Ce communiqué de presse qui confirme le complot qui se trame contre l’Algérie
Une contribution de Mohsen Abdelmoumen – Nous apprenons qu’un communiqué de presse circule qui attaque l’Algérie dans de nombreux médias espagnols, tels que La Vanguardia, El-Independiente, et dans plusieurs sites espagnols comme Servimedia et, bien sûr, dans les outils de propagande habituels du Makhzen qui n’en ratent pas une pour cracher leur venin sur notre pays.
Selon ce communiqué, plusieurs rapports de l’UE, ainsi que des informations divulguées par le journal Le Monde et CNN, et un rapport de l’Institut Coordinates of Governance and Applied Economics indiquent que «l’alliance entre la Russie, l’Algérie et l’Iran pour contrôler le Sahel est une source de tensions politiques croissantes, ce qui préoccupe beaucoup l’Union européenne et les Etats-Unis». D’après ces rapports, «le régime algérien aurait l’intention de faciliter l’installation de bases militaires russes au Sahel avec l’aide de l’Iran».
Nous citons encore : «Le régime algérien recevrait un approvisionnement important en drones de l’Iran, qui iraient directement à la milice armée du Front Polisario, un groupe qui a le soutien des autorités algériennes dans sa lutte contre le Maroc. L’Iran, qui agit de même en fournissant le groupe terroriste Hezbollah, a l’intention d’établir la branche la plus radicale de son islamisme au Sahel et au Sahara, ayant besoin du soutien de l’establishment militaire algérien.» Toujours selon ce communiqué, le journal Le Monde aurait publié un article indiquant que le gouvernement algérien aurait autorisé le groupe Wagner à pénétrer dans le Sahel pour atteindre le Mali, provoquant le départ de la France et contrariant l’action de la coalition dirigée par les Etats-Unis pour mettre fin au terrorisme dans la région. Et bien entendu, le communiqué brode sur l’achat d’armes à la Russie par l’Algérie qui financerait ainsi «la guerre de Poutine» en Ukraine, et sur les manœuvres militaires conjointes entre les deux pays.
Le scénario de l’instabilité
Ce n’est pas tout pour ajouter une couche dans cette attaque concertée contre l’Algérie, un certain Jesus Sanchez Lambas, avocat espagnol comme son nom l’indique, vice-président de cet Institut Coordinates of Governance and Applied Economics cité plus haut et, cerise sur le gâteau, membre de la Commission exécutive de Transparency International liée à Freedom House et au World Economic Forum, prédit un double scénario d’instabilité qui permettrait à la Russie de mettre en place un véritable «étau» sur l’Union européenne avec l’Ukraine au Nord et avec le Sahara au Sud, aggravant la crise d’approvisionnement énergétique en Europe. Nous citons ce brillant cerveau : «Alors que le drame humanitaire au Nord concentre toute l’attention politique et médiatique des Etats-Unis et de l’UE, la situation au Sud est perçue comme quelque chose de lointain et de culturellement étranger à l’Occident. Or, il s’agit d’une fausse sécurité face à un problème social, politique et militaire qui nous atteindra plus tôt que prévu. Les puissances occidentales doivent anticiper la catastrophe prévisible en renforçant» – et c’est ici que ça devient encore plus intéressant avec le lien figurant dans l’article et que nous laissons tel quel car il renvoie à un panégyrique dithyrambique de l’entité voyou du Maroc – «leurs relations avec les rares partenaires fiables de la région, comme le Maroc. Il est presque trop tard»(*).
