Etrange vague de racisme anti-arabe en Turquie : les Algériens épargnés ?
Par Nabil D. – De nombreux touristes de différents pays arabes se sont plaints du comportement inhospitalier inhabituel des Turcs à leur égard dans la ville touristique d’Istanbul, connue pour son afflux de millions d’étrangers qui s’y rendent pour y découvrir le Bosphore et la Mosquée bleue ou mosquée du sultan Ahmet. Les touristes issus des pays du Golfe semblent être les plus touchés par cette vague de xénophobie sans que l’on en connaisse les causes.
C’est sur les réseaux sociaux que les vidéos sont diffusées à foison, dans lesquelles on entend des touristes arabes se disant désarçonnés par leur agression par des Turcs qui affirment en avoir marre de voir des étrangers en si grand nombre dans leur pays alors que les Turcs vivent une situation sociale et économique difficile, marquée par la cherté de la vie et le manque d’eau, selon les témoignages. Le sentiment anti-arabe a atteint un degré tel que des enseignes écrites en langue arabe ont été arrachées par des Turcs en colère, apprend-on, en signe de réprobation de ce qu’ils qualifient d’«invasion», alors que, comme l’a expliqué un touriste koweïtien pris à partie dans un magasin à Istanbul, ce sont justement ces touristes-là qui permettent à la Turquie de renflouer les caisses de l’Etat.
Victimes d’un délit de faciès, deux ressortissants marocains l’ont appris à leurs dépens lorsqu’ils ont été embarqués de force avec des réfugiés syriens, sans qu’ils aient pu décliner leur identité, et emmenés vers la frontière syrienne. Ce n’est que sur place qu’ils ont pu être écoutés et renvoyés vers la Turquie avant de rentrer dans leur pays choqués par ce qu’il leur est arrivé. C’est, en fait, la présence, depuis plus de dix ans maintenant, de plusieurs millions de Syriens ayant fui la guerre civile qui commence à poser problème en Turquie. Des réfugiés dont l’exil a pourtant été causé par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a concouru à la déstabilisation da la Syrie voisine dans le cadre de ce qui fut appelé «printemps arabe» et dont le dessein inavoué était d’installer des régimes islamistes dans les derniers bastions qui résistaient encore à l’entité sioniste.
C’est à leur président que les Turcs doivent donc s’en prendre pour avoir provoqué un exode massif sans que la Turquie ait les moyens de gérer un tel phénomène qui dure plus de temps que prévu par les «stratèges» qui ont conseillé au régime d’Ankara de mettre le feu à un pays limitrophe qui vivait dans une certaine stabilité, malgré le problème kurde qui n’a fait, lui aussi, que s’aggraver.
Les Algériens n’ont pas réagi à cette recrudescence de racisme anti-arabe bien qu’ils soient très nombreux à se rendre en Turquie soit pour du tourisme, soit pour les affaires, la Turquie étant connue pour être un lieu d’approvisionnement en marchandises diverses bas de gamme écoulées sur le marché algérien, si bien que les vols à destination d’Istanbul affichent complet en haute comme en basse saisons et que de grosses sommes en devises sont régulièrement saisies à l’aéroport international d’Alger sur des passagers en partance pour la Turquie. Sont-ils épargnés ou veulent-ils éviter de susciter la colère des Turcs au risque de perdre leur bisness juteux ?
N. D.
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