Tebboune : «L’Algérie aspire à un partenariat Afrique-Russie mutuellement bénéfique»

Tebboune : «Le dossier de la mémoire est inaliénable et ne peut faire l'objet de concession»
Le président Abdelmadjid Tebboune. D. R.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, vendredi lors des travaux du Sommet Russie-Afrique, que l’Algérie aspirait à un partenariat afro-russe fort et mutuellement bénéfique, à même de permettre l’émergence d’un ordre mondial juste, mettant en avant les efforts importants de l’Algérie visant à soutenir le développement en Afrique, notamment en limitant l’endettement et en développant les infrastructures dans plusieurs pays du continent.

Dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, lors d’une séance ayant regroupé des chefs d’Etat et de gouvernement, présidée par le président russe, Vladimir Poutine, le président Tebboune a indiqué que l’Algérie aspirait à un «partenariat afro-russe fort et mutuellement bénéfique, à même de permettre la réalisation des aspirations et attentes de nos peuples à davantage de progrès et de développement, et l’émergence d’un ordre mondial juste, basé sur le respect des principes du droit international et du multilatéralisme».

«Il est impératif d’aider l’Afrique, en premier lieu, à surmonter la crise d’endettement et faciliter l’accès aux crédits de financement», au moins avec les mêmes conditions imposées à d’autres pays, a-t-il ajouté. Il a appelé, dans ce cadre, à «revoir l’approche suivie actuellement en matière de résolution de la crise d’endettement, de manière à permettre aux pays africains de surmonter ce frein majeur à l’accès aux nouveaux processus de financement».

Evoquant les défis auxquels fait face le continent, le président Tebboune a souligné qu’un 1 enfant sur 5 en Afrique souffrait de l’absence de chances de scolarisation, et que plus de 600 millions d’Africains vivaient sans électricité, ni accès à l’eau potable, à l’exception de 25% des populations du continent, outre le déficit de près de 100 milliards dollars américains chaque année dans le financement des projets d’infrastructures, exacerbé par un endettement estimé à mille milliards de dollars en 2022.

Réforme du Conseil de sécurité : mettre fin à la marginalisation de l’Afrique  

Dans ce cadre, le président Tebboune a salué les efforts algériens qui ont permis d’«effacer les dettes de 14 Etats africains et le travail en faveur du rééchelonnement des dettes d’autres Etats», rappelant le budget alloué par l’Etat algérien, via l’Agence nationale de développement de la coopération internationale pour la solidarité et le développement et estimé à 1 milliard de dollars américains, aux projets de développement dans les Etats africains, d’autant qu’il a déjà été procédé à l’entame du financement de projets au Niger et au Mali.

L’Algérie œuvre, également, dans la même démarche de développement continental, précise le président de la République dans son allocution, à la concrétisation de projets pour les Etats voisins, à l’instar de la Route de l’unité africaine reliant le Mali, le Niger, la Tunisie, le Tchad sur 10 000 km linéaires, ainsi que la route Tindouf (Algérie)-Zouerate (Mauritanie) sur une distance de 800 km.

Après avoir affirmé que la coopération afro-russue «a franchi de grands pas depuis la solidarité de la Russie par le passé avec les pays africains dans leur lutte contre le colonialisme, jusqu’à la volonté commune, affichée aujourd’hui, en vue d’édifier un partenariat politique et économique fructueux», Tebboune a précisé que les Africains attendent de la Russie une contribution aux efforts de développement dans le continent.

Pour le président Tebboune, le développement du partenariat afro-russe doit prendre en considération les ambitions économiques de l’Afrique, l’élargissement de la coopération afro-russe, la concrétisation de manière effective des aspects économiques selon un calendrier bien défini, la garantie d’une participation forte de l’Union africaine (UA) à cette opération, la préservation des règles de base régissant la communauté internationale et la consolidation du multilatéralisme.

