Prétexte inespéré
Par Mrizek Sahraoui – Il est de l’ordre de la probabilité que la France et ses alliés occidentaux se saisissent de la question nigérienne comme prétexte, alibi inespéré, afin de déstabiliser l’ensemble de la région du Sahel, avec pour cible collatérale cachée l’Algérie. Ce n’est certainement pas pour rien d’ailleurs que l’Algérie a mis en garde, à travers un bref communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public mardi dernier, contre toute intervention militaire étrangère au Niger, pays frère, tout en réitérant l’appel au retour à l’ordre constitutionnel.
Les velléités belliqueuses contre l’Algérie ne datent pas d’hier. Le coup d’envoi de la campagne d’attaques contre notre pays, acteur incontournable dans la région, faut-il le rappeler, a été donné il y a plusieurs mois déjà. Campagne d’une virulence inouïe lancée par quelques plumitifs travaillant, notamment, pour des journaux français qui, si ce n’est l’aide financière de l’Etat, auraient dû fermer boutique il y a des lustres. Offensive médiatique éhontée également relayée par l’ancien ambassadeur en Algérie, Xavier Driencourt, devenu au fil du temps le sniper, piètre pour le coup, du président Macron dont la mission est de tirer à chaque fois à boulets rouges contre l’Algérie et ses institutions.
Il est vrai qu’il s’était agi de verbigérations sans réel impact venant d’un ancien diplomate qui s’est reconverti en propagandiste du régime français. Cela n’empêche en rien de prendre au sérieux toute attaque d’où qu’elle vienne contre notre pays. Les ennemis de l’Algérie sont de plus en plus nombreux, a fortiori depuis les visites, toutes réussies, du président Tebboune en Russie, en Chine et au Qatar. Des visites d’Etat qui ont montré que l’Algérie est libre de choisir ses amis, mais aussi, et surtout, ont laissé sans voix un gouvernement et des médias français, lesquels s’attendaient désespérément à une visite du chef de l’Etat algérien en France.
Une France, qui s’est, ces derniers temps, embrouillée avec quasiment tout le monde, y compris avec sa colonie résiduelle : le Maroc, qui pourrait être tentée d’aller, rien ne doit être exclu, à la reconquête des sphères d’influence définitivement perdues. Demeure, cependant, la question de savoir si l’armée française est en capacité de mener une guerre sans la perdre. Rien n’est moins sûr à en croire les affirmations de l’ancien chef d’état-major des armées Pierre de Villiers, viré par Emmanuel Macron dès après son élection en 2017, selon lequel «les armées françaises n’ont pas les moyens d’une guerre de haute intensité». Le Sahel, tout comme l’ensemble de la région, est loin d’être une sinécure.
Emmanuel Macron et tous les néocolonialistes frappés de cécité le savent-ils vraiment ? Rien n’est moins sûr là aussi.
M. S.
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