PIB : l’Algérie devrait dépasser le Nigeria malgré une population 4 fois inférieure

Pharma PIB
L'industrie pharmaceutique, un exemple de réussite algérienne. D. R.

Une analyse d’Ilyes Zouari(*) – Bien que désavantagée par une population largement moins nombreuse, l’Algérie devrait réaliser l’exploit de dépasser le Nigeria en matière de PIB nominal dès cette année, selon les dernières prévisions du FMI. Toutefois, un éventuel passage à l’anglais pourrait entraver la poursuite du décollage économique du pays, en le faisant basculer dans la zone linguistique globalement la moins dynamique économiquement du continent, et en le coupant de la vaste et voisine Afrique francophone.

Selon les dernières prévisions du FMI, l’Algérie devrait afficher un PIB nominal de 266,78 milliards de dollars en 2024, contre 252,74 milliards pour le Nigeria, qui rétrograderait ainsi à la 4e position sur le continent. Une grande performance pour l’Algérie, étant donné que l’avantage démographique du Nigeria est de nature à augmenter mécaniquement son PIB, qui devrait ainsi être considérablement supérieur. En effet, et à niveau de développement égal, une population par exemple deux fois plus nombreuse implique automatiquement une activité économique deux fois plus importante, se manifestant par un nombre environ deux fois plus élevé de boulangeries, de cordonniers, ou encore de pompes funèbres… ce qui double automatiquement le PIB total. Une réalité qui place systématiquement les pays très peuplés en bonne position dans les classements internationaux en la matière, même s’ils sont moins développés et moins dynamiques économiquement que leurs voisins.

Une plus grande attractivité et de meilleurs indicateurs socio-économiques

La performance de l’Algérie, qui devrait d’ailleurs creuser l’écart avec le Nigeria au cours des deux prochaines années, selon le FMI, est donc d’autant plus exceptionnelle que le pays est quatre fois moins peuplé, avec une population de 47 millions d’habitants début 2024, contre, très probablement, un maximum de 190 millions pour le Nigeria. En effet, il convient de souligner que la population réelle du Nigeria n’est certainement pas d’environ 230 millions d’habitants, comme l’indiquent les chiffres officiels, mais bien en deçà comme le démontrent de nombreuses études réalisées au Nigeria même, et se basant sur de nombreux indicateurs, comme le nombre de votants aux élections, de téléphones portables en circulation, de véhicules vendus par année, ou encore sur des images satellitaires des grandes agglomérations du pays. L’ancien président du Nigeria Jonathan Goodluck avait d’ailleurs lui-même déclaré au mois d’avril de l’année dernière, soit huit ans après avoir quitté ses fonctions, que la population réelle du pays n’était probablement que d’environ 150 millions d’habitants. Un écart considérable qui fait du Nigeria le seul et unique pays au monde publiant des données démographiques officielles aussi éloignées de la réalité, et qui se répète depuis l’indépendance du pays il y a plus de six décennies (une singularité ayant pour origine la farouche concurrence politique entre le nord et le sud du pays, chacune des parties cherchant à gonfler sa population).

Cette grande performance de l’Algérie ne fait que refléter une économie bien plus développée qu’au Nigeria, et s’appuyant notamment sur des secteurs industriel et tertiaire plus denses et dynamiques. De même, l’Algérie a récemment – et enfin – mis en place une vaste politique de diversification dans le but de sortir progressivement de sa dépendance aux hydrocarbures, qui représentent encore environ 90% des exportations nationales, comme d’ailleurs au Nigeria (les deux pays ayant une production globalement comparable en hydrocarbures, le Nigeria étant le premier producteur africain de pétrole et le troisième pour le gaz naturel, et l’Algérie le premier pour le gaz naturel et le quatrième pour le pétrole). Une politique de diversification qui s’appuie sur des investissements publics et privés algériens, mais désormais également sur des investissements étrangers, parfois massifs et notamment à travers la signature récente de nombreux contrats avec des entités publiques ou privées issue à de puissances émergentes, et souvent membres des Brics (dans l’agriculture, l’industrie agroalimentaire, la production d’engrais, les industries textiles, minières…). Des investisseurs attirés par la stabilité du pays et par un environnement globalement de plus en plus favorable aux affaires.

