Le culte de l’argent est le pendant du culte de la «race aryenne»
Une contribution de Khider Mesloub – Selon la doctrine nazie, il n’y a qu’une unique race noble : la race aryenne. De même, selon la conception capitaliste moderne fanatiquement radicalisée, il n’existe qu’une race noble : la race pécuniaire, porteuse de valeurs exclusivement financières, devant lesquelles toutes les valeurs humaines s’effacent.
En effet, aujourd’hui, on peut avancer que le capitalisme mondialisé a créé la race pécuniaire. Cette race pécuniaire interchangeable n’échange entre elle que des rapports marchands. Pour cette nouvelle race pécuniaire engendrée par le capitalisme, se considérant comme supérieurement civilisée, façonnée par le dieu-argent, toutes les autres valeurs humaines sont inférieures, démocratiquement méprisables. Car elles ne sont pas rentables, sources de profits.
Dans la société capitaliste dominée dorénavant par la race pécuniaire, les valeurs monétaires ont écrasé et éliminé les valeurs morales. Une société au sein de laquelle le matériel a supplanté le spirituel. La race pécuniaire supérieure méprise les créatures impécunieuses, tout comme elle abhorre toute personne qui ne se soumet pas à son culte : la religion de l’argent.
La race pécuniaire supérieure s’érige en race des seigneurs, qu’on pourrait qualifier plutôt de race des saigneurs. Car sa raison d’être sociale est de saigner la «race inférieure» (le prolétariat), l’économie, l’industrie, la famille, les services publics, les valeurs morales, les relations humaines. C’est-à-dire sacrifier sur l’autel du capital toutes les valeurs humaines millénaires, les structures de socialisation traditionnelles populaires.
Selon la doctrine nazie, les races ne sont pas de même valeur. Il en est qui renferment en elles des vertus qui les prédisposent à dominer les autres races, et d’autres qui en sont dépourvues, vouées donc à être dominées. Ce sont les mêmes concepts «démocratiques» qu’on retrouve parmi la race pécuniaire supérieure, selon laquelle, étant la seule race à posséder les richesses, elle est la seule à pouvoir régenter la société, diriger la race impécunieuse.
Pour l’idéologie nazie, l’humanité se compose de races distinctes et, selon des critères sociobiologiques, de valeur inégale. Pour la conception de la race pécuniaire, la société se décompose en deux catégories distinctes et, selon des critères financiers, de valeur inégale.
Une race est d’autant supérieure qu’elle aura évité de mêler son sang à celui d’une autre race, professe la race aryenne. «Une race pécuniaire est d’autant privilégiée qu’elle aura évité de distribuer ses richesses à la race impécunieuse, telle est la clé de la réussite de la pérennisation de la domination», s’applique comme principe cardinal la race pécuniaire supérieure.
«Le politique ne se sépare pas du biologique, la nation ne fait qu’un avec la race», prêchait la race aryenne. La race pécuniaire supérieure professe : la gouvernance ne se dissocie pas du financier, le pays forme une unité inséparable avec la race pécuniaire dominatrice.
Dans l’optique nazie, au plan politique comme au plan de la formation, il convient primordialement de préserver la pureté de la race et ce, afin de maintenir, voire renforcer les vertus que possède la race aryenne pour venir à bout de son ennemi, la race inférieure (juif, arabe, noir, slave). Dans la société capitaliste dominée par la race pécuniaire supérieure, au plan économique et gouvernemental, il convient prioritairement de conserver les richesses pour renforcer le pouvoir de domination exercé contre la race impécunieuse, le prolétariat.
«Quelles que soient les vicissitudes de l’histoire, la race aryenne est inexorablement appelée à dominer et diriger le monde», professait le Führer Hitler. «Quelle que soit la conjoncture économique, en période de prospérité ou de crise, la race pécuniaire supérieure est vouée à dominer la société et le pays», professe le Führer Capital international.
«Tout se construit par la force et la guerre, même la paix», enseignait la race aryenne dirigée par Hitler. La race pécuniaire supérieure n’aura jamais dévié de ce principe funeste professé par le Führer Hitler. Il suffit d’observer la gouvernance de Macron, Biden et Poutine, où la «paix sociale» se construit par la guerre policière livrée au peuple, dans le cas de Macron ; où la «Pax Americana» et la «Pax Russia» se bâtissent à coups de canons, dans les cas de Biden et Poutine. Sans oublier la «Pax Judaïca» qui, depuis 1948, se perpétue par la perpétration de guerres génocidaires contre les Palestiniens.
Dans la doctrine de la race aryenne, en matière de gouvernance, ce n’est pas le nombre mais le sang qui doit décider. Pour l’idéologie de la race pécuniaire, ce n’est pas le suffrage universel, quoique prétendument «démocratique», qui doit diriger le pays, mais la finance, l’argent-roi.
Dans la société de la race aryenne, le concept d’«espace vital» (Lebensraum), selon lequel, pour assurer sa survie, il faut impérativement étendre ses frontières, était érigé en principe cardinal de gouvernance. Au sein de la race pécuniaire, c’est le concept de guerre économique offensive-intensive-extensive qui est élevé en fondement capital, pour assurer la survie de ses profits.