Il a mis en avant l’importance de réformer le Conseil de sécurité onusien pour mettre fin à la «marginalisation de l’Afrique» en matière de prise de décisions internationales, soutenir l’Afrique dans ses démarches pour atténuer l’impact de l’endettement et bénéficier d’un financement équitable et durable pour les programmes de développement.

 Le caractère stratégique des relations algéro-russes mis en avant

A cet égard, le président de la République a souligné que l’Algérie misait, dans ses démarches de développement, sur les relations de coopération avec ses partenaires étrangers, dont la Russie, «partenaire stratégique», l’Algérie étant le deuxième plus grand partenaire commercial de la Russie dans le continent africain.

En outre, il a salué les différents partenariats bilatéraux algéro-russes dans les domaines industriel, agricole, scientifique et technique, en sus de la concertation et des échanges de vues au niveau du Forum des pays exportateurs de gaz et de l’OPEC+ sur les moyens de stabiliser les prix de l’énergie sur les marchés internationaux.

Le président Tebboune a ajouté que la visite d’Etat, historique et réussie, qu’il avait effectuée le mois dernier en Russie «est la plus grande preuve de notre volonté commune de hisser ces relations stratégiques aux plus hauts niveaux».

Il a souligné, par ailleurs, que l’Algérie, après avoir parachevé de grands projets de réforme, œuvre aujourd’hui à construire une économie diversifiée et moderne, apte à survivre à tous les défis, notamment en matière de sécurité énergétique, alimentaire et sanitaire.

L’Algérie connait, «grâce au programme présidentiel, un développement global qui a fait d’elle une destination d’investissement prometteuse, à la faveur du bon climat d’affaires, encourageant pour les investissements nationaux et étrangers», ce qui a permis d’augmenter le Produit intérieur brut (PIB) à 225 milliards de dollars et le revenu individuel à plus de 4 800 dollars, a-t-il poursuivi. L’objectif, aujourd’hui, est de dépasser un taux de croissance de 5% à la fin 2023 avec une absence totale de dette extérieure, a souligné le président Tebboune.

Il s’est, en outre, félicité de la teneur de la Déclaration du Sommet Russie-Afrique, «notamment pour avoir évoqué la lutte contre le colonialisme et le respect du droit des peuples à l’autodétermination», réaffirmant l’engagement ancré à défendre les causes justes des peuples palestinien et sahraoui.

R. N.

Comment (6)

    Brahms
    1 août 2023 - 9 h 44 min

    L’un des meilleurs HACKER Algérien au monde est en prison aux USA pour 15 ans,

    L’Algérie devrait négocier sa libération au lieu de le laisser croupir dans les geôles américaines, ANADARKO s’est pourtant bien servie dans le SUD algérien en pompant notre pétrole à prix coutant pendant des décennies donc il faudrait faire la démarche auprès des ETATS Unis d’Amérique qui l’avait attrapé en Thaïlande en demandant sa libération.

    Ce jeune HACKER était très intelligent mais chez nous, on croise les bras, on attend alors que d’autres pays comme Israël obtiendrait rapidement sa libération.

    Il faut donc que nos ministres se bougent au lieu de rêver.

    RRab3i
    30 juillet 2023 - 9 h 08 min

    la méfiance et souvent mère de prudence
    j entend les patriotes vanter les mérite de M Tebounn c est vrai on ne peut le nier par contre ce que j ai du mal a saisir c est l intérêt que certain portent aux chinois et aux russes AH ils sont nos amis AH ils nous protègent ils sont par ci ils sont par la ,, disons que moi je suis pragmatique et les uns ou les autres ne nous font pas de cadeaux si les chinois on déroulé le tapis rouge c est au millions (peut être des milliards) de dollars pour des gros projets c est bien les russes c est pareils on paye cache rubis sur ongle même si c est a crédit s ils nous coïncidèrent comme des partenaire c est parce que nous somme des bons client
    et même les pays qui n on pas de fond ils exploitent leurs gisements leur sous sol ext ext ,,,oui ce sont des amis)

    lhadi
    29 juillet 2023 - 20 h 14 min

    Il fut un temps où un homme public, digne de ce nom, avait des principes, des convictions, des idées bien à lui qui en taisent une personnalité réelle.

