La France post-Jeux olympiques 2024 : de l’euphorie au pays ingouvernable
De Paris, Mrizek Sahraoui – Dans quelques jours, la France sera (au futur indicatif) au centre de l’actualité internationale. Le contraste sera saisissant. Car la France passera de l’euphorie des Jeux olympiques à une situation de pays ingouvernable, affrontant une crise politique majeure. Tous les regards des médias internationaux seront braqués sur un pays qui marche droit dans le mur en klaxonnant. La presse, comme les élites françaises, à l’instar de Xavier Driencourt pour ne pas le citer, elles, sont dans le déni de réalité.
Petit rappel. L’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, en 2017, avait suscité un immense espoir d’une ère nouvelle, aux yeux des Français, et même du point de vue de l’étranger. Un président jeune, à certains égards iconoclaste, tout cela plaisait. Mais le masque a vite fini par tomber. Les Français ont perdu leurs illusions ; le monde en rit du spectacle politique donné par un Président qui, même battu aux élections, continue de gouverner seul.
La dégringolade a commencé en fait dès après le départ de Jacques Chirac. Auquel a succédé un président bling-bling, dont l’accointance avec les riches et leurs yachts le disputait aux affaires politico-financières – la justice française soupçonne toujours Sarkozy d’avoir reçu de l’argent des mains de feu Mouammar Kadhafi. La France s’est encore enfoncée à l’arrivée du président normal, accentuant, lui, la cadence plus que jamais infernale. François Hollande dut ferrailler avec une jeune collégienne immigrée rom sans-papiers qui l’avait défié en direct à la télévision depuis le Kosovo. Le régime macroniste est arrivé pour terminer le boulot : une France qui s’effondre.
Et c’est l’espoir du rêve français qui se fracasse à cause de la vacuité d’un personnel politique, plus enclin à gaver les premiers de cordée qu’à répondre et satisfaire les doléances citoyennes. En plus de recourir aux provocations contre les pays partenaires que d’essayer de bâtir des relations amicales durables, empreintes de respect, pour un partenariat qui profite à tous.
Pire encore, Emmanuel Macron, qui danse désormais, lui aussi, la seguidilla pour amuser le roi du Maroc, s’est avéré une girouette politique qui va à-vau-le-vent, dont le sens de la marche est dicté moins par le respect des principes de la République et de la parole donnée que par les influences que continuent d’exercer sur la France des lobbies. Sionistes, d’abord, qui dictent à la lettre la politique intérieure française et celle menée au Moyen-Orient. Financiers américains ensuite, dont trois Léviathans, Black Rock, Wanguard et State Street Corporation, qui détiennent la dette publique française. Et, bien évidemment, marocains qui, eux, font carrément partie des rouages des institutions françaises.
Une France, un Président sous influence, à tel point qu’il est quasiment interdit de critiquer le gouvernement génocidaire israélien sous peine d’être poursuivi pour antisémitisme. Antisémitisme dont l’arsenal juridique qui lui est prévu est des plus dissuasifs. Le parti de la France Insoumise (FI), soutien de la cause palestinienne et pourfendeur de la politique du criminel de guerre Benjamin Netanyahou, en a payé, et en paye toujours, les frais. Ce parti est taxé d’antisémite, sans que jamais un militant, ni un élu n’en ait été condamné par la justice.
Un gouvernement démissionnaire, logiquement expédiant juste les affaires courantes, gouverne toujours comme si rien n’a changé, bien que le clan présidentiel ait été battu à plate couture aux deux scrutins européen et législatif. Des nominations tous azimuts pour caser les copains se multiplient, des décisions importantes, irresponsables pour certaines, notamment celle relative au dossier du Sahara Occidental, sont prises sans consultation, ni débat au niveau des deux chambres parlementaires en congés, des parlements godillots.
Du siècle des Lumières au règne du régime ploutocratique macroniste frappé de l’infamie ; de Napoléon à Macron, quelque chose a foiré quelque part. C’est, à dire vrai, le vrai grand remplacement que les ami(e)s du diplomate imputent à d’autres.
M. S.
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