Ces deux faits «gênants» que les médias occidentaux serviles n’ont pas montrés
Par Karim B. – Il s’est passé deux choses ces dernières vingt-quatre heures que les médias occidentaux, français notamment, à la solde du pouvoir politique et de la finance, ont complètement occultées, de peur de se faire taper sur les doigts. Pendant que le monde est réuni à New York pour défendre chacun ses positions sur fond de fin de règne de l’hégémonisme américain, que plus de 12 000 Libyens ont péri dans les inondations ayant ravagé l’est de ce pays qui n’a plus connu de tranquillité depuis que le tandem franco-britannique Sarkozy-Cameron a décidé de faire assassiner Mouammar Kadhafi, que des bateaux remplis à ras bord de migrants subsahariens fuyant l’état lamentable dans lequel la Françafrique rapace a laissé leur pays végètent à Lampedusa, les caméras étaient braquées sur la visite du roi Charles III à Paris et les journalistes studieusement penchés sur la distance qui sépare les assiettes sur la table du banquet auquel sont conviés trois cents invités de la classe bourgeoise des deux pays à la dérive.
Pourtant, au siège des Nations unies à New York, un événement s’est produit, et non des moindres, si grave d’ailleurs qu’ordre a été intimé aux patrons des médias de ne pas en rendre compte. Le monde n’aurait pas pu voir cette scène inimaginable si une personne présente sur les lieux n’avait pas eu le réflexe de dégainer son smartphone pour l’immortaliser. En effet, le représentant d’Israël auprès de l’ONU, Gilad Erdan, a été expulsé manu militari et éconduit hors de la salle où se déroulaient les travaux de l’Assemblée générale, par des agents de sécurité qui le tenaient par les bras, tel un malfrat dont on craint qu’il s’échappe. L’ambassadeur israélien avait essayé de chahuter le discours du président iranien, Ebrahim Raïsssi, ignorant – chose étrange – le poids de l’Iran dans le monde d’aujourd’hui et les concessions faites récemment par les Etats-Unis qui ont débloqué les comptes iraniens et l’échange de prisonniers qui vient de s’effectuer grâce à l’intermédiation qatarie.
Autre fait ayant marqué ces deux derniers jours, l’expulsion de deux journalistes français par le Makhzen en raison de leur description objective de la situation désastreuse qui prévaut dans les régions sinistrées et l’incapacité des autorités marocaines à y faire face, faute de compétence et de moyens. Ce renvoi n’a été ni évoqué ni dénoncé par les «confrères» et encore moins par la très fébrile organisation Reporters sans frontières (RSF) quand il s’agit de l’Algérie et de ses protégés dont un a occupé une bâche entière à Ivry des mois durant. Le tort de ces reporters de Marianne est d’avoir produit des articles de terrain aux antipodes de ce que rabâchent les puissants outils de propagande de Patrick Drahi, Xavier Niel, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Arnaud Lagardère, François Pinault, Martin Bouygues et la famille Dassault, complimentant à qui mieux mieux la «générosité» et la «sagesse» du roi du Maroc et vantant les «progrès» réalisés par ce pays. Or, ce que les deux journalistes de la revue qui fait grincer des dents à Rabat ont révélé prend le contrepied de ce que ces médias racontent, dans une espèce d’opération synchronisée de sauvetage du trône chancelant.
Ce voile jeté sur ces deux événements renseigne sur la malhonnêteté intellectuelle des journalistes occidentaux, français en tête, donneurs de leçon, et met à nu leur dépendance totale à l’argent et à un ordre de rentiers boursicoteurs dont ils défendent les intérêts vilement.
K. B.
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