Aouchiche à partir Bordj Bou Arréridj : «Les Algériens doivent voter en force»

Aouchiche FFS
Youcef Aouchiche, premier secrétaire national du FFS. D. R.

Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a souligné, samedi à Bordj Bou Arréridj, que son parti a choisi de participer à l’élection présidentielle du 7 septembre prochain pour «inciter les Algériens à adhérer à l’action politique et assurer la réussite du processus électoral».

«Tous les efforts de notre parti sont axés sur l’encouragement des Algériens à participer en force aux prochaines élections présidentielles, à s’engager dans l’action politique et à assurer la réussite du processus électoral, notamment dans la conjoncture régionale actuelle», a-t-il indiqué, ajoutant qu’en tant que parti politique, le FFS «est de son devoir de répondre à l’appel lorsqu’il s’agit de l’unité nationale».

Pour Aouchiche, «une forte participation aux prochaines élections est nécessaire pour faire renaître l’espoir dans les rangs de la population et rétablir les liens de confiance entre le peuple et les institutions de la République, d’une part, et pour réhabiliter le travail politique, à travers des débats d’idées et de programmes dans l’espace public entre les différents courants politiques».

Le premier secrétaire national du FFS a rappelé que lors du congrès national extraordinaire du parti, tenu vendredi à Alger, sa candidature à l’élection présidentielle a été entérinée «après un grand débat responsable avec les structures de la formation politique».

Il a souligné, dans ce contexte, que son programme présidentiel «sera fondé sur les propositions de la base du parti par le biais d’une plateforme numérique qui servira au recueil de propositions constructives offrant des solutions réalistes aux différents problèmes que vit le citoyen dans tous les domaines afin que le peuple puisse avoir le dernier mot».

R. N.

Commentaires

    Le FFS dans le filet
    10 juin 2024 - 10 h 23 min

    Ça sera un boomerang. C’est la nuance entre représentativité et contrôle des symboles que la phase actuelle devra dénouer. Le FFS en offrant son assise au système, en agissant en « bon démocrate » dans un contexte de non-démocratie, par innocence – le doute existe – , ce parti n’ayant posé aucune condition compte « faire discuter les Algériens ». Discuter de quoi ? de comment arabiser mieux la Kabylie ? et comment introduire la charia et égorger les moutons dans les baignoires quand on n’a pas d’eau à boire ?
    Si ce parti voulait se faire passer pour celui des institutions, il aurait au moins imposé que -l’Anie – agence qui a démontré combien la fraude électorale est un élément structurel de la politique en Algérie, devait être sous contrôle démocratique. Mais avant cela, poser les questions politiques : pas un seul arabe ne voterait un Kabyle pour son programme, ni même récolter des signatures dans les 48 régions. L’inverse est d’autant plus vrai d’ailleurs, feindre l’harmonie des vainqueurs rend l’équation plus compliquée. Donc feindre que les hommes se valent est une hypocrisie. Au moins, il aurait dû demander – moi j’aurais exigé — un Parlement fédéral et des élections régionales qui, à l’aide d’un coefficient basé sur le nombre de populations dans les régions, composer ce Parlement national.
    Mais cela n’est pas sans risques, dans la mesure où le régime et sa culture politique est de trop loin insensible à la finesse politique de la tradition Kabyle, c’est le cas du massacre de 1963, quand la Kabylie malgré l’acte criminel commis par l’État arabe de boumediene et benbella, cette région a toutefois défendu le pays de l’invasion marocaine. En effet, le régime utilisera cet acte comme avancée de son idéologie et pas comme source idéale et idéelle aux antipodes de la Oumma.
    Les valeurs de référence qui sont à la base du régime sont le récit nationaliste arabe, l’islam et la récupération de la guerre de libération. Surexploités, mais aussi incapables de donner à manger aux 40 millions de moins algériens que les élus divins, ces symboles sont fades et n’attirent plus personne, avec comme résultat : le bourrage des urnes. Le FFS en voulant faciliter le « dialogue » dans les valeurs de la oumma – vu que tout est islamique- il s’offre comme dindon de la farce au régime arabislamique, il faut dire que la laïcité ne l’a jamais vraiment intéressé vu qu’il a siégé dans tous les « parlements » des « quotas ».
    La laïcité de ce FFS est douteuse, vu qu’il est invité à discuter dans les normes islamistes avec 3 ou 4 partis islamistes. Ce parti adhère donc aux valeurs sous-jacentes que sont l’islam, l’arabisation et l’assimilation de la Kabylie. L’État islamique avance sans concessions ni dans sa constitution, ses lois, et son arabisation imposée. Tout cela aura comme effet la décrédibilisation des élections et du FFS en Kabylie. C’est l’histoire qui arrive à son terme pour ce parti.
    Les charrues devant les bœufs, c’est cette volonté de chevaucher et de plier les hiérarchies des valeurs. Organiser de bonnes élections » démocratiques » sous une constitution islamique en plus votée au plus par 20 % du peuple, c’est plus que forcer la main. Que le FFS nous explique comment fait-il à se le justifier : passer pour socialiste laïc et souscrire à la constitution d’un État islamique. Régler les VRAIS problèmes du pays mettrait à l’abri le peuple de toute ingérence. En exhibant les fantoches unitaires ou semblant l’être, c’est renvoyer les solutions au hasard ou au divin.
    Vouloir la normalité sans le préalable institutionnel est y aller tambour battant, agrémenter les élections fades derrière le régime qui a grand besoin d’exhiber un trophée : le FFS dans les filets.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.