Les services marocains menacent le fils de la pèlerine soignée en Algérie
Par Kamel M. – Trop beau pour être vrai, dit l’adage. Le geste humanitaire entrepris par l’Algérie qui a pris en charge la ressortissante marocaine prise d’un malaise dans un vol de la compagnie saoudienne de retour de La Mecque a causé beaucoup de tort au régime de Rabat terrorisé par les réactions positives du peuple marocain qui a remercié les Algériens d’avoir entouré une des leurs de toute leur affection et été aux petits soins à son égard durant son passage forcé dans notre pays.
Le message de remerciements lu par le fils de cette dame qui a gagné l’empathie de tous les Algériens, rappelant par son aménité et sa sincérité les bienveillantes et respectées mères algériennes, lui a valu d’être menacé par les services secrets du couple Hammouchi-Mansouri, convoqués en urgence cher Mohammed VI pour échafauder un plan qui éloigne toute possibilité de rapprochement entre les deux peuples frères.
Le jeune Marocain auquel les autorités algériennes ont permis d’entrer en Algérie pour être au chevet de sa mère hospitalisée a enregistré une vidéo dès son retour au Maroc pour renier tout ce qu’il avait dit alors qu’il se trouvait en Algérie, accusant les «généraux algériens» – élément de langage du Makhzen qui trahit l’auteur de ces propos dénégatifs – de lui avoir imposé la lettre qu’il a lue avant son départ d’Algérie. Mais ce reniement contraint – il a été menacé de liquidation physique – n’a pas changé le cours des événements puisque les commentateurs marocains et algériens convergent tous vers l’idée d’une fraternité que les entourloupes politiques ne sauraient détruire.
Le destin qui a fait atterrir cette femme âgée marocaine en Algérie a joué en défaveur du régime monarchique de Mohammed VI et de ses alliés, israélien et français, qui eussent espéré qu’Alger refusât que le gros porteur de la Saudia foulât le tarmac de l’aéroport international Houari-Boumediene pour s’épargner ce casse-tête dont il se serait volontiers passé. Mais la tradition hospitalière algérienne est passée outre les calculs politiciens, quand bien même certains verraient dans la médiatisation de l’acte algérien une tentative de récupération machiavélique. Or, il n’en est rien.
Si les autorités algériennes ont décidé de braquer les caméras sur cette femme marocaine, c’est pour éviter toute manipulation qui serait orchestrée par le Makhzen, ses moucherons nuisibles et ses cyber-mercenaires algériens installés au Maroc, en France, en Grande-Bretagne et en Suisse. Il fallait, avait-on compris dès le départ à Alger, organiser une saturation médiatique qui tue dans l’œuf toute désinformation. Quant aux remerciements du fils, ceux-ci ont été adressés tout naturellement au président de la République dont le feu vert était nécessaire au regard de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, aux services de sécurité qui ont veillé à la tranquillité des deux ressortissants marocains, leur assurant protection et assistance, au corps médical qui a soigné la mère et au peuple algérien qui a entouré les deux hôtes de leur prévenance et de leur affection tout au long de leur présence sur le territoire algérien.
La courte idylle s’achève à nouveau par un triste retour à la réalité, celle d’un régime marocain archaïque fermé à toute concorde et à toute paix. Tant pis pour lui.
K. M.
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