Accord de 1968 : Emmanuel Macron et Elisabeth Borne préparent un sale coup aux Algériens ?
Par Nabil D. – Le président français et sa Première ministre ont fini par se plier à l’exigence d’Eric Zemmour, de Marine Le Pen et, plus largement, de l’extrême-droite, qui dictent désormais la politique algérienne de la France. «Une renégociation d’un accord franco-algérien de 1968, qui confère un statut favorable aux Algériens pour leurs conditions de circulation, de séjour et d’emploi en France, est à l’ordre du jour», a, en effet, affirmé Elisabeth Borne, dans un entretien au Figaro.
La pensionnaire de Matignon, qui en a fait l’annonce, a précisé que l’accord a été à l’ordre du jour de la réunion avec les responsables politiques algériens, en octobre 2022. «Dans les conclusions du quatrième Comité intergouvernemental de haut niveau France-Algérie, nous avions évoqué l’ouverture de discussions en vue d’un quatrième avenant à cet accord. Nous avons des demandes et le gouvernement algérien en a de son côté. C’est donc effectivement à l’ordre du jour», a-t-elle déclaré au journal français de droite.
Au regard de la multiplication des intervenants au sujet de l’accord algéro-français de 1968, il apparaissait évident, depuis des mois, qu’on s’acheminait inévitablement vers une demande de révision de celui-ci par Paris. Commencée par l’ancien ambassadeur de France à Alger, le très remonté Xavier Driencourt, la campagne a vu deux autres responsables politiques aborder le sujet, en abondant dans le même sens que le diplomate «à la retraite», l’ancien Premier ministre Edouard Philippe et l’actuel président du Sénat, Gérard Larcher, que l’ambassadeur d’Algérie en France avait rencontré au Palais du Luxembourg, en juin dernier.
Que s’étaient dit les deux hommes ? Saïd Moussi a-t-il demandé des explications à son interlocuteur à la demande des autorités algériennes ? Nous n’en saurons rien, tant le communiqué laconique de l’ambassade d’Algérie à ce sujet ne mentionnait aucun détail de cette rencontre, dont on ne sait pas si elle était programmée de longue date ou si elle intervenait suite à la déclaration du membre des Républicains.
L’accord algéro-français de 1968, signé, côté algérien, par le défunt Abdelaziz Bouteflika et, côté français, par l’ambassadeur de l’époque à Alger, Jean Basdevanta, a fait couler beaucoup d’encre. Le gouvernement français, qui a procédé par étapes, préparant l’opinion publique à l’amendement de cet accord qui dérange les uns et sert de marchepied politique aux autres, cherche clairement à élaguer les articles censés offrir des avantages aux travailleurs et aux étudiants algériens en France. En réalité, des avantages qui ne sont plus appliqués depuis de longues années et qui ont été détournés au profit des ressortissants marocains.
N. D.
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