Cette attractivité grandissante fait justement défaut au Nigeria, où les nouveaux investissements étrangers hors hydrocarbures sont désormais négligeables, et qui a même été déserté par une bonne partie des grandes entreprises étrangères historiquement présentes dans le pays. Une désaffection qui s’explique par un climat globalement assez défavorable aux investisseurs, aussi bien étrangers que nationaux, et résultant d’un très haut niveau de corruption et d’insécurité. En effet, le pays se place à la 145e place mondiale dans le dernier Indice de perception de la corruption, publié par l’ONG Transparency International en mars dernier (assez loin derrière l’Algérie, qui occupe la 104e place, soit presque dans la «moyenne mondiale»), et enregistre chaque année un nombre très élevé d’agressions diverses (vols, kidnappings, homicides, attentats terroristes au nord-est…).

La gouvernance globalement meilleure en Algérie, et contrastant avec la situation prévalant depuis de nombreuses années au Nigeria, se traduit notamment par de bien meilleurs indicateurs socio-économiques, comme au niveau de l’inflation, de l’électrification ou encore de l’espérance de vie. En effet, le taux d’inflation annuel sur la décennie de 2014-2023 s’est établi à seulement 5,4% en Algérie, alors qu’il atteint non moins de 14,6% au Nigeria (et même 24,7% en 2023). Un niveau très élevé qui s’explique partiellement par l’effondrement constant de la monnaie nigériane, dont l’évolution ne fait en réalité que refléter la santé économique réelle du pays, et dont la valeur a été divisée par non moins de 2 417 par rapport au dollar américain depuis sa création en janvier 1973. Sur la même période, la valeur du dinar algérien a été divisée par 34 (soit une dépréciation assez importante, mais tout de même 71 fois moins forte que pour le naira…).

Quant au taux d’électrification, celui-ci a atteint 100% de la population de l’Algérie en 2022, selon les dernières données de la Banque mondiale, contre seulement 60,5% au Nigeria. Par ailleurs, ce dernier affiche le troisième plus faible niveau au monde d’espérance de vie, estimée à 53,6 années en 2022, contre 77,1 pour l’Algérie (soit un niveau comparable à celui de plusieurs pays développés membres de l’Union européenne). De même, le Nigeria affiche le troisième plus haut taux de mortalité infantile au monde, avec 68,5 décès pour 1 000 naissances vivantes en 2022, contre 18,7 en Algérie (niveau toutefois presque deux fois plus élevé qu’en Tunisie).

Un décollage économique menacé par un éventuel passage à l’anglais ?

Au moment où l’Algérie commence enfin à décoller économiquement, et donc à rattraper son retard par rapport à ses voisins francophones du Maghreb, certaines voix s’élèvent pour demander un remplacement du français par l’anglais, en tant que première langue étrangère du pays. Or, un éventuel passage à l’anglais pourrait freiner le développement économique du pays et nuire considérablement à ses intérêts supérieurs, en le faisant basculer dans la zone linguistique globalement la moins dynamique économiquement du continent, et en le coupant de la vaste et voisine Afrique francophone.

En effet, l’Afrique francophone, bien plus étendue que ce qu’indiquent la plupart des cartes géographiques en circulation (qui divisent par deux ou trois la taille du continent africain), est globalement la partie économiquement la plus dynamique du continent, la plus industrialisée, la moins endettée, la moins touchée par l’inflation, mais aussi la moins frappée par les inégalités (seulement deux pays francophones parmi les dix pays africains les plus inégalitaires, selon l’indice Gini, et se classant à partir de la neuvième place), la corruption, la violence et les conflits (comme on le voit actuellement au Soudan, où la guerre civile a déjà fait, en une seule année, plus de victimes que les troubles observés dans toute l’Afrique de l’Ouest francophone depuis les indépendances, il y a plus de 60 ans, ou encore comme on l’a vu en Ethiopie, où la guerre civile achevée en novembre 2022 a fait bien plus de victimes en seulement deux années qu’il n’y en a eu dans toutes les anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne depuis leur indépendance également !).