L’Algérie n’est pas la Libye
Pendant que le Makhzen distribue des enveloppes pour acheter des soutiens à sa politique de colonisation du Sahara Occidental et dans la foulée pour nuire à l’Algérie, le tarmac de l’aéroport Houari-Boumediene à Alger voit défiler beaucoup de monde. L’Algérie opère un retour majeur sur la scène internationale et cela dérange bien du monde, les intentions des visiteurs n’étant pas toujours aisément discernables au premier abord. Néanmoins, on peut dire sans beaucoup se tromper que la plupart de ces visites obéissent à un agenda bien précis qui n’est pas toujours amical, excepté en ce qui concerne les représentants des pays amis, et vise souvent à favoriser des intérêts purement égoïstes. Car l’Algérie est riche, très riche, en gaz, pétrole, terres rares, or, fer, matériaux, eau, soleil, et territoire… De quoi susciter bien des envies en cette période de crise majeure qui voit l’Europe en pleine récession à cause de ses sanctions contreproductives envers la Russie mais aussi privée du gaz russe à cause de l’action terroriste des Etats-Unis dans la Baltique contre le gazoduc Nord Stream qui alimentait l’Allemagne. En outre, l’Algérie n’entend pas se plier aux diktats de qui que ce soit et mène sa barque en toute indépendance, estimant, à juste titre, avoir gagné sa souveraineté au prix le plus fort et n’admettant aucune ingérence dans sa politique, qu’elle soit intérieure ou extérieure. On ne peut cependant pas écarter le fait que l’empire veuille nous réserver le même sort qu’à la Libye dont les 3 000 emails fuités d’Hillary Clinton ont révélé que l’intervention de l’OTAN et l’assassinat de Kadhafi n’avaient rien à voir avec un désir d’instaurer «la démocratie» en Libye. Les 143 tonnes d’or, les milliards et le pétrole libyens étaient bien plus attractifs que toutes les «préoccupations humanitaires» occidentales. Sauf que l’Algérie est bien plus coriace que la Libye.
«Le néocolonialisme européen pour les nuls»
Nous n’allons pas énumérer tous les visiteurs qui se bousculent à Alger depuis plusieurs mois, la liste étant trop longue. Après Macron venu faire le plein de cassettes de raï à Oran, suivi de Borne accompagnée d’une pléiade de ministres et de chefs d’entreprise, on a vu arriver des délégations militaires de plusieurs nationalités, dont britanniques et américaines, et des personnalités de haut niveau sur le plan sécuritaire et diplomatique, la dernière en date étant Bonnie D. Jenkins, l’adjointe du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken chargée du contrôle des armements, qui est venue consolider les accords sécuritaires entre les deux Etats et, accessoirement, organiser une «party» à Alger entre les ambassadeurs des pays de l’OTAN. Nous n’avions pas encore eu le plaisir de recevoir un spécialiste du jardinage. C’est désormais chose faite avec la visite de Josep Borrell, chef de la «diplomatie» européenne et vice-président de la Commission européenne, qui se déplace à Alger ce dimanche pour une visite de deux jours. Il faut reconnaître que Borrell a une conception de la diplomatie bien particulière et qui n’appartient qu’à lui, c’est la raison pour laquelle nous mettons des guillemets à sa fonction.
En effet, les déclarations de Josep Borrell mériteraient de figurer dans un recueil dédié à sa verve et à ses discours imagés, et dont le titre serait «Le néocolonialisme européen pour les nuls». Par exemple, pour lui, les Américains «n’ont eu qu’à tuer quatre Indiens pour obtenir l’indépendance», a-t-il dit dans un discours adressé à des étudiants à Madrid en 2018. Il semblerait que la colonisation de l’Amérique qui s’est faite sur le génocide des peuples autochtones lui ait échappé. En décembre 2022, en s’adressant à des parlementaires latino-américains qui n’en sont pas encore revenus : «Comme les conquistadores, nous devons inventer un nouveau monde.» Ou encore, en octobre 2022 : «L’Europe est un jardin. Le reste du monde… c’est la jungle. Et la jungle peut envahir le jardin. Les jardiniers doivent prendre soin du jardin.» Que diable le socialiste Borrell, soutien de Pedro Sanchez, vient-il faire dans la «jungle» algérienne et pourquoi maintenant, au moment où l’Algérie est considérée comme un acteur majeur très important en matière diplomatique sur la scène internationale ? En effet, nous n’écartons pas l’hypothèse qu’elle a probablement joué un rôle dans le rapprochement historique entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, et on évoque également son rôle dans le futur règlement du conflit en Ukraine avec la prochaine visite du président Tebboune à Moscou au mois de mai.
