Opération militaire russe en Ukraine : guerre et propagande
Une contribution d’Aziz Ghedia – Pendant les premiers jours de la guerre en Ukraine, j’ai essayé, autant que possible, de suivre le fil de l’actualité politique sur les chaînes françaises, en particulier sur BFMTV et LCI. Puis, au fil du temps, je me suis aperçu que ces deux chaînes d’informations générales en boucle s’adonnaient purement et carrément à de la propagande de guerre en faveur de l’Ukraine et de son président, Volodomyr Zelensky, élevé au rang de l’«homme du siècle», de grand défenseur des valeurs de l’Occident et de la démocratie et tutti quanti. J’ai essayé parfois de suivre les débats qui s’y déroulaient. Il faut dire que ces deux chaînes ne lésinent pas sur les moyens et invitent, de ce fait, de nombreux analystes politiques et autres experts en géopolitique. On dissèque et on analyse toutes les informations qui leur parviennent du «front» via leurs correspondants locaux. Mais, dès le départ, le parti pris était déjà pris, si j’ose dire. Ce qui est vraiment désolant. Ces chaînes et d’autres aussi (sans parler de la presse écrite) s’étaient, dès le départ, dès le 24 février (date du début des hostilités) alignées sur la position de l’Ukraine. Et, là, pas la peine d’être très intelligent pour comprendre qu’en fait cette guerre, qualifiée par eux «d’agression non provoquée» de l’Ukraine par le méchant Poutine, ne concerne pas seulement le pays de Zelensky mais tout l’Occident collectif, l’Ukraine n’étant, en vérité, qu’un pion, un proxy et Zelensky qu’une marionnette manipulée par l’Oncle Sam, la Perfide Albion et Ursula van der Lyene.
Le «reste» du monde a, lui, d’emblée compris cela. Cette guerre, existentielle pour les uns (les Russes) et pécuniairement très rentable pour d’autres (Américains et leur complexe militaro-industriel) ne les concerne pas. Du moins jusqu’à maintenant. Tant qu’elle n’a pas encore débouché sur une troisième guerre mondiale, les Africains se tiennent à l’écart, j’allais dire peinards. Mais, en fait, cette guerre ne réjouit personne, elle est génératrice de misère, de déplacement forcé de femmes et d’enfants, de mort d’hommes de part et d’autre du front. Le «hachoir à viande» qui fonctionne sans arrêt nous rappelle une autre époque, celle de la Seconde Guerre mondiale avec son corollaire, l’holocauste. In fine, cette guerre est loin de réjouir les âmes africaines, celles qui vivent dans «la jungle» mais qui sont néanmoins éprises de justice et certainement aussi celles du reste du monde contrairement à ce que pourrait penser le «jardin d’Eden».
Cela fait plus de quinze mois que la guerre en Ukraine fait rage. La routine s’est installée un peu partout. J’ai fini par éteindre ma télévision. Ou du moins, quand il m’arrive de l’allumer, je regarde d’autres chaînes pour ne pas entendre la propagande et les mensonges, le manque d’objectivité et la couverture médiatique biaisée de cette sale guerre. Cela a duré un certain temps. Mais, comme le clame si bien l’adage «chassez le naturel, il revient au galop». Ce matin donc, c’est sur LCI que je suis les derniers développements de la guerre. Et apparemment, rien n’a changé ; c’est toujours Poutine le méchant grand loup et la Russie est toujours perdante même si c’est elle qui impose le tempo de la guerre et qu’elle continue à passer les soldats Ukrainiens dans son hachoir à viande.
En Europe, on continue, cependant, à faire semblant de ne pas comprendre la position de neutralité du «reste» du monde et en particulier des Africains que l’on menace, de façon à peine voilée, de sanctions économiques.
Les analystes et experts en géopolitique continuent à déblatérer sur LCI et BFM TV, accusant les Russes de tous les maux, de tout ce qui se déroule sur le terrain de la guerre y compris de certaines opérations qui ne sont pas du tout dans leur intérêt telle la destruction du barrage de Kakhovka.
A. G.
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