A titre d’exemple, l’Afrique subsaharienne francophone, vaste ensemble de 22 pays, a réalisé en 2023 le niveau de croissance économique le plus élevé d’Afrique subsaharienne pour la dixième année consécutive et la onzième fois en douze ans, selon les dernières données de la Banque mondiale (qui confirme la tendance pour cette année 2024), et a enregistré un taux de croissance annuel de 3,9% sur la période décennale 2014-2023, contre seulement 2,0% pour le reste de l’Afrique subsaharienne (soit un rythme inférieur même à sa croissance démographique). Quant à l’inflation, celle-ci a globalement été bien plus faible dans ce vaste ensemble (4,1% sur la dernière décennie, contre 17,2% pour le reste de l’Afrique subsaharienne), tout comme l’endettement qui demeure davantage maîtrisé (51,3% du PIB fin 2023, contre 67,1% selon les dernières données du FMI, et seulement deux pays francophones parmi les dix pays les plus endettés du continent). Une différence que l’on observe également en Afrique du Nord, avec un endettement plus faible dans les pays francophones du Maghreb qu’en Egypte (où il atteint 95,9% du PIB fin 2023), et une inflation bien moins élevée du côté francophone.

Ce dynamisme s’est notamment traduit par le fait que la Côte d’Ivoire a réussi l’exploit de devenir le pays le plus riche de toute l’Afrique de l’Ouest continentale, malgré une production pétrolière environ 50 fois moins importante que celle du Nigeria au cours de la dernière décennie, et malgré des productions pétrolière et aurifère six fois et trois à quatre fois moindres que celle du Ghana voisin. Un dynamisme supérieur que l’on observe également au Sénégal et au Cameroun, qui viennent, eux aussi, de réussir l’exploit, en 2023, de dépasser le Nigeria en PIB par habitant, en dépit d’une production pétrolière 20 fois moindre pour le Cameroun au cours de la décennie 2014-2023, et tout simplement inexistante au Sénégal (qui n’a intégré le cercle des pays producteurs d’hydrocarbures que cette année).

Ainsi, un éventuel passage à l’anglais pourrait gravement nuire aux intérêts économiques de l’Algérie, mais également à ses intérêts géopolitiques, en réduisant notamment et à terme son influence historique dans la région du Sahel. Au lieu d’abandonner la langue française, les intérêts supérieurs de l’Algérie et de son peuple commandent plutôt d’ajouter et de généraliser l’apprentissage de la langue anglaise en tant que seconde langue étrangère obligatoire. L’apprentissage du français en premier n’empêche guère de maîtriser une deuxième langue étrangère, alors que l’expérience démontre clairement que l’apprentissage de l’anglais en premier est généralement de nature à empêcher la maîtrise d’une seconde langue étrangère.

I. Z.

Pour Algeriepatriotique

(*) Président du Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF)

Comment (21)

    Anonyme
    5 septembre 2024 - 18 h 19 min

    L’Algérie prépare la nouvelle génération dans le tout numérique et fait d’une pierre deux coups , l’anglais prend automatiquement la place du français qui ne sera plus parlé dans 1 ou 2 générations .

    Débat biaisé
    5 septembre 2024 - 10 h 26 min

    Je suis désolé mais l’ALGERIE n’a pas Vocation à SAUVER ou PROMOUVOIR une Langue ÉTRANGÈRE fut-elle le FRANÇAIS
    .
    La Vocation est de donner les Meilleures CHANCES a nos ENFANTS dans le MONDE D”AUJOURD’HUI
    Et y-compris dans leur relation avec le MONDE y-compris ANGLOPHONE
    .
    Au CANADA , mis à part QUÉBEC , je vois pas ou le Français a pu être préservé avec Succès MONTRÉAL est Challengée par OTTAWA
    .
    Quant à l’AFRIQUE Francophone , elle est juste un RÉSERVOIR de Main d’Oeuvre pour la FRANCE
    Il faut regarder la réalité

      Zanussi
      5 septembre 2024 - 13 h 46 min

      D’un autre coté les Algériens sont appréciés au Québec parce qu’ils parlent le Francais

        Algérien
        5 septembre 2024 - 14 h 29 min

        Les Quebécois les Algériens n’ont rien à cirer de leur d’eux.
        Les Québecois c’est les protecteur des militants du MAK qui sont nombreux chez eux.

