France 24 répond à l’APS : quand l’antre du mensonge joue à la vierge offensée
Par Abdelkader S. – La direction de France 24 a répondu à l’agence officielle algérienne APS suite à une dépêche au vitriol dans laquelle la chaîne gouvernementale française a été qualifiée de «poubelle». Un terme d’une «extrême violence», selon le média du Quai d’Orsay qui, pour se défendre, avance l’argument du «professionnalisme» dont il fait preuve dans sa couverture des événements qui concernent l’Algérie.
«Un article d’une extrême violence de l’agence officielle de presse algérienne, APS, met gravement en cause France 24 dans son traitement des incendies qui frappent tout le bassin méditerranéen. A ce titre, cette agence prétend qu’un traitement défavorable et diabolique aurait été réservé à l’Algérie», lit-on dans un communiqué diffusé dans la soirée d’hier qui pointe des «conclusions politiques infondées» et des «analyses totalement déraisonnables et contraires à tout bon sens».
«Les propos de l’agence algérienne diffamatoires et disproportionnés, l’emploi d’adjectifs insultants et injurieux sont ridicules, s’agissant de rendre compte de catastrophes naturelles, aussi dramatiques et douloureuses soient-elles», s’emporte-t-on à Paris où on assure que France 24 «continuera à rendre compte de l’actualité du monde avec professionnalisme». Qu’entend-on par «professionnalisme» au sein de cet appendice du ministère français des Affaires étrangères défendu bec et ongles par Al-Magharibia, la chaîne de l’ex-parti religieux extrémiste FIS, qui émet à partir de la capitale française grâce à des financements marocains ?
La collusion entre le pouvoir français et la nébuleuse islamo-terroriste été confirmée en mars dernier, lorsque France 24 nous a offert un spectacle exécrable en interviewant, le 6 mars dernier, Abou Obeida Youssef Al-Annabi, le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Une interview perçue par les observateurs avertis comme un affront aux pays d’Afrique subsaharienne qui ont bouté l’armée française hors de leurs frontières. Durant les années 1990 en Algérie, lorsque les hordes sauvages massacraient, égorgeaient, étêtaient et faisaient exploser des voitures piégées, occasionnant plusieurs dizaines de milliers de victimes, France 24 et son alter ego qatarie Al-Jazeera se faisaient les avocats des criminels auxquels ces deux chaînes n’ont jamais donné leur vrai qualificatif – terroristes –, les nommant tantôt «combattants», tantôt «insurgés», tantôt «opposants».
Interdite en Algérie, la dangereuse France 24 a été également fermée au Burkina Faso où les autorités de ce pays subsaharien ont voulu signifier à la France que l’ère du paternalisme néocolonial est révolue et que l’Afrique se tourne résolument vers les partenaires autrement plus respectueux des Africains que sont la Chine et la Russie qui viendront apporter, pour de vrai, le développement économique et la sécurité.
En novembre 2021, une tempête a soufflé sur cette chaîne dont les journalistes ont dénoncé des tares qu’on croyait l’apanage des pays du tiers-monde. Au 80, rue Camille-Desmoulins, on crie au copinage. C’est que France 24 est constituée d’une poignée de privilégiés triés sur le volet, non pas sur la base de leurs compétences, mais sur celle des relations et du réseautage.
Voici quelques années, des journalistes avaient alerté sur la présence au sein de ce média officiel d’un lobby marocain qui oriente sa ligne éditoriale dans un sens servant les intérêts du régime monarchique de Rabat. Cette orientation est, d’ailleurs, flagrante, France 24 focalisant sur le moindre couac en Algérie, amplifié à l’envi pour camoufler les errements de Mohammed VI et de son Makhzen.
France 24 s’est naturellement jointe à ses consœurs du groupe public France Télévision dont elle dépend pour se braquer sur l’Algérie, terre de toutes les malédictions, multipliant les reportages sur un pays à la dérive, qui a choisi le mauvais chemin, contrairement au Maroc qui «avance à pas de géant sur la voie du progrès», surtout depuis qu’il a officialisé son statut de vassal à l’Etat hébreu dont il escompte une aide militaire conséquente face au voisin «menaçant» de l’Est. Cette approche mensongère du conflit qui oppose Alger et Rabat est portée avec zèle par le média du Quai d’Orsay qui compte dans ses rangs un certain nombre de «correspondants» et d’«analystes» à Alger même d’où sont accréditées les thèses françaises d’une façon insidieuse telle qu’elles paraissent comme le résultat d’un travail journalistique neutre.
A. S.
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