Un analyste politique turc révèle : «La Turquie a fourni des drones au Maroc»
Par Kamel M. – Le politologue turc Firas Ridwan Oglu a révélé que la Turquie a fourni des drones au régime de Rabat. Interrogé par la chaîne Libya Al-Ahrar, financée par le Qatar et émettant à partir de Turquie, sur la position de son pays par rapport à la guerre civile qui fait rage au Soudan, il a répondu que ce dernier «compte de très longues frontières et a besoin de technologie». Et d’enchérir, d’un ton interrogateur : «Mais la Turquie pourra-t-elle fournir des drones au Soudan comme elle l’a fait avec le Maroc pour surveiller ses frontières ?» Cette révélation confirme le double-jeu du régime islamiste de Recep Tayyip Erdogan dont le sort se joue ce dimanche 14 mai, date du premier tour d’élections présidentielles qui s’annoncent serrées.
Les appareils livrés par Ankara à l’armée de Mohammed VI viennent donc s’ajouter à ceux qu’Israël a fournis au voisin de l’Ouest, constituant ainsi une menace directe sur la sécurité de l’Algérie où l’Armée vient d’effectuer un exercice militaire à Tindouf, non loin de la frontière avec le Maroc, sous la supervision du chef d’état-major, le général d’Armée Saïd Chengriha. Preuve que l’ANP prend cette menace très au sérieux.
L’Algérie et la Turquie ont semblé amorcer un nouveau virage dans leurs relations, le président sortant Erdogan ayant paru vouloir se rapprocher de notre pays où il a multiplié les visites et les initiatives, déjà sous l’ère du défunt Bouteflika. La coopération entre Alger et Ankara est cependant éminemment économique et culturelle. La vente de drones au Maroc révèle donc un aspect méconnu d’accords secrets qui seraient passés entre Mohammed VI et Erdogan au détriment de l’Algérie, pourtant montrée par ce dernier comme un pays frère et un allié stratégique qui partage avec la Turquie un long et riche passé commun.
L’Algérie était-elle au courant de cette transaction ? Quels autres accords secrets Erdogan a-t-il scellés avec le régime ennemi de Mohammed VI ? Quel impact une telle alliance entre Ankara et Rabat peut-elle avoir sur les investissements turcs en Algérie, la vente de drones au Maroc étant considérée comme un acte hostile et une traitrise de la part d’un Etat «ami» auquel l’Algérie a ouvert ses portes tout grand pour y faire prospérer ses affaires ?
Ce ne sera pas la première fois que la Turquie de Recep Tayyip Erdogan fera preuve de duplicité. On l’a vu feignant un soutien actif aux Palestiniens et, dans le même temps, renforcer ses relations avec l’Etat voyou d’Israël. Cette duplicité, il vient de la confirmer dans une déclaration à la veille de l’élection présidentielle, en annonçant la révision de la Constitution turque s’il était élu et en promettant que la nouvelle mouture sera «civile et libérale».
Un clin d’œil flagrant à l’Union européenne auprès de laquelle il implore l’adhésion, en vain, depuis qu’il a pris les rênes du pays et à laquelle il promet d’ouvrir la Turquie au capital et de «museler» l’armée.
K. M.
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