        Oui
        5 septembre 2024 - 15 h 27 min

        Et puis..ils travaillent en Anglais

    Mohamed El Maadi
    5 septembre 2024 - 10 h 13 min

    Il y a quelques jours, une émission de Radio France portait le titre « Algérie, la nation verrouillée ». Des affirmations inexactes et sans fondement y ont été discutées, visant à donner une fausse légitimité à ce titre. Nous avons plutôt assisté à des discours stéréotypés et à des alarmismes concernant l’économie algérienne. Les intervenants, avec leurs titres pompeux tels que « chercheuse » ou « universitaire », ont débattu de l’économie algérienne sans aucune actualisation des données économiques. Cela donne l’impression qu’il s’agissait davantage d’une commande avec un agenda politique que d’une analyse objective. Donc, j’ai écrit à Radio France il y a trois jours, et je vous livre ici ce que j’ai écrit à la rédaction.

    Le titre « La nation verrouillée » peut être sérieusement remis en question à la lumière des données récentes et des analyses positives concernant l’Algérie. Par exemple, un article d’Afrik Finance daté du 3 septembre 2024 met en avant des perspectives économiques encourageantes pour le pays. En effet, il est prévu que l’Algérie dépasse le Nigeria en termes de PIB malgré une population quatre fois inférieure. Ce constat souligne non seulement le potentiel économique de l’Algérie, mais aussi sa capacité à se positionner comme un acteur clé en Afrique.

    1. **Croissance démographique et économique** : Avec une population d’environ 45 millions d’habitants, l’Algérie affiche un PIB qui pourrait surpasser celui du Nigeria, une nation dont la population est pourtant beaucoup plus nombreuse. Cela témoigne d’une efficacité économique et d’une productivité qui défient les attentes, rendant l’idée d’une « nation verrouillée » encore plus discutable.

    2. **Chiffres en constante progression** : Les données du premier semestre 2024 montrent une progression constante des indicateurs économiques, notamment dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie et les technologies. Ces chiffres, qui révèlent une dynamique positive, sont souvent occultés par des analyses qui semblent motivées par un agenda politique, visant à maintenir une image stéréotypée de stagnation.

    3. **Indicateurs de développement** : Les données sur la scolarisation (98 % au primaire et 85 % au secondaire) et l’engagement citoyen, illustré par le Hirak, montrent une société en pleine mutation, prête à revendiquer un avenir meilleur.

    4. **Diversification de l’économie** : Les efforts pour diversifier l’économie, avec une augmentation de 30 % des créations d’entreprises entre 2021 et 2023, démontrent une volonté de sortir de la dépendance aux hydrocarbures, renforçant ainsi la résilience économique du pays.

    5. **Engagement international** : Le fait que l’Algérie soit en mesure de rivaliser avec des économies beaucoup plus peuplées, comme le Nigeria, souligne son potentiel non seulement en tant que marché, mais aussi en tant que partenaire stratégique sur la scène internationale.

    En somme, les perspectives énoncées par Afrik Finance et les chiffres qui les soutiennent montrent que l’Algérie est loin d’être une « nation verrouillée ». Au contraire, elle est en pleine transformation, avec des fondations économiques solides qui pourraient lui permettre de jouer un rôle de premier plan en Afrique. Cette dynamique, marquée par l’engagement de sa jeunesse et des réformes en cours, mérite d’être célébrée plutôt que stigmatisée. Les analyses qui minimisent ces progrès semblent davantage motivées par un agenda politique qu’une évaluation objective de la réalité algérienne.

    remplacer le français par l’anglais : Oui et Non
    5 septembre 2024 - 10 h 02 min

    Il ne s’agit pas de remplacer le français par l’anglais mais d’ouvrir les YEUX sur le MONDE.
    – L’ANGLAIS est la plus parlée au monde
    – Il y a plus de CHINOIS qui parlent ANGLAIS que d’ANGLAIS en ANGLETERRE
    .ect….
    .
    Je suis Désolé
    – La MOBILITÉ PROFESSIONNELLE à l’INTERNATIONAL => l’ANGLAIS
    – Les PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES , les TIC et le DIGITAL = > L’ANGLAIS
    – L’INFORMATION => ANGLAIS
    – LA FINANCE INTERNATIONALE => L’ANGLAIS
    ….ect
    Garder le FRANÇAIS (1ere ou 2ème langue Étrangère) , pourquoi pas…mais les ÉLÈVES , les PARENTS et les ÉTUDIANTS doivent avoir le CHOIX !’
    .
    La Question n’est Pas de savoir Si il faut Developer des CURSUS en ANGLAIS …
    .Non
    Les Questions sont :
    – Comment Réussir la Promotion de l’ANGLAIS ?
    – A partir de Quel Âge ?
    – Quelle Niveaux et Quelles Filières ?
    – Obligatoire ou au Choix ?
    – Quels Moyens ?
    – Combien de Temps ?
    .
    J’apprécie la langue Française mais….
    .
    Je suis Désolé
    => Le Multilinguisme et l’introduction du ANGLAIS C’est juste le Sens de l’HISTOIRE et la CLEF de l’OUVERTURE de l’ALGERIE sur le 🌍 MONDE
    .
    Let’s work on the Best Way to Make our Children Comfortable with more than 1 Foreign Language to expand their Opportunities into the 21st Century WORLD

