La France agonise malgré l’étalement de sa police à l’intérieur et de son armée carton-pâte à l’extérieur
Par Khider Mesloub – Ironie du sort, au moment où la classe dominante française avait absolument besoin de la confiance du peuple en «Sa» police pour assurer le maintien de l’ordre contre les inévitables révoltes sociales provoquées par la crise économique et institutionnelle, la Macronie aura brisé cette confiance.
Au moment où le capital hexagonal requérait l’union nationale pour mener ses multiples guerres impérialistes planifiées, la Macronie aura torpillé cette union sacrée militarisée.
Au moment où l’économie nationale exigeait une totale soumission des travailleurs pour leur faire accepter les inévitables sacrifices, la Macronie aura excité le tempérament subversif des travailleurs par ses répressions policières sanglantes.
La Macronie, hissée au gouvernail du pouvoir pour conduire à bon port le navire capitaliste français aura, au final, sabordé toutes les ambitions hégémoniques (économiques, politiques, géopolitiques) du capital.
Une chose est sûre : la Macronie, en s’aliénant, et sa population meurtrie par la détérioration de ses conditions sociales, et ses alliés du capital exaspérés par l’instabilité permanente et révoltes récurrentes, est en sursis. Et les organisations politiques et autres institutions ne profitent aucunement de cette débâcle. Bien au contraire. La Macronie aura précipité dans le précipice ces instances.
Jamais dans l’histoire de la France capitaliste contemporaine, partis politiques et institutions ont été aussi radicalement et profondément disqualifiés et discrédités qu’à notre époque. Depuis les organisations politiques, toutes obédiences confondues (de l’extrême-gauche et à l’extrême-droite), en passant par les centrales syndicales et les instances de socialisation, jusqu’aux défaillantes administrations corrompues et les forces de l’ordre nazifiées, toutes ces structures sont aujourd’hui honnies, anathématisées, condamnées, rejetées.
De fait, la disqualification des partis politiques, en raison de leur corruption, leurs allégeances aux puissances financières, leur impuissance économique et leur inefficience politique, est définitive.
De toute évidence, cette perte de confiance dans les institutions est profonde. La discréditation des institutions politiques et étatiques bourgeoises n’est nullement conjoncturelle, mais structurelle. Elle exprime un «malaise civilisationnel» politique et social, expression d’une profonde crise économique potentiellement explosive de révoltes sociales insurrectionnelles. Elle marque un changement de fond.
Cela étant, dans une France plongée dans une profonde crise systémique, le caractère de classe du pouvoir aura dévoilé son véritable visage avec la politique antisociale du gouvernement Macron, et surtout avec les répressions policières sanglantes perpétrées contre les prolétaires. Le pouvoir aura prouvé qu’il est ouvertement au service des intérêts privés, de la finance. Une infime minorité concentre entre ses mains toutes les richesses, détient les rênes du pouvoir, des institutions publiques et privées.
Cette crise de régime, longtemps demeurée larvée, aura été accentuée par l’intronisation de l’arrogant laquais de la finance internationale, le sieur Macron, connu pour ses liens indéfectibles avec les puissances de la finance et son mépris du «peuple».
La France bourgeoise, dans l’Hexagone comme dans le monde entier, notamment en Afrique, se meurt, agonise, rejoint l’outre-tombe, en dépit de l’étalement brutal de sa force policière à l’intérieur et de la menace du déploiement de son armée carton-pâte à l’extérieur, preuve de sa faiblesse.
Quand le règne de la force devient l’unique pouvoir, le pouvoir devient une farce, grotesque machine théâtrale étatique, représentée par des bouffons de cour de la République française.
La police est le dernier rempart de la classe dominante française. Or, y compris la police se désagrège. Déprime. Se suicide, entraînant dans son sillage tout le système.
K. M.
Comment (5)