Un ancien résistant français : «Des fondateurs du Front national ont travaillé avec la Gestapo»

Comment (7)

    Salah Harik
    18 juillet 2024 - 10 h 00 min

    Au printemps 1944, une unité paramilitaire de plusieurs centaines de Maghrébins, encadrés par la pègre parisienne, a semé la terreur en Corrèze et Dordogne, sur ordre des nazis.
    En novembre dernier, le Goncourt et le Renaudot, les prix littéraires les plus courus, étaient décernés à deux romans traitant du nazisme . Plus de 70 ans après la chute de Hitler , ce passé ne passe vraiment pas .

    L’abondance des publications n’épuise pas l’intérêt pour cette période dont certaines des pages les plus sombres restent toujours inconnues du grand public . À l’image des exactions perpétrées, en 1944, en Franche-Comté mais surtout en Corrèze et en Dordogne , par une sinistre Brigade nord-africaine, fruit d’une collaboration active entre la pègre parisienne et la Gestapo.

    Les truands recruteurs
    Dans un ouvrage très documenté, puisant à différentes sources d’archives , l’historien périgordin Patrice Rolli relate la traînée sanglante qu’ont laissée ces barbares enfantés par l’occupant (1).

    Dès leur arrivée dans la capitale, en 1940, les services secrets allemands avaient ouvert des bureaux d’achats qui leur permettaient de se procurer diverses marchandises et les produits dont avait besoin l’économie du Reich. Ils les payaient avec les indemnités d’occupation versées quotidiennement par le régime de Vichy.

    Rapidement, la bande dirigée par le truand Henri Lafont , que rejoindra bien plus tard l ’ancien flic ripou Pierre Bonny , avait mis son savoir-faire au service de ces officines qui pillaient le pays . Casses, extorsions, pillages des biens juifs, trafics en tout genre les alimentaient en permanence.

    Devenu un rouage important de la machine à spolier , Henri Lafont rêvait de s’entourer d’une petite armée dédiée à son service . « La formation de la Brigade nord-africaine constituait le tremplin idéal à ses ambitions politiques et militaires », explique Patrice Rolli.

    C’est à la suite d’une rencontre avec le nationaliste algérien pro-nazi Mohamed el-Maadi que le projet pris corps. Plusieurs centaines de Maghrébins recrutés dans les quartiers misérables de Paris formèrent cette phalange hétéroclite dont les sections furent envoyées, au printemps 1944, dans les départements où les maquis étaient tout puissants .

    Des dizaines d’exécutions
    Ceux qui donnaient les ordres étaient souvent des repris de justice , comme les Landais Charles Cazauba ou Jean Delchiappo. Ils côtoyaient des personnages singuliers aux parcours tarabiscotés, à l’image de celui de l’ancien capitaine de l’équipe de France de football Alexandre Villaplane, qui sema pendant plusieurs mois la terreur en Dordogne, même s’il essaya de protéger ses arrières en laissant s’enfuir l’un des chefs de la Résistance.

    Seul le profit et l’argent constituaient leur motivation, explique Patrice Rolli. Ils se conformaient ainsi au fameux adage du milieu de l’époque : ni fascistes ni communistes, pognonistes.
    Quand ils n’avaient pas les Allemands sur le dos, tout était négociable contre de l’argent ou des bijoux, sous peine de coups et de tortures. Lorsqu’ils étaient appelés à soutenir les représailles exercées par les nazis, ils formaient les pelotons d’exécution .

    Ce sont eux qui ont abattu des dizaines et des dizaines d’otages à Mussidan , Saint-Pierre-de-Chignac et Brantôme , où le père du futur ministre Roland Dumas tomba sous leurs balles.

    Photo prise par une habitante de Mussidan des préparatifs du massacre de 52 des 350 otages.
    Photo prise par une habitante de Mussidan des préparatifs du massacre de 52 des 350 otages.
    collection Patrice Rolli
    La Libération venue, peu de cadres de la brigade, à l’exception de son cofondateur Mohamed el-Maadi, réfugié en Égypte, en réchappèrent. Démasqués à Brive, à Bordeaux où à Paris, même quand ils avaient essayé de se fondre dans les groupes de résistants, ils furent passés par les armes dans les mois qui suivirent. Comme les plus cruels des Maghrébins.

