Alliance génocidaire
Par Hocine-Nasser Bouabsa – Pendant presque deux ans, les Etats-Unis et leurs vassaux européens comptaient péniblement, heure après heure, les morts ukrainiens pour arriver, fin janvier 2024, au chiffre global de dix mille victimes civiles. Ce chiffre est pour eux suffisamment affreux pour que leurs médias aux ordres traitent continuellement le président russe, Vladimir Poutine, de tous les noms : «criminel de guerre», «assassin», «barbare», «sanguinaire», «violeur», «voleur», etc. Ils poussent même l’outrecuidance et la perversion jusqu’à faire délivrer un ordre d’arrêt international par la Cour pénale internationale contre l’homme en possession du code qui permettrait d’effacer la planète – il s’agit du code qui permet d’activer l’arsenal atomique russe avec ses 6 000 ogives nucléaires –, avouant ainsi sans le dire leur désarroi et leur faiblesse face à la Russie.
Mais lorsqu’il s’agit des Palestiniens, ces faux prophètes renient sans scrupule leurs propres principes et croyances – démocratie, liberté, droits de l’Homme –, élevés au rang de religion lorsqu’il s’agit de projeter et protéger leurs intérêts. Et deviennent subitement muets, sourds et aveugles face aux crimes sionistes odieux que presque tous les peuples du monde condamnent. Pour une seule raison. Les bourreaux des Palestiniens ne sont pas russes mais israéliens et leur commandant, converti en guru de la mort, s’appelle Benyamin Netanyahou, fils de l’autre non moins criminel, l’activiste sioniste Bension Netanyahou. Et pourtant, le chiffre des victimes civiles palestiniennes est beaucoup plus élevé.
En effet, s’il est en moyenne du côté ukrainien de 13 victimes par jour – ce qui est déjà trop –, du côté palestinien, il est exorbitant car supérieur à 215 victimes par jour. A ce rythme, l’occupant sioniste n’aurait plus besoin de déporter les Palestiniens vers l’Afrique – comme il l’envisageait il y a quelques semaines –, il les exterminera sur place, avec l’aval du président états-unien et de sa cour européenne. Au vu et au su de toute l’humanité, inclus le pouvoir chinois, dont la chaîne de télévision internationale CGTN ne trouve pas mieux pour désigner le génocide contre le peuple palestinien que ce titre grossier : «Le conflit Israël-Hamas». Un titre révélateur de la profonde duplicité de la politique chinoise fondée exclusivement sur des intérêts expansionnistes mercantiles, depuis plus de trois décennies, et donc prête aussi à coaliser avec l’entité sioniste et tout autre régime, fût-il aussi réactionnaire que celui du Maroc ou des Emirats arabes unis. Pourvu, qu’à la fin de la journée, la caisse chinoise soit bien renflouée.
Summum de la faillite morale des pantins, tels les Biden, Macron, Scholz ou l’Emirati Ben Zayed, fabriqués tous pour jouer les rôles principaux dans le Muppet Show de la politique internationale, Netanyahou n’est point jugé et encore moins recherché par la Cour pénale internationale. Au contraire, il est soutenu et encouragé par toute la sphère fasciste planétaire, dont les membres font la queue à Tel-Aviv et à Jérusalem pour se prosterner devant les criminels, en dépit de 30 000 Palestiniens – majoritairement des enfants et des femmes – assassinés en moins de 5 mois sur leur propre sol par un régime fasciste aux abois. Un régime qui, au fond de lui, sait qu’il creuse sa propre tombe et celle de sa propre population.
30 000 victimes civiles, c’est le résultat macabre de la bestialité et de la sauvagerie israéliennes, que seuls les Français ont su outrepasser en mai 1945, lorsqu’ils massacrèrent en quelques jours 45 000 Algériens qui ont osé réclamer, comme le font aujourd’hui les Palestiniens, leur droit de vivre dignement et librement dans leur propre pays.
Mais Israël n’assassine pas seulement ; il pratique surtout la politique de la terre brûlée en larguant des dizaines de milliers de tonnes de bombes sur une région plus petite que Paris et ses banlieues, réduisant la bande de Gaza en un vaste «Ground Zero» semblable à une zone ravagée par un tremblement de terre de grande envergure, comme la Syrie et la Turquie ont connu l’année dernière ou par un tsunami dévastateur comme celui qui a frappé l’océan Indien en 2004. En effet, il est question déjà de presque 150 000 tonnes de bombes. Sachant qu’une bombe pèse en moyenne 600 kg, le nombre de bombes larguées sur Gaza serait de 250 000 en moins de 5 mois.
Pour comprendre la portée dramatique du génocide dont est victime le peuple palestinien, il suffit de se rappeler que les Etats-Unis ont utilisé de 2003 à 2011, approximativement le même nombre de bombes contre l’Irak, un pays 1 200 fois plus vaste que Gaza. En termes d’intensité et de barbarie du crime, les Palestiniens sont donc victimes d’un crime 25 000 fois plus intense et plus barbare que ce que vécurent les Irakiens en 9 ans. Ce chiffre est le résultat d’une extrapolation des paramètres nombres de bombes-durée-surface.
Israël n’est pas seul dans son génocide contre le peuple palestinien. Il est accompagné et guidé par le tandem Etats-Unis-Europe, avec son fer-de-lance, l’OTAN. L’Alliance atlantique est, dès lors, loin d’être une alliance de paix. Elle est plutôt une alliance de guerre. Pire, une alliance génocidaire.
H.-N. B.
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