Attaque du Hamas : faillite totale des services secrets israéliens et marocains
Par Kamel M. – Le Mossad pensait pouvoir compter sur les agents marocains disséminés à Gaza, pour prévenir l’offensive d’envergure que le Hamas vient de lancer contre Israël, faisant subir à cette puissance occupante des pertes devant lesquelles l’opinion publique israélienne demeure abasourdie. Mais les combattants palestiniens ont fait preuve de plus de pugnacité et d’intelligence que les services… d’intelligence des deux régimes alliés de Rabat et Tel-Aviv, qui n’ont pas vu venir l’attaque-surprise à laquelle l’armée israélienne a riposté en commettant impunément des massacres parmi la population palestinienne.
L’ancien ambassadeur d’Israël en France et en Italie, Avi Pazner, a lui-même concédé que cette opération du Hamas signait la «faillite» du Mossad, tout en déplorant que son pays n’ait jamais vécu une situation aussi «dramatique» depuis la défaite d’octobre 1973 face à l’Egypte et aux armées arabes qui la soutenaient. «Ce n’est pas un échec, c’est une faillite totale», s’est-il emporté sur une chaîne française, encore sonné par les pertes enregistrées du côté israélien et le nombre de militaires et de civils Israéliens que les membres du Hamas ont pu faire prisonniers.
Le service marocain de l’action extérieure, la DGED, que dirige Yassine Mansouri, a infiltré des éléments du Hamas à Gaza pour les espionner au profit du Mossad. Mais il s’avère que les agents secrets du Hamas les ont fait tourner en bourriques, en les distrayant, sans doute, par de faux tuyaux que les barbouzes de Mohammed VI s’empressaient de fourguer à leurs officiers traitants israéliens. La coopération entre les services marocains et israéliens a foiré et ce ne sera pas la première fois, comme l’assure l’ancien diplomate israélien. C’est que, en 1973, Hassan II, le père du roi actuel, était déjà un indicateur du Mossad, selon des témoignages d’anciens hauts responsables de ce service chargé du renseignement extérieur et des assassinats en dehors des frontières d’Israël.
Dès lors, l’attaque-surprise du Hamas a non seulement révélé la vulnérabilité des systèmes de défense israéliens, jusque-là vantés pour leur «efficacité à toute épreuve», mais elle a également mis à nu les lacunes du renseignement israélien, dont la première décision sera, à n’en pas douter, de réviser ses relations avec l’incompétente Direction générale des études et de la documentation qui a failli à sa mission de flicage et de cafardage au profit de sa tutelle, le Mossad.
La bérézina qu’Israël est en train d’essuyer ne concerne pas uniquement l’Etat hébreu, mais touche directement le Makhzen auquel Tel-Aviv croyait pouvoir s’adosser pour l’aider à serrer de près les citoyens de Gaza. Ce n’est pas pour rien que des intrus marocains ont été sommés, récemment, de quitter l’esplanade et la mosquée d’Al-Qods par des Palestiniens qui savent qu’en chaque «touriste» marocain sommeille une taupe.
K. M.
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