Barragisme : mouvement réactionnel actionné par la clique prédatrice gouvernementale et politique
Une contribution de Khider Mesloub – En France, ces dernières années, depuis la percée électorale de «l’extrême droite» (et depuis cette année de l’extrême gauche), on assiste au phénomène réactionnel politique dénommé «barragisme». Le barragisme est ce mouvement réactionnel dressé électoralement pour contrer un parti supposément réactionnaire ou incendiaire.
Le barragisme est un impulsif et intempestif mouvement électoraliste interclassiste qui surgit à chaque scrutin où le parti d’extrême droite français, le Rassemblement national (et dorénavant LFI) rafle massivement les suffrages des électeurs.
Ce mouvement réactionnel est initié à chaque déconvenue électorale présidentielle ou législative essuyée par les mauvais perdants de droite comme de gauche, ces enragés autoproclamés défenseurs de la République bourgeoise française, déterminés à s’accrocher au pouvoir pour préserver leurs privilèges. Leurs sinécures et prébendes. Leurs rentes gouvernementales, parlementaires, institutionnelles, politiques.
L’objectif de ces chicaneurs enragés est de «faire barrage à l’extrême droite» quand son principal parti, le Rassemblement national, se trouve en position de force pour remporter les élections législatives ou présidentielles au second tour du scrutin.
Par le «vote barrage» du second tour orchestré par les tenants du pouvoir, les enragés autoproclamés démocrates escomptent ainsi priver le RN de la victoire. Et, par conséquent, empêcher le RN d’accéder à la présidence ou de remporter une majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Les protagonistes du mouvement barragiste, tous membres des partis institutionnels et dirigeants gouvernementaux établis, bataillent ainsi pour empêcher, y compris par des manœuvres dolosives et tractations secrètes, le parti en lice d’extrême droite de concrétiser sa victoire obtenue au premier tour, que ce soit à la présidence ou à l’Assemblée nationale.
Ces manœuvres dolosives et tractations secrètes, ourdies par le bloc gouvernemental et les partis institutionnels affidés, épaulés par leurs alliés intellectuels et médiatiques, trahissent tout à la fois l’imposture de la démocratie bourgeoise et le mépris des élites de la souveraineté populaire, du vote du peuple. Ces machinations électorales sont l’expression d’une rage élitiste manifestée contre toute dissidence politique menaçant les privilèges des gouvernants et partis institutionnels établis, ces gestionnaires du capital national français.
Fondamentalement, le barragisme est cet ultime sursaut déclenché par des gouvernants et des partis institutionnels établis pour défendre leurs privilèges, leurs fonctions directionnelles étatiques, parlementaires et politiques ; autrement dit, préserver leur emprise sur l’État, leur empire sur les institutions.
C’est le combat désespéré d’une clique gouvernementale et politique prédatrice pour tenter, par des machinations électorales, notamment par l’agitation de l’épouvantail «fasciste» et la criminalisation du parti antisystème ciblé, d’éviter son éviction du pouvoir, son expulsion politique. La clique prédatrice gouvernementale et politique s’active pour préserver intactes et inchangées ses institutions colonisées par ses affidés, sauver son système clientéliste.
Les barragistes affairistes institutionnels se battent ainsi pour défendre «leur démocratie lucrative» menacée par des cliques politiciennes prédatrices rivales, taxées de «fascistes» ou d’antirépublicaines pour les disqualifier et leur barrer la route du pouvoir.
Par leur mouvement réactionnel déclenché pour contrecarrer la prise du pouvoir par le Rassemblement national, les barragistes visent la préservation de leurs fonctions d’uniques mandataires du capital national français dans la gestion lucrative des institutions étatiques, parlementaires et politiques du pays.
Le mouvement réactionnel barragiste, dont le mépris du peuple est proverbial, œuvre des élites arrogantes, s’active ainsi à défendre avec acharnement, y compris par la diffamation et la criminalisation de ses adversaires politiques qualifiés d’extrémistes, sa chasse gardée gouvernementale, le contrôle de l’Etat et des institutions parlementaires, pour éviter d’être délogé.
Pour parvenir à leurs fins, les barragistes réactionnels exercent la pression et le chantage au fascisme sur les électeurs afin d’obtenir leurs suffrages, arracher leur vote par le dol. D’aucuns diraient le vol d’un consentement électoral obtenu par des pressions politiques et médiatiques dignes des méthodes employées couramment par la mafia. Ces barragistes se sont autoproclamés comme exclusifs directeurs de conscience et uniques maîtres dans l’exercice de la parole divine républicaine. Aussi penser bien et voter correctement revient à penser comme eux et à voter pour eux.
Ces prédicateurs de vertu capitalistique se croient investis d’une mission divine républicaine : propager la parole gouvernementale. En dehors de laquelle il n’y a point de salut. En dehors de laquelle tout hérétique, dissident politique, sera considéré comme un salaud. Et le salut du salaud est, selon ces prédicateurs de vertu, dans la délivrance de son péché électoral lepéniste (mélenchoniste) pour sauver son âme républicaine. Dans sa repentance pour lui épargner la potence électorale, l’impotence citoyenne.
Pour rappel, l’instrumentalisation du RN et la manipulation du credo «barrage au fascisme» ont pour fonction, en période de crise économique aigüe, de monter des tensions militaires internationales et de marche forcée vers la guerre, nécessitant l’union sacrée, de terrifier et de dévoyer la population afin de créer un sursaut national pour, tout à la fois, sauver les institutions menacées d’implosion, imposer l’austérité aux travailleurs et enrégimenter la population. En résumé, pour sauvegarder la domination de la bourgeoisie et pérenniser le système capitaliste.
K. M.
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