Une quinzaine d’Algériens observent une grève de la faim dès ce lundi à Paris
Par Houari A. – Une quinzaine d’Algériens entament une grève de la faim ce lundi 4 septembre, pour dénoncer le retard de traitement des demandes de regroupement familial en Essonne, au sud de Paris, rapporte le média local parisien Actu Essonne. Le 30 septembre 2020, un Algérien répondant au prénom de Mourad a déposé une demande de regroupement familial à la préfecture de l’Essonne pour faire venir sa femme en France. «Une demande qui reste, à ce jour, sans aucune réponse», explique le média français qui fait parler le concerné : «Ma femme a accouché et ma fille a maintenant sept mois, et je ne l’ai encore jamais vue.»
«Ils sont une centaine comme lui, depuis un à trois ans, à tenter de faire venir en France leur femme, mari ou enfant via la procédure de regroupement familial. Mais en vain. Depuis 2020, la préfecture de l’Essonne n’a validé ou refusé aucune de leur demande», précise Actu Essonne, qui indique qu’«une demande de regroupement familial doit généralement être traitée en six mois» et que celle-ci «se déroule en deux temps : il faut tout d’abord envoyer son dossier à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), lequel, après avoir mené son enquête, transmet le dossier à la préfecture qui doit statuer dans un délai de six mois à compter du dépôt du dossier complet».
Les Algériens victimes des lenteurs bureaucratiques françaises affirment être «dans l’attente permanente», fait remarquer Actu Essonne. «On n’a aucune réponse, on ne sait même pas si notre dossier est bon ou non. Quand on appelle ou que l’on envoie des mails, on n’a pas de réponse. Comment ça peut prendre autant de temps ? C’est insoutenable !», s’est plaint l’un d’entre eux au média local, selon lequel cette attente «entraîne dans certains cas des dépressions, des accidents du travail, voire des divorces».
«Après trois manifestations pour dénoncer ce retard dans le traitement de leurs dossiers, ils souhaitent à nouveau agir. Dès ce lundi 4 septembre, une quinzaine de personnes du Collectif regroupement familial 91 vont entamer une grève de la faim», relève Actu Essonne, qui fait savoir qu’une manifestation est également prévue, ce mardi, de 8 heures à midi, toujours devant la préfecture» et qu’«une soixantaine de personnes sont attendus». «On continuera jusqu’à ce que l’on obtienne des réponses. Nous allons installer des tentes devant la préfecture où nous resterons le temps qu’il faut», avertissent ces Algériens désespérés.
De nombreuses voix officielles et officieuses se sont élevées en France ces derniers mois pour appeler à la dénonciation unilatérale de l’accord de 1968 qui stipule, entre autres, que les familles des titulaires algériens d’un certificat de résidence qui ont recours au regroupement familial bénéficient d’un titre de séjour de même durée que celui de la personne qu’elles rejoignent. Or, ces accords sont depuis longtemps bafoués par la partie française qui n’en respecte plus les clauses depuis, notamment, l’instauration du visa pour les Algériens, alors qu’ils sont censés en être exempts.
H. A.
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