De l’épée du roi au sabre de l’Emir : deux siècles de tango franco-algérien

Commission mémorielle Tebboune
Les présidents Tebboune et Macron à Alger. D. R.

Une contribution du Dr A. Boumezrag – Les relations entre la France et l’Algérie sont une danse complexe et souvent conflictuelle, oscillant entre arrogance coloniale et quête de réconciliation. Depuis 1830, cette relation a été marquée par des moments d’antagonisme violent et des tentatives de rapprochement, formant une saga historique à double sens. Les mémoires des deux nations sont indélébiles, ancrées dans une histoire commune où l’épée française et le sabre algérien symbolisent des dynamiques de pouvoir contrastées.

En 1830, la France envahit l’Algérie, déclenchant une période de domination brutale. L’arrogance coloniale française, justifiée par une prétendue mission civilisatrice, a masqué les véritables motivations économiques et stratégiques. Le mépris pour les droits et les aspirations des Algériens s’est traduit par des politiques répressives et discriminatoires.

L’Algérie est rapidement devenue une colonie de peuplement, où les colons européens jouissaient de privilèges considérables, tandis que les Algériens indigènes étaient traités comme des citoyens de seconde zone. Le ressentiment et l’antipathie ont grandi, alimentés par les abus de pouvoir et la violence institutionnalisée. Des figures comme le général Bigeard symbolisaient cette période de domination et de répression.

La guerre d’Algérie, de 1954 à 1962, a été marquée par une violence extrême des deux côtés. La lutte pour l’indépendance a mis en lumière les contradictions du discours colonial français et a révélé le cynisme des méthodes de répression. Le général Bigeard et d’autres figures militaires ont incarné la brutalité de la répression française, renforçant l’antipathie entre les deux nations.

Avec l’indépendance en 1962, l’Algérie a entamé un processus de reconstruction, souvent marqué par une méfiance profonde envers la France. Les mémoires de la guerre et des abus coloniaux ont continué à peser lourdement sur les relations bilatérales, façonnant une dynamique complexe de ressentiment et de défiance.

Depuis les années 1980, les tentatives de réconciliation ont été nombreuses, mais souvent entravées par des souvenirs douloureux et des tensions politiques persistantes. Les générations postindépendance, en France comme en Algérie, ont des perceptions divergentes de leur histoire commune. Les «blédards», terme péjoratif pour les Algériens restés au pays, et les Français d’origine algérienne, cherchent chacun leur place dans une société marquée par le passé colonial.

Dans les années 2000 et 2010, les efforts pour reconnaître les crimes coloniaux et favoriser une compréhension mutuelle ont marqué un tournant dans les relations franco-algériennes. Les échanges économiques, symbolisés par le «gaz algérien», reflètent l’interconnexion persistante entre les deux pays, malgré les mémoires conflictuelles et les tensions persistantes.

La route franco-algérienne est une voie à double sens, parsemée de réconciliations et de tensions renouvelées. La réconciliation des mémoires reste un enjeu majeur, où l’empathie et la sympathie doivent s’imposer face à des souvenirs souvent réchauffés et des ressentiments enracinés. Les récents développements montrent que, malgré le poids d’un passé colonial lourd, les deux pays cherchent à avancer ensemble, naviguant sur les routes complexes de leur histoire commune vers un avenir partagé.

La relation entre la France et l’Algérie, tissée de près de deux siècles d’histoire complexe, oscille entre arrogance coloniale et quête de réconciliation. C’est un chemin à double sens, balisé par des souvenirs douloureux et des tentatives de compréhension mutuelle, où l’empathie et la reconnaissance des mémoires jouent un rôle essentiel pour avancer ensemble vers un avenir partagé. Les tensions et enjeux, ancrés dans une histoire marquée par l’épée française agressive et le sabre défendeur de la résistance, continuent de sceller cette dynamique fragile.

L’épée de la violence du roi et le sabre de la résistance de l’Emir, autrefois en conflit sur le sol algérien, reposent aujourd’hui à Paris, l’une à l’Elysée, l’autre au musée. Symboles d’un passé douloureux, ils rappellent que l’histoire commune de la France et de l’Algérie se joue désormais sur le terrain de la mémoire et de la réconciliation.

