Parer la menace
Par Mrizek Sahraoui – Cette Algérie des années d’opulence mais à la voix atone fait partie du passé compliqué. A cet épisode malheureux succède désormais une nouvelle ère dans laquelle il n’est plus possible de décider des affaires propres à la région sans tenir compte de l’avis, de la position et des désidératas de l’Algérie. Algérie, dont la politique en matière des questions internationales, claire et transparente, repose sur des principes solides et immuables. Ceci est, bien évidemment, le fruit d’une diplomatie active, d’une véritable prise en compte et d’une défense sans relâche des intérêts de l’Algérie. Et c’est, surtout, eu égard à son statut reconnu de puissance militaire régionale.
Ainsi, la mise en garde contre une éventuelle intervention militaire étrangère au Niger, néanmoins assortie d’une demande sans nuance à un retour rapide à l’ordre constitutionnel – posture applaudie par l’opinion publique de nombreux pays, réitérée par le chef de l’Etat algérien à l’occasion de sa rencontre avec la presse nationale, séquence médiatique très largement partagée sur les réseaux sociaux –, cet avertissement illustre parfaitement le retour diplomatique de notre pays et met en exergue le poids de l’Algérie dans la région et sur la scène internationale.
Une scène internationale qui est en train de suivre en direct les préparatifs d’une guerre néocoloniale par procuration qui opposerait des pays frères et sur le sol africain, soi-disant au nom du respect des principes démocratiques – très largement bafoués chez eux – et de la lutte antiterroriste. Une lutte anti-djihadiste qui s’éternise mais sans jamais porter ses fruits. Même après plusieurs années de présence militaire française au Sahel, les groupes armés y pullulent toujours.
Mais le but inavoué de cette aventure périlleuse aux conséquences désastreuses vise, s’accordent à le dire plusieurs observateurs, à rien de moins qu’à légaliser le pillage systématique des ressources du troisième pays le plus pauvre de la planète. Une extrême pauvreté qui n’a pas empêché les alliés occidentaux, à leur tête la France – qui veut rester au Sahel même au prix de l’embrasement général –, de suspendre les pseudo-aides au développement accordées au Niger et au Burkina Faso.
Avec un flanc en charpie à l’est, une frontière ouest de plus en plus menaçante, l’Algérie ne peut se permettre un front sud embrasé. Ni, de toutes les façons, accepter la moindre menace d’où qu’elle viendrait.
Cela vaudra pour tout le monde.
M. S.
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