Comment et pourquoi Israël a fait élire le Maroc à la présidence du CDH de l’ONU
Par Kamel M. – L’Afrique du Sud n’avait aucune chance de remporter l’élection pour la présidence du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève, ce mercredi 10 janvier. Et pour cause. Non seulement en face, il y avait le Maroc, affidé d’Israël, mais Johannesburg a eu «l’outrecuidance» d’ester l’entité sioniste auprès de la Cour internationale de justice. Or, on ne badine pas avec l’Etat hébreu qui étend ses tentacules jusque dans les entrailles des institutions internationales les plus influentes et fait et défait les présidents et les chefs de gouvernement en un claquement de doigts.
On le voit en France où le puissant lobby sioniste a porté le poussin politique Gabriel Attal à Matignon et son «mari» au Quai d’Orsay, après avoir pavé la voie jusqu’au palais de l’Elysée à l’ambitieux Emmanuel Macron pour deux mandats successifs – et un troisième si la Constitution française le permettait.
Lors du scrutin secret qui a vu le Maroc l’emporter à 47 voix, ce qui le propulsait à la tête de l’organe intergouvernemental des droits humains basé à Genève, l’Afrique du Sud n’en a obtenu que 17 pour cette présidence tournante revenant en 2024 au continent africain. Israël a joué le plus grand rôle dans ce résultat qui en a laissé plus d’un sans… voix, tant la situation des droits de l’Homme au Maroc et au Sahara Occidental occupé est désastreuse. Une élection de l’Afrique du Sud au CDH de l’ONU aurait représenté une grave menace non pas pour Israël uniquement, mais pour tout le système mondial dominant, conduit par l’hégémonique Washington qui soutient par l’argent, les armes et la diplomatie le génocide perpétré contre les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie.
En 2020, le Makhzen subissait une cinglante humiliation en ne recueillant qu’une seule voix – la sienne ! – lors de l’élection des membres du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, tenue à Genève. Les résultats du vote avaient été annoncés à la reprise de la 16e séance plénière programmée le jour même et qui avait offert la majorité requise et le plus grand nombre de voix des membres de l’Assemblée générale à quinze Etats pour un mandat de trois ans, prenant effet le 1er janvier 2021, à savoir la Russie, la Bolivie, la Chine, la Côte-d’Ivoire, Cuba, la France, le Gabon, le Malawi, le Mexique, le Népal, le Pakistan, le Sénégal, l’Ukraine, le Royaume-Uni (Grande-Bretagne et Irlande du Nord) et l’Ouzbékistan.
Sur les 192 Etats votant, 191 voix avaient été validées, une avait été annulée et une autre s’était abstenue. Pour une majorité requise de 97 voix pour l’Afrique, le Sénégal en avait obtenu 188, la Côte-d’Ivoire 180, le Malawi 180, le Gabon 176 et le Maroc une seule voix : la sienne. Cette bérézina avait été qualifiée en son temps par de nombreux Marocains de «scandale diplomatique». C’est sans doute la première fois dans l’histoire des Nations unies qu’un pays ait fait consensus contre lui, aucun Etat du continent n’ayant voté en sa faveur, au moment même où le régime monarchique de Rabat, incarné par son roi prédateur, Mohammed VI, et son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, se vantaient des grandes avancées des droits de l’Homme dans ce pays livré au brigandage de la famille régnante et sa clientèle.
Avec le Maroc à la tête du CDH de l’ONU, Israël peut continuer à commettre ses crimes contre l’humanité à Gaza tranquillement, en étant assuré de la couverture de son vassal à Genève.
K. M.
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