A. B.

Comment (19)

    Kouidri
    12 juin 2024 - 8 h 49 min

    Precision : Je vous ai demandé de remplacer Anonyme par Kouidri du seul commentaire qui est le mien et qui commence par « Vous confondez Bugeaud et Bigeard et pas seulement ». Sans cette précision vous m’attribuez tous les autres commentaires signés Anonyme

    Anonyme
    10 juin 2024 - 11 h 56 min

    Vous confondez Bugeaud et Bigeard et pas seulement. Vous ne faites pas la distinction entre la victime et son bourreau. La colonisation de peuplement est synonyme de génocide. Il vous suffit de savoir ce qui se passe à Ghaza pour imaginer ce qui s’était passé le 8 mai 1945 à l’est algérien et ce n’est qu’un exemple. C’est la résistance du peuple algérien pendant des décennies qui nous a prémunie du génocide. Notre première victoire est notre survie à la colonisation française. Quand la France fera de nos héros communs, c’est à dire les français qui luttaient aux côtés de nos héros, des héros de la France, lorsqu’elle reconnaîtra la victoire de notre révolution sur le colonialisme et nous restituera nos archives, alors nous continuerons à parler de ce qui est en commun à nos deux peuples mais pas avant.

    Anonyme
    9 juin 2024 - 14 h 09 min

    Pardon, vous dites «histoire commune »…?????? Mais quelle histoire commune aurions-nous avec les descendants des barbares gaulois ??????? C’est une plaisanterie j’espère !

      Kouidri
      10 juin 2024 - 14 h 56 min

      Je vous demande de remplacer Anonyme par Kouidri puisque vous refusez le surnom de Takfarinas, merci. Bien à vous

    Anonyme
    9 juin 2024 - 12 h 29 min

    Dr A. Boumezrag,
    « ….., tandis que les Algériens indigènes étaient traités comme des citoyens de seconde zone. », vous dites ‘’citoyens’’ ???, posez la question à Boumezrag El Mokrani رحمه الله, et à tout les ALGÉRIENS ayant vécu sous l’occupation ethnocidaire française. Je ne connais pas votre parcours et où vous vivez mais, je crois que vous vous êtes nourri par un novlangue atteignant la neurologie de votre vue objectif de l’histoire, en espérant que vous n’êtes pas convaincu de cette (citoyenneté).
    Bien cordialement à vous docteur.

    Anonyme
    9 juin 2024 - 7 h 12 min

    Je suis pour les Bonnes Relations.
    Mais
    Désolé!
    Je ne tomberais jamais dans l’ARNAQUE SEMANTICO-DIPLOMATIQUE de “l’histoire commune”
    .
    On se moque de qui ICI ?
    Autant faire l’Histoire Commune aux Indiens d’Amérique du Nord ou aux Aborigènes d’Australie
    .
    Gallek “l’histoire commune”
    Ça n’existe nul part cette invention
    Par Contre , tout le Monde sait ce qu’est le VOL et le RECEL.

    INDÉPENDANCE TOTAL !
    8 juin 2024 - 22 h 14 min

    Aucune relation avec une France qui est sous le contrôle du sionisme !

    Chaoui
    8 juin 2024 - 21 h 01 min

    Y’a si Dr A. Boumezrag :

    Vous écrivez, je vous cite : ‘L’épée de la violence du roi et le sabre de la résistance de l’Émir, autrefois en conflit sur le sol algérien, reposent aujourd’hui à Paris, l’une à l’Élysée, l’autre au musée. »

    L’épée du ‘roi’ de France est à sa place, là où est le Pouvoir de France, tandis que NOTRE Sabre est enfermé dans une…prison.

    Qu’on nomme le lieu ‘Musée », il reste que notre Sabre est bien enfermé là dans cet endroit au lieu de figurer A SA PLACE : au Palais de la Mouradia.

    Anonym3
    8 juin 2024 - 14 h 16 min

    La question a poser que ce qu’on a fais pour nous debarasser definitivement de cette graine? Et gagner le respect de leur part .Une forte immigration Algerienne chez eux ,nos Jeunes prennent des risques pour mourir dans la mer et aller dormir chez eux sous les ponts et des maisons abondonnes, nos beznassias hommes d’affaires investissent leurs / nos dinars convertis en 💶 euro chez eux dans l’immoblier et autres, nos politiciens se soignent et passent les weeks end chez eux,on recois leurs presidents avec du tbel et zernadjia etc etc etc le probleme n’est pas en nous?

    mansour
    8 juin 2024 - 14 h 05 min

    Une liste à minima présentée à la françe officielle, et tout de suite après les glapissements des coyottes qui n’ont pas encore digéré le concept: DZ indépendante. Les DZs ont payé le prix fort, il est connu; ce n’est pas la peine d’ y revenir. Le problème, c’est la liste symbolique qui à mon sens n’ a rien de symbolique et qui n’ à pas lieu d’être devant l’étendue des crimes coloniaux sous toutes ses formes, perpétrés en DZ durant 132 annees.