    Chelieth
    4 septembre 2024 - 15 h 46 min

    Le PIB est une statistique fiable que pour les pays à économies diversifiées. Dans le cas de l’Algerie c’est une figure economique yoyo du à sa dépendance au gaz et au pétrole dont les prix sont capables de très hauts comme de très bas. Ce n’est donc pas une bonne statistique sur la base de laquelle on peut comparer deux pays comme l’Algérie et le Nigéria.

      El houari
      5 septembre 2024 - 7 h 39 min

      Quelles sont Tes compétences pour parler de ce sujet ?
      Le piB est en majorité composé de la consommation locale, donc oui comparer en terme d’habitants c’est énorme

        Chelieth
        5 septembre 2024 - 15 h 23 min

        Je ne m’adresserais jamais à quelqu’un de cette manière sans connaître sa position ou son rôle, et même en étant informé, j’emploierais un langage différent. Malheureusement, des personnes comme vous se retrouvent souvent dans les commentaires.

        Pour répondre à votre affirmation : Dans une économie non diversifiée dépendant principalement du gaz et du pétrole, l’idée que le PIB est majoritairement composé de la consommation locale est incorrecte. Dans ces cas, le PIB est largement influencé par les exportations de ressources naturelles, et la consommation intérieure joue un rôle moins significatif si ce n’est négligeable. Ainsi, pour les économies dépendantes des hydrocarbures, ce sont les secteurs énergétiques qui dominent le PIB, plutôt que la consommation locale.

      Anonyme
      5 septembre 2024 - 18 h 33 min

      Commentaire très pertinent. Bravo!

    Abou Stroff
    4 septembre 2024 - 15 h 31 min

    je retiens de ce pamphlet la sentence suivante:

    « Ainsi, un éventuel passage à l’anglais pourrait gravement nuire aux intérêts économiques de l’Algérie, mais également à ses intérêts géopolitiques, en réduisant notamment et à terme son influence historique dans la région du Sahel. Au lieu d’abandonner la langue française, les intérêts supérieurs de l’Algérie et de son peuple commandent plutôt d’ajouter et de généraliser l’apprentissage de la langue anglaise en tant que seconde langue étrangère obligatoire. »

    ainsi, cette sentence conforte mon sentiment que le remplacement du français par l’anglais, résultat d’un coup de gueule du président, est une décision irréfléchie et démagogique, un fourvoiement, une bévue et un non sens que les algériens payeront cher dans les années à venir.

    en effet, la majorité des enseignants et la majorité des étudiants ne sont pas en mesure de présenter ou de recevoir des cours en anglais, à moins qu’il n’utilisent que les deux seules expressions en vogue (« normal » et « si bon », qu’ils traduiront par « normal » et « it’s ok ») pour meubler les heures de cours et de TD.

    en, outre, au regard des contraintes objectives, le remplacement du français par l’anglais est non seulement irréalisable (vu son coût) et mais complètement anti-national au regard de l’importance de la communauté algérienne en france de laquelle les algériens d’Algérie risquent d’être isolés.

    ceci étant dit, que nos augustes dirigeants le veuillent ou non, nous faisons partie de l’aire culturelle française (les algériens regardent surtout les chaînes françaises et certainement pas la BBC ou CNN) et nous devons tenir compte de cette contrainte objective.
    Peut on imaginer que l’Inde ou l’Egypte décident de remplacer l’anglais par le français ?

    moralité de l’histoire : il n’y en a aucune, à part que remplacer le français par l’anglais ne constitue guère un projet de société en tant que tel.

