Les Marocains de l’étranger boudent leur pays : les caisses du roi se vident
Par Kamel M. – Alors que les Algériens établis hors des frontières, en France notamment, où ils constituent la première communauté étrangère, sont de plus en plus nombreux à se rendre en Algérie soit pour se réinstaller définitivement, soit pour y passer d’agréables vacances, les Marocains, eux, boudent le Maroc et expliquent les raisons de leur désaffection pour leur pays dans des enregistrements vidéo.
Les Marocains résidant à l’étranger, communément appelés les MRE, qui rapportaient des milliards d’euros à la famille royale, étaient jusque-là choyés par le régime monarchique de Rabat qui y voyait une ressource de devises grâce à laquelle il renflouait les caisses de la famille royale. Pour maximiser ce racket, Mohammed VI a créé des banques dans les pays où résident un grand nombre de ses sujets pour faciliter le rapatriement de leur argent. Leur retour au pays chaque été aidait également à animer le tourisme local qui est devenu, paradoxalement, la principale cause du refus des Marocains vivant hors du Maroc d’être pris pour des pigeons.
Les nombreux émigrés marocains, qui n’ont pu s’empêcher d’exprimer leur colère et leur dégoût sur les réseaux sociaux, ont comparé les prix pratiqués dans les complexes hôteliers et les restaurants marocains situés dans les zones touristiques, déserts en pleine saison estivale, avec ceux auxquels ils sont habitués en Espagne, tickets de caisse et factures à l’appui. Ces Marocains indignés s’étonnent de ce que les tarifs aient été multipliés parfois par dix, le prix d’un simple jus, par exemple, coûtant jusqu’à cinq fois plus cher qu’en Europe.
Si ces Marocains qui ont dénoncé cette flambée des prix peuvent être considérés comme privilégiés, en ce qu’ils ont les moyens de changer de destination et de passer leurs vacances sous d’autres cieux plus cléments, ceux vivant au Maroc subissent la cherté de la vie tous les jours, notamment depuis que le gouvernement Akhannouch a été contraint d’appliquer les directives du Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre du réajustement structurel induit par la dette abyssale de ce pays exsangue.
Les prix du gaz du butane et ceux du carburant ont augmenté de façon conséquente, provoquant un effet d’entraînement sur tous les produits de première nécessité, à commencer par le pain, les boulangers utilisant cette énergie budgétivore pour en produire. D’autres augmentations substantielles vont suivre, si l’on en croit des experts marocains qui en ont révélé les causes, à savoir la sujétion du régime de Rabat au FMI cachée par le roi prodigue à son peuple constitué d’une écrasante majorité de pauvres.
K. M.
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