L’Algérie met en garde contre l’inaction du Conseil de sécurité face à la détérioration de la situation à Gaza
Le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama, a réaffirmé «la ferme condamnation» de l’Algérie de l’agression sioniste contre le peuple palestinien et exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à «mettre un terme immédiat à la tragédie en cours à Gaza». Dans un discours prononcé devant le Conseil de sécurité lors d’une réunion d’urgence sur la situation en Palestine, Amar Bendjama a affirmé «avec force» la position «immuable» de l’Algérie en faveur de la question palestinienne.
Il a d’abord réitéré «la mise en garde de l’Algérie, depuis des années, contre la détérioration de la situation dans le territoire palestinien occupé», en soulignant que «le nouveau cycle de violence résulte de l’absence de solution politique à la question palestinienne et aux conditions désastreuses dans lesquelles des générations de Palestiniens sont forcées de vivre».
Sans détour, M. Bendjama a exhorté le Conseil de sécurité à «mettre un terme immédiat à la tragédie en cours à Gaza, où pendant dix jours, la population civile dépourvue d’abris sûrs, est sous les frappes aériennes des forces d’occupation sionistes». Tout en relevant qu’il ne s’agissait pas d’une guerre contre le mouvement de résistance palestinien Hamas, mais d’une guerre contre tous les Palestiniens, le diplomate a indiqué que l’Algérie «condamne fermement l’attaque délibérée contre les civils dans la bande de Gaza par les forces d’occupation».
Ces bombardements ont entraîné la mort de milliers de personnes, a-t-il rappelé, non sans manquer de réitérer la condamnation de l’Algérie et «avec la plus grande fermeté» de la dernière frappe aérienne contre l’hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza, au cours de laquelle plus de 500 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, sont tombés en martyrs. «Rien ne peut justifier les attaques ciblant les hôpitaux, les cliniques, les établissements médicaux ou encore le personnel et les installations de l’ONU», a insisté M. Bendjama.
Et de poursuivre, dans ce contexte : «Le droit international protège les personnes et les infrastructures vitales. Nous devrions condamner fermement toute violation de ces règles. Personne n’est au-dessus des lois». «Quant aux tentatives actuelles d’absoudre la puissance occupante de la responsabilité pour de tels actes, elles sont inacceptables», a-t-il fait observer. Il a ensuite souligné qu’«il est impératif de répondre de manière adéquate et urgente aux problèmes humanitaires et aux besoins de la population palestinienne affectée : libre accès humanitaire à la bande de Gaza, levée du siège sur la population palestinienne et annulation de l’ordre d’évacuation la zone nord de Gaza.»
«Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est un assaut contre une population palestinienne sans défense, un crime contre l’humanité», a-t-il encore précisé, en réitérant la solidarité et le soutien de l’Algérie au peuple palestinien.
Enfin, le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU a mis en garde contre l’«inaction du Conseil de sécurité face à la détérioration rapide de la situation sur le terrain», avant de regretter le fait que «le Conseil de sécurité, une fois de plus et pour la septième année consécutive, n’ait pas réussi à assumer ses responsabilités et à adopter une résolution de fond sur la question palestinienne». «C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, nous appelons la communauté internationale à agir rapidement pour mettre un terme à ces actes odieux, qui violent le droit international, les droits de l’Homme et la dignité humaine».
L’ambassadeur a conclu son intervention en insistant sur le fait qu’«il ne peut y avoir de paix durable au Moyen-Orient sans une solution juste à la question palestinienne». «Le moment est venu d’unir nos efforts visant à établir un Etat palestinien souverain, avec Al-Qods Al-Sharif comme capitale», a-t-il souligné.
R. N.
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