L’Algérie reçoit le certificat d’inscription du raï dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
L’Algérie a reçu ce jeudi à Alger le certificat d’inscription du «raï, chant populaire d’Algérie» sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité établie par l’Unesco, des mains de l’ambassadeur, coordonnateur résident du Système des Nations unies en Algérie.
Le ministère des Affaires étrangères a souligné que l’Algérie «est extrêmement honorée de recevoir aujourd’hui l’original du certificat d’inscription établie par l’Unesco». Cette inscription, a rappelé, le ministère, «renforcera la liste de l’Algérie par un dixième élément après ceux d’ahellil du Gourara, du costume nuptial de Tlemcen, y compris khit errouh, de s’bouâ – pèlerinage annuel à la zawiya Sidi El Hadj Belkacem –, de rakb Sidi Cheikh (fantasia) à El Bayadh et de la sebeïba dans l’oasis de Djanet etc.».
«Le raï acquiert à travers cette certification, prestigieuse et méritée, ses lettres de noblesse qui ont permis à cette musique populaire, qui trouve ses origines chez les cheikhs de la chanson bédouine tels que Cheikh Hamada et Abdelkader Khaldi, de s’imposer comme un élément incontournable de notre patrimoine culturel», a-t-on mis en avant.
«Cette reconnaissance est le fruit des efforts soutenus et déterminés des hautes autorités de notre pays et des professionnels du secteur de la culture et le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, visant à valoriser et à faire connaître le riche patrimoine culturel de l’Algérie et à mettre en lumière sa contribution significative à la culture universelle», a poursuivi le ministère des AE.
Dans le même contexte, le ministère a affirmé que «l’Algérie dispose d’un patrimoine culturel d’une immense richesse, produit de siècles d’histoire, ce qui reflète l’authenticité et la noblesse de notre nation», tout en rappelant, à cette occasion, qu’«aucun élément de ce riche patrimoine n’était épargné des tentatives d’accaparement de ses composantes, à l’instar du zellige, du haïk, de khit errouh, de la blouse d’Oran, de la gandoura de Constantine, du sarwal al-chalqa, du karakou», faisant observer que ces manœuvres «ont même atteint les chansons, en particulier de nos deux grands cheikhs, Rabah Deraissa et Abdelmajid Meskoud».
Le ministère des AE a également salué «la conscience et le sens élevé du patriotisme des Algériennes et des Algériens, notamment les jeunes, présents avec force dans les forums et les réseaux sociaux afin de faire face à tous ceux qui osent, en vain, s’emparer de notre patrimoine culturel et s’accaparer des éléments de notre identité nationale».
«Cette mobilisation populaire, qui reflète le niveau de conscience collective et l’esprit de responsabilité de notre société, portée par les artistes, les écrivains, les historiens et la jeunesse jaloux de leur patrie, nous incite à redoubler d’efforts et à aller de l’avant pour protéger notre patrimoine culturel dans toutes ses composantes et sous toutes ses formes, et préserver ce trésor national afin de le transmettre intact aux générations futures», a-t-on ajouté, en soulignant que l’Algérie et son peuple «feront résolument barrage aux spoliateurs de son identité culturelle, face à une armée de trolls, enguenillés dans leurs oripeaux moyenâgeux et entraînés et spécialisés dans l’imposture et la rapine culturelle sur les réseaux sociaux, qui essayent de nous dépouiller des éléments constitutifs de notre identité culturelle et de notre patrimoine matériel et immatériel».
Le ministère a enfin salué «le partenariat de qualité» entre l’Algérie et l’Unesco dans de nombreux domaines, notamment à travers l’accueil par notre pays du Centre régional pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Afrique, catégorie 2, sous l’égide de l’Unesco, qui est abrité par l’Algérie pour le mettre au service de la valorisation du patrimoine culturel immatériel de l’Afrique, réitérant la détermination de l’Algérie à poursuivre le travail, de concert avec le système des Nations unies en général et l’Unesco en particulier, pour «promouvoir la culture et renforcer les efforts internationaux en matière de préservation du patrimoine».
Pour sa part, l’ambassadeur, coordonnateur résident du Système des Nations unies en Algérie, Alejandro Alvarez, a déclaré que cette «reconnaissance est une étape importante pour l’Algérie, son histoire et sa culture», estimant qu’elle «témoigne de la richesse et la profondeur de la culture et l’identité algérienne et surtout son ancrage continental». Alvarez a souligné que l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco de l’ONU de la musique raï qui incarne «la diversité culturelle de l’Algérie est une réelle opportunité de la préserver pour les générations futures, et de lui permettre de continuer à être une source d’inspiration pour les musiciens du monde entier».
Pour sa part, le secrétaire général du ministère de la Culture et des Arts, Zouheir Bellalou, a assuré que le ministère «veille, notamment ces dernières années, à assurer un suivi particulier de l’opération d’inventaire du patrimoine culturel immatériel sous différentes formules (…) selon les normes scientifiques internationale», relevant que le secteur avait officiellement déposé récemment le dossier d’inscription du «costume féminin de cérémonies dans le grand Est algérien : savoirs et savoir-faire associés à la confection et à la parure de la gandoura et de la melehfa».
L’Unesco a inscrit, en décembre dernier, le raï (chant populaire d’Algérie) sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette inscription est intervenue lors de la 17e réunion du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
R. C.
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