Impunité d’Israël : l’Algérie décomplexe les institutions internationales timorées
Par Kamel M. – L’offensive de l’Algérie contre Israël, dès sa prise de fonction au Conseil de sécurité, a eu pour effet de décomplexer les institutions internationales qui étaient, jusque-là, peu enclines à prendre des mesures qui fâchent l’entité sioniste et son éternel protecteur, l’establishment américain, qu’il soit dirigé par les démocrates ou les républicains. Désormais, cette attitude pusillanime fait partie du passé.
A New York, le représentant permanent de l’Algérie a livré des discours virulents, aussi bien à l’encontre de l’Etat hébreu que des Etats-Unis, qui ont opposé leur veto contre un projet de résolution algérien exigeant la fin immédiate des massacres commis par l’armée israélienne à Gaza. Un veto qui a fait dire à Amar Bendjama que ce rejet par un seul Etat était loin de décourager l’Algérie qui a, alors, mis les bouchées doubles dans les coulisses de l’immeuble de Manhattan pour revenir avec de nouveaux textes en faveur du peuple palestinien meurtri. C’est ainsi qu’une nouvelle mouture a été votée à la quasi-unanimité du Conseil de sécurité, Washington s’étant abstenu d’y faire barrage.
Ce lundi, une fois encore à la demande de l’Algérie, les représentants permanents de la Russie et de la Chine ont observé une minute de silence en hommage au président iranien Ebrahim Raïssi et aux responsables qui l’accompagnaient, morts dans un crash d’hélicoptère. Par ailleurs, des images ont fait le tour des réseaux sociaux montrant des ambassadeurs de pays membres de l’ONU attendant leur tour pour saluer leur homologue algérien. Une reconnaissance affichée pour les efforts monumentaux que l’Algérie a déployés depuis janvier 2024 pour la cause palestinienne et les changements profonds que ceux-ci ont induit dans les comportements au sein des Nations unies, une écrasante majorité d’Etats ayant pris sur eux de suivre l’exemple algérien et de dénoncer le fait accompli imposé par les Etats-Unis et Israël depuis des décennies. Seules trois ou quatre îles invisibles à l’œil nu sur la carte du monde se sont opposées à cette démarche, aux côtés d’un Israël plus que jamais isolé.
Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs, si l’ambassadeur palestinien a demandé à son homologue algérien de se mettre à côté de lui lors de la conférence de presse qu’il a animée après le vote de la résolution algérienne au Conseil de sécurité, imposant un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
Ce changement de paradigme au sein de l’ONU a été confirmé par le vote massif au sein de l’Assemblée générale pour l’adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière à cette institution dont les plus hautes autorités algériennes ne cessent de dénoncer l’apathie et l’inaction.
Ce lundi toujours, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et d’autres responsables israéliens pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Karim Khan a déclaré, dans un communiqué, qu’il demandait des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant, son ministre de la Défense, pour «le fait d’affamer délibérément des civils», «homicide intentionnel» et «extermination». «Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne», a-t-il affirmé.
La Cour internationale de justice planche, de son côté, sur la plainte déposée par l’Afrique du Sud, à laquelle se sont jointes la Colombie et l’Egypte. Quel que sera son verdict, le déclic a eu lieu. Il est venu du siège de l’Algérie à New York.
K. M.
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