Sans-papiers algériens à l’étranger : les efforts des consuls enfin récompensés
Par Nabil D. – Les inlassables efforts de nos consuls ont fini par donner leurs fruits. Nos concitoyens établis à l’étranger de façon irrégulière pourront enfin se voir délivrer les documents dont ils ont besoin – le passeport notamment – auprès des représentations consulaires algériennes. C’est, en tout cas, ce qu’a promis le président de la République dans un entretien à deux médias publics nationaux.
Les nombreux rapports transmis par les consulats algériens et les services de la sécurité extérieure ont trouvé une ouïe attentive de la part des plus hautes autorités du pays qui mettront ainsi fin à de longues années d’errance de compatriotes n’ayant pas pu, jusque-là, obtenir des papiers qui leur permettront désormais de régler de nombreux problèmes administratifs dans leur lieu de résidence.
Abdelouahab Yagoubi, député à l’Assemblée populaire nationale (APN), représentant la communauté nationale à l’étranger, s’est également intéressé au problème, en adressant une question écrite au chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, sur le sujet.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui a pris le train en marche, a voulu tirer la couverture à lui en s’autorisant à en faire l’annonce avant les autorités officielles du pays pour faire accroire à quelque rôle prépondérant qu’il aurait joué dans cette décision qui va faire des centaines de milliers d’heureux outre-mer. Chems-Eddine Hafiz s’est présenté comme celui par qui cette initiative est venue, en la rendant publique sans qu’il en soit habilité, doublant ainsi aussi bien le président de la République que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
Cet emballement calculé et intéressé de Chems-Eddine Hafiz à divulguer une information, qui devait être tenue au secret jusqu’à l’officialisation de la mesure concernant nos compatriotes bloqués hors du pays pour des raisons familiales, professionnelles ou autres, est venu s’ajouter à de nombreuses déclarations et manifestations qui dépassent largement les prérogatives de l’institution religieuse qu’il codirige d’une main de fer avec Mohamed Louanoughi. Tantôt agence de voyage, tantôt club d’affaires, tantôt comité de soutien au parti de Macron, tantôt tribune pour des responsables politiques français, la Grande Mosquée de Paris a ajouté à son palmarès la fonction de porte-parole de la présidence de la République dont elle annonce à l’avance les décisions.
«J’ai discuté de votre situation avec le président Tebboune, qui s’engage à protéger tous les Algériens à travers le monde, qu’ils aient un séjour régulier ou non», a-t-il dit à des Algériens qui s’accrochent à la moindre planche de salut pour voir leur calvaire finir enfin. Il a ajouté, à l’adresse de ses interlocuteurs désespérés, que le chef de l’Etat a demandé à connaître le nombre de personnes concernées, alors que ce dernier n’est pas censé ignorer le chiffre exact, vu les rapports qu’il reçoit régulièrement de la part des instances officielles habilitées.
Des sources proches du dossier n’ont pas caché leur étonnement face à ces ingérences du recteur d’une mosquée dans les affaires consulaires, relevant du ministère des Affaires étrangères. «Les consuls algériens n’ont pas attendu que le recteur de la Grande Mosquée de Paris prenne langue avec les plus hautes autorités du pays pour se pencher sur cette question sensible et délicate», ont-elles précisé, en confirmant que «des rapports sont constamment envoyés à Alger, et tout nouveau consul qui prend ses fonctions trouve le dossier sur le bureau de son prédécesseur». «C’est dire l’importance qu’accorde le ministère des Affaires étrangères à ce problème», ont insisté nos sources.
N. D.
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