Sit-in à Rome contre la logique de guerre au Niger
De Rome, Mourad Rouighi – Bien que la canicule de cette fin d’été ait rendu Rome une ville vide de ses habitants, une centaine de militants italiens et africains ont bravé une météo hostile, en organisant nombre de sit-in et d’actions de protestation, dénonçant la cécité de la communauté internationale qui persévère au Niger dans sa politique visant à semer le chaos partout en Afrique.
La dernière initiative en date a été programmée en début de semaine en face de l’ambassade du Nigeria à Rome, à l’appel d’associations italiennes en faveur de l’Afrique et de son droit à vivre et accéder au progrès dans la paix et dans la stabilité, et a eu pour objectif d’éclairer l’opinion publique italienne sur les conséquences désastreuses d’une éventuelle intervention militaire au Niger et de son impact sur une région déjà fortement déstabilisée par la guerre destructrice de Libye, d’il y a douze ans.
Un signe significatif des temps est le fait que les manifestants ont scandé des slogans contre la logique de guerre qui a appauvri tout un continent et hissé des pancartes appelant le gouvernement italien à privilégier la voie diplomatique dans la résolution de cette question et à adopter une attitude beaucoup plus prudente que celle des irresponsables va-t-en-guerre, qui feignent ne pas mesurer les risques d’une énième aventure militaire dans cette région.
Parmi eux, des journalistes chevronnés au fait des traits spécifiques de chaque Etat et qui ont rappelé que les ressources naturelles de ces peuples, qui auraient pu jeter les bases d’un développement substantiel du Sahel, ont été dévoyées par ces mêmes puissances qui crient aujourd’hui à l’intolérable violation du droit et de l’ordre constitutionnel.
Egalement présents des militants de divers partis politiques, les communistes, le Mouvement des 5 Etoiles et d’autres encore, qui ont tenu à nous souligner que ce n’était que le début d’une série d’initiatives prévues à Rome pour promouvoir la paix.
«Nous irons en face du Colisée et nous allons arborer, avec nos amis militants africains, le drapeau nigérien pour témoigner de notre opposition au choix du pire.»
Rome et l’Italie doivent être aux côtés de pays comme l’Algérie pour œuvrer à imposer une solution négociée, nous dit un autre manifestant, un reporter de guerre, qui a couvert la guerre du Liban, à la fin des années 1980 et qui se souvient que là aussi c’est notre diplomatie qui est parvenue à mettre fin à un conflit dont les tenants et les aboutissants ressemblent fort aux pyromanes actuels.
M. R.
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