Du nouveau dans le processus de normalisation des Al-Saoud avec Israël
Par Abdelkader S. – Nous faisions état, dans un précédent article, de l’imminence d’une annonce de la normalisation des relations entre les Al-Saoud et l’Etat hébreu. L’information semble se confirmer, si l’on en croit une dépêche de l’agence de presse française, AFP, dont le bureau à Riyad, se référant aux médias officiels saoudiens, indique que Mohamed Ben Salman et le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, se sont entretenus dans la ville saoudienne de Dhahran d’une version «quasi finale» des accords stratégiques entre leurs deux pays. «Ces accords constituent une partie majeure des efforts de Washington pour amener Riyad à reconnaître l’Etat d’Israël pour la première fois», explique-t-on.
En septembre 2023, Algeriepatriotique faisait savoir que deux annonces préludaient l’imminence de l’annonce officielle d’une normalisation entre l’Arabie Saoudite et l’entité sioniste, annonce qui sera faite par le président des Etats-Unis, Joe Biden, parrain des pourparlers «secrets» en cours entre les délégations des deux pays. La première avait été révélée par une Radio officielle israélienne, qui avait fait état de rencontres frappées du sceau de la confidentialité, tenues dans la capitale saoudienne entre des responsables israéliens et saoudiens. La seconde avait trait à la visite officielle qu’avait effectuée un ministre israélien dans le cadre d’une rencontre de l’ONU, dont les travaux se déroulaient en Arabie Saoudite. Le membre du gouvernement israélien avait eu des échanges en aparté avec ses hôtes saoudiens. Ces deux annonces intervenaient, par ailleurs, après celle ayant fait état de la présence du patron des services secrets israéliens, David Barnea, aux Etats-Unis, fin juillet 2023, dans le cadre des démarches visant à finaliser l’accord entre les deux ex-ennemis.
La normalisation des relations entre l’Arabie Saoudite et Israël était dans l’air depuis l’arrivée prématurée au pouvoir du prince héritier Mohamed Ben Salman et l’amorce du processus de rapprochement avec l’entité sioniste sous la houlette de Jared Kushner, gendre de l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump. Proche de l’homme fort d’Abu Dhabi, Mohamed Ben Zayed, Mohamed Ben Salman a cautionné l’opération tout en prenant le temps d’y adhérer, vu l’extrême sensibilité du dossier, le roi d’Arabie Saoudite étant le «serviteur» des deux Lieux Saints et une annonce précipitée d’un tel revirement cataclysmique faisait craindre un tsunami dans le monde musulman.
Or, les ballons de sonde lancés avec l’engagement de quatre pays arabes – Emirats arabes Unis, Bahreïn, Maroc et Soudan – ont démontré que la rue arabe pouvait être maîtrisée et que l’onde de choc n’était pas aussi importante qu’on eût pu l’imaginer. La poursuite du génocide commis par Israël à Gaza, sans que les dirigeants et les peuples arabes aient volé au secours du peuple palestinien martyr, a achevé d’apporter une garantie sur la faisabilité du rapprochement entre les régimes de Riyad et de Tel-Aviv, sans aucun risque de révolte en Arabie Saoudite ou dans les pays arabes et musulmans.
Au contraire, la normalisation annoncée du régime des Al-Saoud avec Israël décomplexera des Etats arabes encore hésitants et les incitera à suivre la voie du pays le plus influent du monde arabo-musulman, de par son influence et son statut en tant que terre de l’islam. Ce sera alors la plus grande victoire du sionisme qui pourra compter sur ses nouveaux vassaux pour mieux dominer le monde, persévérer dans la commission de ses crimes impunément et occuper davantage de terres palestiniennes sans craindre d’en être empêché par quelque puissance ou quelque juridiction ou institution internationales.
A. S.
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