    Dans la mémoire locale, ces derniers restèrent sous le nom de « bicots », un surnom révélateur de la haine qu’ils suscitaient . Ils ne furent pourtant qu’une poignée, comparé aux dizaines de milliers d’Arabes enrôlés dans les armées de De Lattre qui débarquèrent en Provence et payèrent le prix du sang pour libérer un pays qui n’était pas le leur.

      Anonyme
      18 juillet 2024 - 13 h 10 min

      « ….. Ce sont eux qui ont abattu des dizaines et des dizaines d’otages à Mussidan , Saint-Pierre-de-Chignac et Brantôme , où le père du futur ministre Roland Dumas tomba sous leurs balles……. »

      C est pour cela que Roland Dumas , Homme Libre Anti Nazisioniste , ayant combattu la Secte qui entourait Mitterand qui , en Retour lui fomentait les Pires des coups SALES comme leur ADN , s est toujours tenu aux côté des …. » Maghrébins » !!!! Il faudrait peut préciser qui seraient ces ……Maghrébins alias Bicots. , non ??

      Et si tu donnais des preuves irréfragables de ton Vomis ?

    Mohamed El Maadi
    12 juillet 2024 - 13 h 27 min

    Un homme, Rajel, tout simplement. Nous avons une histoire compliquée avec la France, ou plutôt avec un système qui perdure et qui, encore en 2024, n’a pas fait le deuil de la guerre d’Algérie. C’est ce système que des braves Français, des frères en quelque sorte, se sont levés pour combattre, car leur humanité leur interdisait de se taire. Ils ont pris les armes et ont combattu avec nous, et à cela, l’Algérie ne les oubliera jamais. Ce furent également les mêmes qui en 1940 ont dit non, car pour eux, leur pays avait trahi les idéaux qui l’avaient fondé. Ces jeunes Français morts pour certains sous la torture de d’autres Français n’avaient certainement pas anticipé que les victimes allaient être plus tard les bourreaux.

    Quand aujourd’hui ces jeunes Français comme leur aîné hier dénoncent les atrocités d’une occupation et les tortures, ceux-là aujourd’hui sont comme leur aîné hier traités de terroristes, voire d’antisémites. 

    La souffrance vécue du passé n’est pas un passe-droit ou une licence de tuer, sinon le monde entier s’entretuait au prétexte que leurs ancêtres ont souffert.

    Le monde ne tient que par la justice, rayé ce mot du vocabulaire humain, et c’est la guerre perpétuelle de tous contre tous.

    Alors oui, cela arrange certains d’être des victimes éternelles pour mieux terroriser au nom du droit à se venger sans limite et sans pitié. 

    Pour finir, il y aura toujours des hommes et des femmes pour dénoncer l’injustice et le mépris que le fort a pour le faible. C’est dans l’essence de l’être humain de ne rien concéder à la barbarie et à l’ignoble pouvoir de la puissance prédatrice. Les Algériens savent ce qu’est d’être un homme privé de sa liberté et de sa dignité, voilà pourquoi un jour, avec quelques amis, ils se sont dit « Ça suffit » et se sont battus pour que l’opprobre ne soit pas un héritage qu’ils transmettront à leur enfant, mais au contraire la fierté d’avoir à un moment de l’histoire décidé de rester debout quand tout était contre eux.

    Anonyme
    7 juillet 2024 - 22 h 44 min

    C est ce qui explique que le Groupuscule Fasciste «  Ordre Nouveau » puis le FN d abord devenu le RN sont comme Cul et Chemise avec le CRIF anciennement versé dans la Collaboration avec les SS et la Gestapo en 1940 à travers son Ancêtre l UGIF qui a été dissout par De Gaulle en Septembre 1944 mais qui a ressurgi dans les ’années 1950 avec le Libellé «  CRIF » mais avec les même Dirigeants de l UGIF .
    Comme quoi l ADN du Nazi a été soigneusement PRÉSERVÉ derrière la Hasbara Victimaire sonnante et trébuchante

    Nounou
    6 juillet 2024 - 20 h 14 min

    Quoi d’étonnant ? Ne dit-on pas « Qui s’assemble SE RESSEMBLE ! »…….

    Algérien & fier
    6 juillet 2024 - 19 h 35 min

    Ce type Jean Marie Le Pen à félicité le FIS En 1991 & c’est réjouis de leur victoire au législative.cet o… de Jean Marie Le pen

    Anonyme
    6 juillet 2024 - 17 h 05 min

    Un brave et grand Monsieur français, oui il y en a comme partout dans ce monde qui lutte moralement et physiquement contre ttes formes d injustices et de racismes.

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