    La restitution de l’épèe, du burnous d’aek et autres objets symboliques, n’est rien en comparaison des réparations morales et matérielles pour toutes les souffrances endurées durant ce siècle de désolation

      Mon Avis
      8 juin 2024 - 19 h 47 min

      Je suis pour les Bonnes Relations.
      Mais
      Désolé!
      Je ne tomberais jamais dans l’ARNAQUE SEMANTICO-DIPLOMATIQUE de “l’histoire commune”
      Ça n’existe nul part cette invention
      .
      On se moque de qui ICI ?
      Autant faire l’Histoire Commune aux Indiens d’Amérique du Nord ou aux Aborigènes d’Australie

      Gallek “histoire commune”

      Vert
      9 juin 2024 - 15 h 49 min

      Il n y a pas de DZ
      Il y a des Algeriens
      C est Vos appellation DZ qui nous ont rabaissé..

    Anonyme
    8 juin 2024 - 13 h 52 min

    Ne cachez pas le soleil avec le tamis. Et arretez la littérature inutile.
    Les sionistes tiennent la France et décident la politique de ce pays envers l’Algérie.
    Bientôt ils utiliseront Marine Lepen pour mettre les Algériens à la porte.
    Il faut être aveugle et sourd pour ne pas voir cette réalité.

    Moi
    8 juin 2024 - 12 h 04 min

    De ‘otre côté il faut écrire Algéro-français
    Pas franco-Algerien….

    dz
    8 juin 2024 - 11 h 56 min

    les bledars au moins ils sont restes au pays ils sont pas venus pleurer un titre de sejour voir la nationalite francaise ils ont de la fierte en france les algeriens ils sont meprises et rejetes et quand ils s accrochent a ce pays ca collera jamais avec la france car le contentieux est trop lourd ce n est pas une occupation de quelques annees mais 130 ANS c est enorme le racisme bat sont plein en france

      Vert
      8 juin 2024 - 17 h 33 min

      Petit.. qui tu traites de bledards?
      En Algérie il y a des Algeriens libres et fier
      Pas des DZ
      Une jeunesse plus éduqué que vous parquer dans vos cités HLM controle 10 fois par jour
      Hamdoullah il n y a pas de contrôle au faciès en Algérie

    Kingdom of Altava
    8 juin 2024 - 11 h 33 min

    Tant que nous n’aurions pas mis un terme à cette honteuse et très détestable «relation » avec ce pays ennemi (dirigeants comme peuple) de toujours et duquel ne provient que le mal et les mauvaises choses, le problème persistera.
    La petite france est un tout PETIT pays inutile qui n’a absolument aucune valeur et qui ne pèse rien dans le monde et ne pas avoir de relations avec ce pays ennemi n’est pas dépénalisant.
    Les «Algériens » francophiles(les membres de Hizb frança ou la cinquième colonne en Algérie) que ce pays ennemi n’est absolument pas le centre du monde.

    Raïss
    8 juin 2024 - 10 h 57 min

    Malheureusement les Algériens de France aveuglement attiré dans le temps par, seul, la valeur économique de la France. Depuis le début de l’émigration des algériens vers les crétins a 90% de la France, les français sont naturel lent aussi cons que tous les cons qu’on peut trouver mondialement il n’y a pas chié, ils sont près à trouver un bouc émissaire aisément qui ont était surtout et en tous les temps les algériens depuis, actuellement s’est encore pis, pas seulement comme ces cons les constatent qu’ils y ont a plus d’algériens musulmans. La connerie religieuse est toujours mise dans le coup de la connerie elle-même et surtout aussi conne que sa mythomanie qui cause toutes les haines conçues par la grande mythomanie juif elle-même encore une fois malheureusement pour les algériens qui n’ont pas compris le fait qu’être musulmans on ne doit pas s’approcher le mieux d’un Crétin, les problèmes s’accumule lorsque les mythomanies se rencontre et les conneries aussi.

      Moms Maghnia
      8 juin 2024 - 13 h 16 min

      @rRaiss rien compris à ton post🤔

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