Ce que des experts militaires marocains ont dit sur les forces armées algériennes
Par Kamel M. – Des experts militaires marocains ont publié une étude récente préconisant une «nouvelle stratégie de défense intégrée du Maroc». Une étude dans laquelle deux pays sont cités de façon récurrente comme potentielle menace pour le Maroc : l’Algérie et l’Espagne. Les auteurs de l’analyse prospective mettent en avant les grandes capacités des forces armées algériennes, notamment l’armée de l’air et la Marine, et la haute qualification des personnels militaires de l’ANP.
«L’Algérie possède, depuis les années 1990, un avion de chasse de quatrième génération, à savoir le Mig-29 S, et nous pouvons attester à partir du nombre d’heures de vols moyen annuel par pilote et de par les exercices, surtout air-air, effectués par l’Algérie, que c’est une aviation hautement opérationnelle et dangereuse», fait constater cette étude. «Durant les dernières années, l’Algérie a introduit le premier chasseur de supériorité aérienne lourd de la région, à savoir le Su-30 MK Flanker, chasseur de catégorie lourde, de par sa grande capacité d’emport, jusqu’à 12 missiles face à 6 missiles seulement pour le F16, et d’une très grande autonomie dépassant les 3 000 km sans ravitaillement en vol», ajoute-t-on. «Cela, en plus du Su-24 MK, bombardier exclusivement dédié au rôle air-sol, avec des ailes à géométrie variable lui permettant de voler à très basse altitude et représenter une menace sérieuse pour les défenses marocaines à l’est», relève l’étude.
Au niveau maritime, l’étude souligne qu’«avec la vétusté de la flotte sous-marine égyptienne, formée essentiellement de sous-marins de classe Romeo, l’Algérie peut se considérer actuellement la première force sous-marine arabe sans contestation». «Le pays a introduit, depuis 1985, 2 sous-marins soviets du type-877 classe Kilo, récemment modernisés en Russie. De plus, 2 nouveaux sous-marins sont venus s’ajouter à la flotte de submersibles algériens en 2006. Il s’agit de 2 sous-marins de type-636 classe Kilo, avec capacité de tirer le missile antinavires Club-S», poursuit l’étude. «Bien que l’Algérie soit considérée comme une menace principalement aéroterrestre pour les FAR [Forces armées royales, ndlr], les sous-marins algériens peuvent constituer une menace sérieuse pour nos installations économiques à l’est, voire au nord», ajoute l’étude.
L’analyse admet, par ailleurs, que «l’équipement, la formation et la disposition des unités» de l’armée marocaine «ont été orientés dans [la] perspective d’une confrontation éventuelle avec l’Algérie». «Les leçons tirées de la Guerre des sables, opposant les deux pays en octobre 1963, façonnent jusqu’à nos jours les dispositifs et tactiques des FAR, se caractérisant, à ce stade, grosso modo, par le souci de stopper l’assaut d’un ennemi en supériorité numérique et d’arrêt de colonnes blindées venant de l’est».
«Prenant en compte les dotations et dernières acquisitions de nos deux voisins algérien et espagnol, et prenant en considération la limitation du budget militaire marocain par rapport à celui de l’Espagne et de l’Algérie, nous proposons un programme d’acquisitions de 4 milliards de dollars qui peut être mené sur 5 ans, pour remédier de façon efficace et efficiente au manque de dissuasion dont souffre le dispositif militaire actuel», conclut l’étude.
K. M.
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