est plus face à ses ennemis naturels qui étaient les pays de l’Est, alliés de l’URSS, les partis communistes à travers le monde et, forcément, une partie de la classe ouvrière qui la maintenaient dans sa dignité bourgeoise.
Elle ne sait toujours pas que sa victoire sur le mur de Berlin imposait le changement aux paradigmes, y compris le sien.
Le paradoxe est que le mouvement politique actuel vante le monde multipolaire, qui, crescendo, devient une aspiration populaire, car il préserve les Etats-nations, particulièrement les Etats nouvellement indépendants de la barbarie occidentale. Elle maintient et renforce l’OTAN, ce gendarme du monde unipolaire, qu’elle tente de préserver et, pour le consolider, elle fait table rase des acquis du Mouvement national de libération et son bastion le Mouvement communiste international. L’absence d’enseignement de ces périodes héroïques de nos peuples est la faiblesse qui handicape notre splendide jeunesse et qui lui fait faire parfois de faux pas.
La lutte contre la réforme des retraites en France, par exemple, entre dans le mouvement planétaire, à l’instar de l’opération militaire russe en Ukraine et illustre avec d’autres exemples la lutte des deux classes antagonistes. Dans cette lutte, le Front de la droite et sa politique libérale, bourgeoise, malgré son électronisation est dans l’incapacité de continuer à assurer, ne serait-ce qu’à ses obligés, leur patrimoine matériel et leur niveau de vie.
Lors du récent séisme, la démocratie bourgeoise française, lestée de sa civilisation coloniale, neutralise sa nation à la frontière de notre chère Syrie meurtrie encore une fois. Elle doit se morfondre quand elle entend le Président Syrien, déclarer : «Nous avons l’impression que les Algériens sont venus du cœur même de la Syrie pour nous aider.»
La droite et l’extrême droite en France ont cette particularité commune de jalouser l’Algérie, tout le temps et aujourd’hui plus que jamais, car elle n’est, à leurs yeux, qu’une ex-colonie. Pour ces racistes invétérés, notre pays ne peut rien réussir seul, sinon leur plan de lier stratégiquement l’Algérie à la France ne serait plus crédible aux yeux de leurs acolytes, ennemis de notre République. Comment remettre l’ex-colonie sous domination est l’objectif retracé par la loi française du 23 février 2005 qui dit dans son article 4, dans son alinéa 15 que «les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit». Comment, dans ce cas, parler d’histoire, de mémoire commune ou de convergence en politique ? Le faire, c’est trahir car l’histoire n’est rien d’autre que la politique du passé que nous devons enrichir scientifiquement et politiquement. La loi n’est pas dans les archives.
Le fait d’accepter de dialoguer sur notre histoire avec cette France qui attribue à la colonisation un rôle positif est une illusion dangereuse, surtout quand, parallèlement, nos épopées sont prisonnières par la langue de bois. Dans cette histoire, il n’y a objectivement qu’un seul extrémisme, celui qui a réinscrit dans sa loi, son racisme.
Nous apprenons enfin, ou du moins je l’espère, qu’on peut juste commercialiser avec cette République bourgeoise et raciste pour maintenir des relations de «bon» voisinage tant qu’elle ne reconnaît pas dans ses lois que le colonialisme est un crime contre l’humanité. Il faut savoir que cela ne lui sera accessible que lorsqu’elle acceptera la multipolarité dans le monde. C’est l’enjeu actuel revigoré par Poutine.
En attendant, elle arrive à transformer nos «rebelles» en ennemis de leur terre natale, et celle de notre cher voisin la Tunisie et nous prive de militantes et de militants qui, souvent, par leur engagement politique immature, à cause d’une conscience ravagée par l’islamisme du pouvoir et de l’opposition en sus d’impatience qui caractérise la jeunesse, et pas seulement, les entraîne à se jeter dans la gueule du loup. Les causes sont multiples. On peut retenir deux : le manque d’éclairage politique satisfaisant et de débat serein, libre et perpétuel sur l’actualité nationale et internationale.
L’ennemi entretient la confusion entre les militants fascistes, les militants de la démocratie bourgeoise et leurs adversaires, ceux de la démocratie populaire, à croire qu’il a une stratégie à long terme pour constituer un front uni de franco-algériens et pas seulement. Il entretient la fiction, à l’image de celle de la transition, qu’il avait fourguée aux démocrates de la bourgeoisie lors du Hirak. L’attrait de beaucoup d’Algériens à la liberté individuelle en Occident est objectif, sauf qu’elle est spécifique aux plus riches.
Le général de l’ANP, M. Lamari, disait : «Nous avons vaincu le terrorisme et pas l’intégrisme.» Ce reste est utilisé des deux côtés de la Méditerranée. On constate que la France ne se suffit plus de l’utiliser opportunément, elle se l’accapare pour estomper son déclin face aux forces vives de son pays. Avec Amira, elle élève d’un cran son offensive en le fusionnant à la Réaction internationale électronisée. Il faut considérer que la police civile, partout, et particulièrement en Occident, est d’abord une police politique. Tout le monde le sait, sauf les bourgeois.
L’homme n’est pas une molécule mais des milliards. Epicure avait fait l’hypothèse que l’atome bouge, et les idéalistes s’en sont inspirés de ce génie pour corréler ce mouvement à la liberté. Oui, il semble qu’on ne peut prévoir le mouvement d’un atome, mais avec la physique quantique on peut le prévoir pour le mouvement de milliards d’atomes.
Qu’est-ce que la liberté pour un homme qui a faim ? Le titre dans une émission culturelle d’une TV étrangère mercredi soir, s’intitule «Liberté d’expression, liberté sans fin». La réponse à la question est donc : liberté d’expression, liberté sans faim.
On sait que le slogan est constitué de 90% de vérité et de 10% de mensonges. Les radios, TV, journaux et autres médias qui appartiennent aux ultra-riches diffusent les slogans à travers leurs écrans mainstream. Ils qualifient, liberté d’expression sans fin, cette boucle H24, de la pub à des slogans et aux produits de consommation jusqu’à faire d’un pays pour les riches, attrayant pour les pauvres. Le voyage forme la jeunesse. L’ennemi, cette France de la loi de 2005 le sait et prive notre jeunesse de visas pour les pousser à voyager dans des barques au risque de se noyer. Ils arrivent sans papier comme une marchandise bon marché. Macron a kidnappé Amira. Pourquoi ? La réponse est dans le texte.
S. K.
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