Le président de la République sévit suite à la non-exécution de ses instructions
Par Houari A. – Après la lettre de dénonciation adressée par la présidente de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), Saïda Neghza, au chef de l’Etat, dans laquelle son organisation se plaint des entraves qui continuent d’empêcher un véritable décollage de l’économie nationale, gangrénée par les blocages administratifs persistants, c’est au tour du président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, de révéler que les instructions d’Abdelmadjid Tebboune ne sont pas ou sont mal exécutées.
«Nous avons porté à la connaissance du président de la République les difficultés que les opérateurs économiques affrontent, notamment la bureaucratie qui entrave le développement de leurs entreprises», a indiqué le patron de la société de cosmétiques Venus basée à Blida, dans un entretien accordé au quotidien arabophone El-Khabar. «La difficulté liée au foncier industriel fait partie des principaux problèmes qui retardent le développement de l’investissement et la création de nouvelles entreprises et, donc, de nouveaux postes d’emploi», a, par ailleurs, expliqué Kamel Moula, en faisant part des «regrets» exprimés par le président Tebboune en raison du retard enregistré dans la publication de la loi relative à cette question. «Le président de la République a assuré que le projet de loi est arrivé à sa phase finale après qu’il a été discuté au Parlement et l’agence en charge de ce dossier est prête pour entamer son travail en octobre prochain», a fait savoir le président du CREA.
«Notre organisation a présenté trente recommandations adoptées par tous ses membres, ces recommandations visent à augmenter les exportations hors hydrocarbures, mais, malheureusement, seule une d’entre elles a été mise en application récemment par le pouvoir exécutif, elle concerne la mise en place du Conseil national consultatif de promotion des exportations (CNCPE), dans lequel nous sommes membre», a déploré Kamel Moula, qui a souhaité que les «propositions» et les «visions» de son organisation patronale soient «étudiées» par cette nouvelle instance pour «impulser une nouvelle dynamique aux opérations d’exportation et réaliser les objectifs réitérés par le président de la République à chacune de ses interventions médiatiques».
Le président du CREA a indiqué, en outre, que le travail du comité interministériel pour le traitement des infractions supposées au change «ne correspond pas aux orientations du président de la République». «Nous avons pu présenter au chef de l’Etat les preuves de cette discordance par rapport à ses directives», a appuyé Kamel Moula, qui a fait savoir que ledit comité a été gelé sur ordre du président Tebboune qui a, dans ce sillage, ordonné que soient réétudiés tous les dossiers et que soit revue de fond en comble la procédure en vigueur. «Les entreprises qui se sentent lésées ont le droit d’introduire un recours avec l’assurance d’être rétablis dans leurs droits dans le cas où l’erreur du comité est clairement établie», a garanti le patron du CREA.
H. A.
Comment (60)