Dans la société capitaliste composée de la race pécuniaire, aujourd’hui mondialisée, le dieu-argent régente toute la vie. Toute la race pécuniaire du monde est soumise à sa puissante attraction. Toute la race pécuniaire lui voue un amour passionné. Chaque membre de la race pécuniaire le courtise, veut l’atteindre, l’étreindre, le mettre sous son matelas, le coucher sur son compte bancaire pour le féconder, lui assurer des héritiers. L’argent impose sa puissance sociale. De là vient qu’il contraint constamment la race pécuniaire à calculer, à dépenser, à économiser. A être créditeur, débiteur.
Dans la société de la race pécuniaire, l’argent humilie l’homme. L’argent corrompt l’homme. L’argent pourrit les gens. L’argent est une matière nocive qui n’a pas d’équivalent, son pareil. Il s’impose comme l’unique valeur devant laquelle toutes les autres valeurs humaines s’inclinent, déclinent, se ruinent. Les valeurs humaines ne rivalisent pas devant sa puissante position supérieure dissolvante destructive.
L’argent transforme les individus en concurrents, en rivaux, en ennemis. L’argent dévore l’humanité de l’homme. L’échange (monétaire, marchand) est une forme barbare du partage. Le calcul et la spéculation sont devenus le moteur des rapports sociaux de la race pécuniaire.
Qui se prosterne devant le dieu-argent prostitue son âme. L’obligation de tout acheter et de (se) vendre constitue un obstacle à toute libération et autonomie authentiquement humaines.
Comme le proclame un commerçant dans une pièce de théâtre de Bertolt Brecht : «Je ne sais pas ce qu’est qu’un homme, je ne connais que son prix.» Telle est la doxa de la civilisation capitaliste contemporaine, composée d’une race pécuniaire asservie au culte de l’argent.
Au sein de la société capitaliste, l’homme de la race pécuniaire, en guise de cerveau, s’est doté d’une calculette. Sa raison raisonnante ne raisonne plus. Car elle est accaparée par les calculs égoïstes de sa vie glaciale, parasitée par sa logique comptable. Le quantitatif a triomphé du qualitatif. L’avoir a supplanté l’être, planté son être.
Dans la société capitaliste composée de la race pécuniaire, malheur à ceux qui n’appartiennent pas à cette race. L’absence d’argent les ampute des possibilités. Car, dans ce système mercantile, ces possibilités ne se réalisent qu’au moyen de la solvabilité. La race pécuniaire méconnaît l’investissement gratuit, elle n’est attirée que par l’échange lucratif. De sorte que des millions d’énergies créatives, appartenant à la race inférieure désargentée, meurent faute d’oxygène monétaire nécessaire à leur accomplissement. Combien d’intelligences demeurent en friche pour ne pas être nées riches, ne pas appartenir à la race pécuniaire. Des millions de diplômés sont réduits au chômage faute de débouché professionnel. Quelle aberration humaine, quel gâchis : le système capitaliste anarchique «éduque-forme» 20 ans durant des centaines de millions d’élèves dans ces écoles-casernes pour, au final, ne leur offrir aucun avenir professionnel, perspective d’insertion sociale car il n’a pas les moyens de les intégrer dans la production régie par l’argent, la valorisation, l’accumulation, le tout contrôlé par la race pécuniaire supérieure, les grands argentiers. Aussi, faute de disposer des qualités financières et sociales privilégiées requises, sont-ils considérés comme appartenant à la race pécuniaire inférieure, méprisable.
Le culte de l’argent, à l’instar de son pendant le culte de la race aryenne, suinte de tous ses pores la mort. La mort de l’humanité de l’Homme. La mort des valeurs morales. Si la pierre philosophale, selon le mythe alchimique, permet de changer les métaux vils en or, le culte de l’argent, lui, a cette funeste puissance nocive de métamorphoser des êtres étincelants d’humanité en engeance vile et servile.
Si Hitler revenait parmi nous, dans la société capitaliste mondialisée contemporaine, il se sentirait, certes, dans son élément politique naturel parmi la nouvelle race pécuniaire engendrée par le capital international génocidaire. Mais, il se sentirait Humain, trop humain, comparé aux dirigeants actuels de l’ère du capital totalitaire et euthanasique !
La différence entre Hitler et les gouvernants contemporains est purement graduelle. Hitler se livrait à des massacres de masse industriels en une fois (d’un coup), les gouvernants actuels, plus «démocrates», par leur système capitaliste holocaustaire, massacrent les populations à petit feu, par les paupérisations, les famines, les malnutritions, les guerres locales généralisées. Les dirigeants capitalistes du monde contemporain provoquent, par la famine orchestrée, la mort de 25 000 personnes par jour, dont 10 000 enfants. Cela fait quasiment 10 millions par an, 100 millions en 10 ans, 700 millions en 70 ans (l’espace d’une vie). Autrement dit, depuis la mort d’Hitler, ses successeurs auront poursuivi son entreprise génocidaire, avec des moyens plus «démocratiques», moins visibles, car absolument pas médiatisés.
Chaque année, le système capitaliste inflige à l’humanité la Shoah, dans l’indifférence générale. Tout le monde observe un silence criminel devant cet Holocauste contemporain. Le monde capitaliste, sous domination des lobbies, préfère focaliser son regard sur les crimes commis par Hitler, à la fois pour instrumentaliser, à fins idéologiques et financières, ces massacres de masse, et pour s’exonérer de ses génocides actuels.
«Si l’argent vient au monde avec une tache naturelle de sang sur la joue, le capital naît dégouttant de sang et de boue des pieds à la tête», Karl Marx.
K. M.
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