Nous rappelons à Josep Borrell ses propos lors du gel du Traité d’amitié entre l’Algérie et l’Espagne suite au revirement politique de Pedro Sanchez à l’égard de la colonisation du Sahara Occidental, provoqué, rappelons-le, par le chantage opéré par le Makhzen qui avait espionné les téléphones de Sanchez et de sa ministre de la Défense avec le logiciel Pegasus. José Manuel Albares, le ministre des Affaires étrangères espagnol, était allé pleurer dans le giron de Borrel et celui-ci avait déclaré : «L’acte unilatéral algérien constitue une violation de l’Accord d’association UE-Algérie», ajoutant que l’Union européenne était «prête à faire face à tout type de mesure coercitive appliquée à un Etat membre». Nous n’oublions pas non plus les récents accords de partenariat entre la Commission européenne et le Maroc en plein scandale du Marocgate, alors qu’un mandat d’arrêt court contre le chef du renseignement extérieur marocain Mansouri et contre l’ambassadeur marocain Atmoun. Nous avons évoqué ces accords dans un précédent article, où l’Europe envisage un partenariat tripartite avec l’entité sioniste d’Israël et son larbin, le royaume féodal du Maroc, en allongeant des milliards d’euros à celui-ci, sans se soucier pour le moins du monde du grave problème de colonisation du territoire sahraoui, puisque l’Europe est la première importatrice des produits agricoles issus de cette colonisation.
Et l’Algérie n’est pas le Maroc
Concernant les accords UE-Algérie, il est clair qu’ils ne servent pas les intérêts de l’Algérie, soit ils sont revus de façon à privilégier un partenariat véritablement gagnant-gagnant et non un jeu de dupes comme ce qu’ils sont actuellement, ou alors qu’ils soient annulés. Si Josep Borrell croit qu’il peut venir exposer les exigences européennes en matière de partenariat commercial et énergétique gagnant-perdant au profit de cette Europe arrogante dont il est le représentant bouffi d’orgueil et exiger que le Maroc soit à nouveau approvisionné en gaz algérien, il se trompe lourdement. Avant d’attendre quoi que ce soit de l’Algérie, Monsieur Borrell, il va falloir enregistrer le fait que l’Algérie n’est pas le Maroc et calmer vos ardeurs de matamore qui n’impressionnent personne chez nous. Ne nous prenez pas pour des idiots, ce sera un partenariat équitable, sinon vous retournerez bredouille à Bruxelles. Quant à ouvrir le robinet du gaz vers le Maroc, vous pouvez faire une croix dessus. Nous n’avons aucune raison de rendre service à une voyoucratie comme ce Maroc qui ne cherche qu’à nous nuire de toutes les manières possibles et imaginables, jusqu’à revendiquer notre territoire national. Stop à l’ingérence dans les affaires de l’Algérie ! Nous ne le supportons plus. L’Algérie est un pays souverain, une pièce maîtresse de la région avec sa grande armée et son peuple libre, que cela vous plaise ou non.
Et prenez bonne note aussi qu’il est hors de question que l’Algérie envisage quelque partenariat que ce soit avec des pays comme l’Espagne qui participe au plan de colonisation marocaine du Sahara Occidental, s’opposant ainsi à la résolution de l’ONU, ou avec la France qui soutient la 5e colonne et exfiltre un de ses agents d’Algérie, et qui interviewe sur la chaîne de la télévision d’Etat France 24 le chef d’Aqmi, lequel appelle au djihad contre l’Algérie. Ce dernier point témoignant du degré de «civilisation» de l’Europe par la propension de ses dirigeants à soutenir les terroristes de tout poil. Vous qui avez l’habitude de faire des grands discours et de donner des leçons de démocratie et de civilisation aux sauvages de la jungle, pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous n’avez pas pipé mot à propos du Marocgate, alors que votre collègue la vice-présidente du Parlement européen est en prison depuis le 9 décembre en compagnie de plusieurs eurodéputés, comme c’est étrange, tout socialiste comme vous.
Josep Borrell représente la caste oligarchique européenne incompétente et corrompue, à l’image d’une Ursula von der Leyen menacée par le scandale du Pfizergate, qui préfère privilégier les intérêts des Etats-Unis plutôt que ceux de vos propres populations.
M. A.
(*) https://www.institutocoordenadas.com/es/analisis/marruecos-apuesta-decididamente-por-desarrollo-sus-regiones-sur_20192_102.html
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