Le président français en Chine : une réelle chance pour la paix en Ukraine à saisir
De Paris, Mrizek Sahraoui – La visite du président Macron en Chine, entamée ce mercredi, peut se trouver être une réelle chance pour la paix en Ukraine s’il sait, veut s’en saisir, bien sûr en associant à l’initiative le président chinois. S’il se dit réellement résolu à résoudre le conflit ukrainien, la condition sine qua non à cela, c’est que le chef de l’Etat français, en chute libre dans les sondages, soit animé d’une ferme volonté d’y parvenir, sache mettre à profit sa rencontre avec le président chinois. Xi Jinping qui a montré sa disponibilité, cherché à jouer pleinement le rôle de médiateur dans cette guerre.
Alors le plan de paix en douze points proposé par la Chine, hypocritement salué, il faut le souligner, par les alliés de l’Ukraine, en revanche, «une contribution importante», selon l’ONU, pourrait constituer une sérieuse base de départ en vue d’une solution durable du conflit ukrainien dans l’intérêt de tous.
Dans l’intérêt propre du président Macron d’abord, au regard de l’extrême fragilité politique flagrante à laquelle il fait face pouvant potentiellement et définitivement hypothéquer la suite du quinquennat. Au profit, ensuite, de toute l’humanité sous la menace d’une guerre nucléaire, qui a eu toutes les peines du monde pour survivre à une crise sanitaire des plus meurtrières jamais observée depuis un siècle. Ainsi que de l’Europe, finalement, sur le sol de laquelle pèse le risque d’un conflit généralisé d’où personne ne sortira vainqueur.
Mais cela relève de la théorie. Et en théorie, il est aisé d’émettre des hypothèses. Car, en pratique, et s’agissant du conflit en Ukraine, rien ne peut se faire ; rien ne peut se décider ; pas la moindre initiative ne peut prendre corps sans l’aval des Etats-Unis – prétendument représenter en compagnie des Etats-clients, tels que les qualifie Noam Chomsky, la communauté internationale – devenus au fil de la guerre en Ukraine le chef de file d’une coalition va-t-en-guerre, bien décidée d’aller jusqu’à l’objectif final : l’effondrement de la Russie même au prix de la destruction totale de l’Ukraine.
La question est : Emmanuel Macron, sera-t-il capable de s’affranchir de la tutelle américaine, sera-t-il en mesure de faire entendre la voix de la France en Chine et, plus encore, à l’ONU (cette illusion) comme du temps de Jacques Chirac qui, par la voie de son ministre des Affaires étrangères, avait refusé, en 2003, d’intégrer la coalition menée par les Etats-Unis, et s’était alors fermement opposé à la guerre en Irak ?
Autres époques, autres hommes d’Etat, rien n’est moins sûr donc.
M. S.
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