Le CMDA de Karim Zéribi : une menace sur la sécurité économique de l’Algérie ?
Par Nabil D. – Des membres de la communauté algérienne en France alertent sur les desseins inavoués du Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA) que vient de lancer le Franco-Algérien Karim Zéribi et sur les risques que cette structure en gestation pourrait faire peser sur la sécurité économique de l’Algérie. «Il y a quelques mois, comme beaucoup d’Algériens résidant à l’étranger, nous avons entendu parler du projet de création d’un CMDA. L’idée nous a enthousiasmés car, naturellement, nous aimons notre pays et faisons le nécessaire pour lancer des initiatives afin de porter haut notre drapeau. Nous avons alors décidé de nous inscrire pour assister à la soirée de lancement», indiquent ces sources, qui ont constaté un certain nombre d’éléments intrigants.
«Dans notre esprit, le CMDA est le lieu d’échanges pour penser des axes de divers chantiers à entreprendre en Algérie. Cependant, tout notre engouement, notre enthousiasme et notre engagement dans ce projet se sont rapidement éteints», expliquent ces compatriotes, qui s’interrogent sur l’absence de représentants diplomatiques algériens en France lors de ce rendez-vous qui a réuni environ quatre cents personnes, selon les organisateurs.
«Durant cette soirée, nous apprenons la création du CMDA avec un statut commercial, d’un guichet unique, etc. Beaucoup de questionnements sur la structure du CMDA persistent. Les initiateurs prennent des décisions sans collégialité, nous mettant un peu devant le fait accompli, en nous appelant intrinsèquement à suivre le groupe décisionnaire», font remarquer nos sources, lesquelles, malgré cette première impression, ne se résignent pas et se veulent optimistes et volontaires. Le porteur du projet du CMDA et son cercle insistant sur le fait que ce conseil avait pour objectif d’inclure tous les Algériens volontaires pour porter des projets portant haut l’économie nationale, ces compatriotes inquiets ont tenté, en vain, de s’entretenir avec Karim Zéribi «pour y voir plus clair, mais surtout pour attirer l’attention sur le volet sécurité économique, au vu des menaces d’ingérence, d’espionnage et de sabotage visant l’Algérie».
Dans un échange avec Karim Zéribi, et malgré leur insistance sur le sujet et l’importance vitale de constituer un groupe de travail sur la sécurité économique, ces membres de la communauté nationale à l’étranger, désabusés, constatent que leur appel ne trouve pas d’écho auprès de l’initiateur du projet. S’adressant à une personne de son cercle chargée de l’organisation de l’événement d’Alger, qui doit se dérouler en avril, ces compatriotes lui expliquent clairement que «si nous voulons porter des projets économiques en préservant l’économie et la souveraineté nationales, nous devons impérativement constituer un groupe de travail dédié à la sécurité économique sur les thèmes de la veille, la protection et l’influence».
Postant des messages à cette organisation sur son adresse email, ces citoyens, craignant pour la sécurité du pays, ont été étonnés de voir leurs interrogations demeurer sans réponse. «Cela démontre l’absence totale de l’intérêt porté à la sécurité économique du pays», font-ils remarquer, qui précisent n’avoir reçu aucun courrier électronique «alors qu’il a été annoncé que tous les participants en recevraient un, les informant de l’événement d’Alger, ainsi que le lien d’inscription à celui-ci». «Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls dans cette situation, puisque d’autres personnes n’ont pas été informées et n’ont pas reçu le lien d’inscription, et l’ont signalé», ajoutent ces sources, pour lesquelles «cela n’a fait que confirmer que le CMDA est un projet individuel – ou celui d’une poignée d’individus – qui se fixe des objectifs de profit – et peut-être d’autres objectifs que nous ignorons –, et qui a besoin de suiveurs pour les atteindre».
N. D.
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