    Au jour d’aujourd’hui, la politique ne suscite plus de grandes passions. Les citoyens sont désabusés. L’abstention gagne des points et on constate la bonne santé du premier parti d’Algérie : celui des abstentionnistes.

    Pourquoi ? Parce qu’elle tend à être représentée de plus en plus par des individus moins compétents et moins honnêtes. Ces politiques, dont la seule conviction est l’absence de conviction, ne véhiculent aucun projet de société, aucune vision, aucun grands desseins pour l’avenir. Ils s’auréolent du changement en faisant du neuf avec de l’ancien.

    Pour que l’Algérie, prytanée de talents, s’émancipe du travail de Sisyphe : c’est-à-dire du bricolage permanent qui obère tout développement d’un Etat fort, d’une république solide, d’une Algérie apaisée, moderne et conquérante face à ce monde de globalisation politiquement et économiquement injuste, il importe de changer le système politique de notre pays, devenu complètement obsolète, vers une structure nouvelle permettant d’y réaliser rapidement et démocratiquement les réformes nécessaires au maintien de la cohésion nationale et de sa crédibilité internationale.

    Comment ?

    En faisant appel à la nouvelle génération de cadres et de responsables attachée à l’unité nationale, ayant le sens de l’intérêt public et animée d’une volonté profonde de redresser puis de moderniser et de développer l’appareil productif ; en faisant appel aussi à tous les intellectuels emblématiques des lumières ; ces élites modernisatrices qui s’identifient au progrès, à la science, aux forces productives et à la rationalité.

    Pourquoi ?

    parce que des transformations – politiques, économiques, sociales et culturelles – répondant non seulement aux besoins des citoyennes et des citoyens mais aussi aux intérêts les plus élevés de la nation, sont nécessaires afin que le pays d’un million et demi de martyrs ne soit plus source de critiques. de soubresauts chroniques et de chaos

    Qu’on se le dise : Pour des raisons de réalisme et d’élargissement de la solidarité afin de concilier justice sociale et efficacité économique, les politiques doivent s’affranchir du jeu de miroir de la société spectacle et épouser la conscience révolutionnaire qui, seule, alliée à l’efficacité du monde moderne, peut mettre un terme aux erreurs et aux errements d’une gouvernance qui considère, malheureusement, l’intelligence comme une menace et la compétence comme un danger.

    L’Algérie avant toute autre considération.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    icialG
    29 juillet 2023 - 19 h 38 min

    JE suis 100% algérien et pro’ algérien je ne suis pas et je ne veux pas être pro russe ni po chinois ni pro européen ni pro anglais ni pro US même si certain au pouvoir ne cesse de l afficher ce n est pas dans notre intérêt dans un avenir pas très lointain ,politiquement il est inutile d afficher notre hostilité a quiconque nous devons se soumettre a notre constitution et non a la volonté de ceux qui croient avoir raison,,,, ceci dit je suis algérien je confirme

    Elephant Man
    29 juillet 2023 - 16 h 44 min

    Charité bien ordonnée commence par soi-même ! Allah yarhmoum Bouteflika et le Guide le Colonel Gueddafi pour faire court !
    Pourquoi des coupures d’eau sur plusieurs jours consécutifs…et coupures d’électricité de courte durée en Algérie encore en 2023 ??!
    Enfin, les BRICS.

    Anonyme
    29 juillet 2023 - 6 h 16 min

    De grandes promesses mais attendons de voir ce que cela donnera dans le futur ce n’est pas la première fois qu’on nous promet des lendemains qui chantent .Quand la guerre contre l’Ukraine sera terminée la Russie aura t’elle autant besoin de l’Afrique ou recherchera t’elle à resouder ses rapports économiques avec l’occident

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