L’Algérie appelle le HCR à adapter les besoins des réfugiés sahraouis à leur nombre réel
La représentante permanente de l’Algérie auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Faouzia Boumaiza Mebarki, a appelé le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à procéder à l’adaptation des besoins des réfugiés sahraouis à leur nombre réel qui dépasse de loin le chiffre de 90 000, soulignant la nécessité «d’investir sérieusement» dans leur droit à l’autodétermination.
Dans son discours à la 74e session du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (9-13 octobre), Mme Boumaiza Mebarki a exhorté, à nouveau, l’agence onusienne à procéder à l’adaptation des besoins des réfugiés sahraouis à leur nombre réel. Un nombre qui «dépasse de loin le chiffre de 90 000 utilisé comme base de calcul de l’aide, alors même que l’étude commune inter-agences, nommément le Programme alimentaire mondial, l’Unicef et le HCR, a évalué le nombre des réfugiés sahraouis en Algérie à 173 600».
Cette situation, a-t-elle dit, est liée à «la persistance des situations de colonisation et l’émergence de nouveaux foyers de tensions qui, malheureusement, n’a pas été suivie par la mobilisation des ressources financières suffisantes, ce qui rend le travail du HCR de plus en plus ardu». Elle a expliqué que l’absence de solutions durables aux situations de réfugiés «maintient les conflits ouverts, et ce blocage engendre une grande frustration parmi les réfugiés, notamment les jeunes, qui désespèrent de retourner dans leur pays d’origine». «Ils attendent de nous tous que nous assumions notre responsabilité», a-t-elle insisté, en citant le rapport global 2022 du HCR qui précise, à juste titre, que les réfugiés sahraouis font face à une conjoncture économique difficile, engendrée par les effets de la crise économique mondiale qui a conduit à l’augmentation des prix des produits de première nécessité. «Il est du devoir de la communauté internationale d’apporter l’assistance à cette population qui a dû fuir son pays occupé par des forces armées étrangères», a ajouté la diplomate.
Dans le sillage, Mme Boumaiza Mebarki a émis le souhait que des réfugiés sahraouis soient invités au 2e Forum mondial sur les réfugiés. «Nous pensons que la communauté internationale doit s’investir sérieusement dans la solution durable tant souhaitée par ces réfugiés, à savoir l’exercice de leur droit au retour volontaire qui passe nécessairement par un référendum d’autodétermination», a affirmé la diplomate.
Dans son intervention, l’ambassadrice a souligné, en outre, la nécessité de lutter contre la désinformation et les campagnes de propagande visant à instrumentaliser la question des réfugiés en vue d’atteindre des objectifs politiques. «Nous devons tous être vigilants, le HCR en tête, pour faire avorter ces tentatives et veiller à la protection de ces populations», a-t-elle plaidé. «L’Algérie, conformément à ses engagements internationaux, notamment la Convention de 1951, fournit une aide substantielle au vu de ses capacités nationales, pour venir en aide aux réfugiés sahraouis, mais l’assistance algérienne ne suffit pas à couvrir tous les besoins, a tenu à rappeler la représentante. «D’autant plus que de nouvelles familles sahraouies sont venues des territoires libérés aux camps à la suite de la rupture du cessez-le-feu le 13 novembre 2020, entre le royaume du Maroc et le Front Polisario», a-t-elle précisé.
«Fidèle à ses principes d’hospitalité et de solidarité, l’Algérie consent un effort financier considérable pour fournir l’assistance aux réfugiés, aux déplacés et aux migrants vivant sur son sol, en leur assurant, au même titre que ses nationaux, l’accès aux services de santé, de l’éducation et de l’assistance sociale», a rappelé la diplomate.
R. N.
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