    Or, contrairement à leur augustes dirigeants qui mettent l’accent sur des aspects quantitatifs (la progression du PIB, entre autres), le peuple (compris comme l’ensemble des couches sociales qui aspirent, à un moment donné, au changement) a besoin de rêver et ses augustes dirigeants doivent le faire rêver en lui proposant une « odyssée » qui lui permette de confirmer et de consacrer son génie.

    en termes simples, l’odyssée que proposeront nos augustes dirigeants recouvrira des objectifs à atteindre et des sacrifices à accepter en pleine conscience pour que ce peuple qu’on présente souvent comme « cha3b el mou3djzate » se remette à travailler, à produire, à innover et à inonder le monde de ses produits, bref, à devenir plus humain.

    en termes crus, le peuple algérien, au regard de son histoire, a toutes les qualités pour s’engager dans l’odyssée que lui proposeront ses dirigeants à condition que ces derniers soient dignes de confiance, intègres, patriotes et totalement désintéressés.
    Dans ce cas, les algériens se sacrifieront, se couperont en quatre, déplaceront des montagnes, assécheront des mers et imposeront leur signature au bas du parchemin de l’Histoire.

    Wa el fahem yefhem.

    Anonyme
    4 septembre 2024 - 15 h 12 min

    Si les langues parlées dans un pays determineraient le niveau de développement dans ce pays et si le Francais serait une langue plus favorable au développement tout azimut, pourquoi alors la France n est-elle pas plus développée que l´Allemagne ou le Japon!?

    La vérité est que tout le monde se met à l´Anglais et nous Algériens on nous demande de respecter la sacralité du Francais pour notre pays.

    Sans moi pour mes enfants!

    Ou
    4 septembre 2024 - 14 h 23 min

    ….Bien ce début de décollage due au passage à l’anglais .
    PS : y aurait il une baisse spectaculaire du niveau quand on sait que le passage à l’anglais n’absout en rien l’usage ou la connaissance du français ?.
    Bon week-end .

    Article orienté
    4 septembre 2024 - 14 h 13 min

    L’écrivain cherche à dévaloriser l’anglais en faveur du français.

      Anonyme
      4 septembre 2024 - 17 h 48 min

      Pas seulement, il cherche à rattacher à l’Algérie ces boulets d’Afrique francophone nuisibles par essence et freins à tout développement économique.

      Ouchen azguar
      4 septembre 2024 - 20 h 29 min

      Entièrement d’accord avec vous.

    Anti-BOBARDS
    4 septembre 2024 - 14 h 04 min

    Je pense qu’une clarification est nécessaire, afin que nos compatriotes ne gobent pas des « rapports paradigmatiques » commandés. Je ne suis ni économiste, ni Bouliticien, plutôt un anti-BOBARDS qui aime fureter.

    Ladite « clarification » nous a été livrée par anticipation par le DOCTEUR Abderrahmane Mebtoul, Professeur des universités, qui a manifesté en 2023 son désaccord total avec « l’association » de Ilyes Zouari suite à son « OUVRAGE » fantasmagorique sur notre pays. https://www.financialafrik.com/2023/05/30/lalgerie-pays-le-plus-pauvre-du-maghreb-dr-mebtoul-repond-a-ilyes-zouari/

    Personnellement je ne peux faire confiance à une association qui perçoit des subventions monétaires versées par l’organisation internationale de la francophonie et l’observatoire de la langue française.
    (J’espère que je me trompe).

    À bon entendeur.

      Algérien
      5 septembre 2024 - 14 h 35 min

      Bebtoul faisait partie des protégés du clan Bouteflika et un fervent du « Maghreb » il ne ratait pas un passage en France pour faire une conférence à ce sujet.
      Jamais au grand jamais n’à prononce mot sur la cause du peuple Sahraoui pour ne pas froisser ses amis Français et Marocains.

    Vladimir
    4 septembre 2024 - 12 h 36 min

    Je me permets d’apporter deux nuances au deux contre réalité:

    1- Le Mandarin n’a pas entravée l’économie chinoise, donc je ne vois pas pourquoi l’Anglais serait un handicap pour l’Algérie, sauf si nous sommes toujours colonisés.

    2- S’agissant du nombre d’habitant, en suisse il ne sont que 9 millions d’habitant. Cela ne les a pas empêché d’être 20ème économie au monde

    Anonyme
    4 septembre 2024 - 12 h 16 min

    Si l’Algerie opte pour une vrais politique de transition énergétique en généralisant l’usage des énergies renouvelables elle dépassera les 500 milliards usd PIB,

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.