Voici pourquoi les véhicules de moins de 3 ans seront quand même trop chers
Par Nabil D. – «Le parc automobile en Algérie connaît un vieillissement accéléré et c’est pour répondre à ce vieillissement qu’a été décidée l’importation de voitures de moins de trois ans, en plus d’éventuels agréments de constructeurs et de concessionnaires», relève le professeur Abderrahmane Mebtoul qui tempère, cependant, les ardeurs de ceux qui croient que cette solution est une panacée. «Pour l’importation de voitures de moins de trois ans, contrairement à l’euphorie ambiante, les prix sont exorbitants pour la majorité des Algériens, en espérant une production locale à des prix raisonnables», explique l’économiste.
«Les véhicules d’occasion importés doivent être en bon état de marche, ne présenter aucun défaut majeur ou critique et satisfaire aux exigences réglementaires en matière de sécurité et d’environnement et, le cas échéant, aux normes du constructeur. En cas de non-conformité du véhicule constatée par l’expert agréé par le ministère chargé des Mines, le véhicule doit être réexporté à la charge du particulier résident importateur, le cas échéant, le véhicule est pris en charge conformément à la législation et à la réglementation douanières. Mais les modalités les plus importantes est que les conditions et les modalités d’importation des véhicules d’occasion par les particuliers résidents sur leurs devises propres, que le dédouanement pour la mise à la consommation des véhicules d’occasion est soumis au paiement des droits et taxes exigibles, conformément à la législation en vigueur et que la cession de ces véhicules s’effectue exclusivement en monnaie nationale et ne peut donner lieu au transfert du produit de la cession vers l’étranger», rappelle cet expert qui décline les tarifs pratiqués dans les pays d’achat.
«En Europe, le prix de cession d’une voiture essence d’occasion moyenne, avec un kilométrage inférieur à 100 000 km et répondant aux normes, varie entre 15 000 et 20 000 euros. Selon le cours de ce 28 février, soit 144,45 DA l’euro, la valeur varierait entre 2 166 000 et 2 900 000 DA et en pondérant par 20% (coût du transport et droits et taxes), il varierait entre 2 600 000 et 3 500 000 DA», explique le professeur Mebtoul. «Si cela doit se faire au cours du marché parallèle où le taux de change du dinar s’échange à 224 DA l’euro à la vente, un taux qui peut évoluer à la hausse avec la forte demande, nous aurons le coût final achat plus transport et taxes à la douane entre 4 032 000 et 5 037 000 DA», poursuit-il. «Ce prix pourrait être atténué si les bureaux de change annoncés par le gouvernement vendaient des devises à un taux qui varierait entre le cours officiel et le marché parallèle, soit 180 DA l’euro, ce qui donnerait tout même un prix élevé variant entre 3 200 000 et 4 300 000 DA», précise encore l’économiste.
«Ces calculs ne tiennent pas compte des taux d’intérêt au cas où le citoyen contracterait un prêt», indique le professeur, sceptique.
N. D.
Comment (7)