Imparable plaidoyer d’Amar Bendjama face au Marocain Omar Hilale à l’ONU
Par Mohamed K. – Agacé par les vérités assénées par notre ministre des Affaires étrangères concernant la juste cause du Sahara Occidental, le représentant du Makhzen à l’ONU s’est adonné à son habituel exercice approximatif de défendre l’indéfendable, quitte à recourir au mensonge et à la désinformation, en rabâchant son narratif, ô combien consommé et redondant, qui n’arrive plus à convaincre personne, visiblement même plus lui-même.
C’est du moins l’impression qu’il dégageait lors de son «droit de réponse» à l’issue du débat général de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU, durant lequel il a désespérément tenté, une énième fois, de vendre des arguments fallacieux que plus personne ne consomme. C’est aussi l’image pâle qu’il a donnée en essayant, sans succès, de se prémunir des vérités «percutantes» que notre ambassadeur à New York a exposées, en séance plénière, usant simplement, mais efficacement, de faits historiques et juridiques indéniables.
Dans une déclaration minutieusement structurée, Amar Bendjama a, de prime abord, dénudé les manœuvres connues d’Omar Hilale visant à bilatéraliser la question du Sahara Occidental, en indiquant que l’Algérie a, depuis 1962, saisi l’occasion de tous les débats de l’Assemblée générale de l’ONU pour défendre les droits des peuples opprimés et sous occupation. Il a questionné le fait que le diplomate marocain ait exercé son «droit de réponse», citant de manière obsessionnelle plus de vingt fois l’Algérie, alors que d’autres délégations avaient également plaidé le droit du peuple de ce territoire occupé à l’autodétermination durant cette même session, sans pour autant provoquer une pareille réaction.
Il a enchaîné en soulignant que les Nations unies, à travers l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, ont bien entamé l’ouvrage de la décolonisation en créant la Minurso. Une œuvre qui demeure bloquée par le Maroc. Il a, dans cet ordre d’idées, pointé ce dernier qui fait tant la promotion de son «fumeux» plan d’autonomie sans jamais le proposer à la consultation du peuple sahraoui, avant de s’interroger : «Pourquoi le Maroc craint-il tant cet exercice démocratique qui est de laisser les Sahraouis exprimer leur choix ?»
Le représentant permanent de l’Algérie a réaffirmé le plein soutien de notre pays au processus politique qui consiste à relancer les négociations entre le représentant légitime du peuple du Sahara Occidental, le Front Polisario, et le Maroc, tout comme il a renouvelé le soutien de notre pays aux efforts du secrétaire général de l’ONU et de son envoyé personnel au Sahara Occidental. Il a, enfin, conclu son intervention en rappelant l’ancrage juridique de cette cause incontestablement juste. Un argument que le représentant du Makhzen ne pouvait réfuter.
Désorienté par les faits têtus, Omar Hilale a perdu le verbe et le cap en s’adressant, contrairement aux règles de procédure établies, directement au représentant de l’Algérie au lieu du président de séance. Une dérive qu’Amar Bendjama a, de suite, interrompue avec un point d’ordre qui ne pouvait qu’être accordé par le président de l’Assemblée générale. Ce dernier a invité le diplomate marocain à se conformer aux règles basiques régissant le débat général.
Cette intervention procédurale du représentant de l’Algérie a pu rétablir l’ordre dans la salle, mais visiblement pas dans les idées de Hilale qui, assommé par cette confrontation diplomatique, n’arrivait plus à suivre le rythme de cette discussion imposée par l’ambassadeur d’Algérie. Le représentant du Makhzen, qui n’est habitué qu’aux interventions burlesques actionnées par son réflexe pavlovien, a poursuivi sa logorrhée jusqu’à ce que le président de l’Assemblée générale mette fin à son agonie, en l’invitant à conclure son intervention.
Faisant bon usage de son ultime droit de réponse, Amar Bendjama a, par un coup de grâce, interpelé la communauté internationale à travers deux questions poignantes, auxquelles il n’attendait guère des réponses. Il s’est interrogé pourquoi le Maroc, qui croit de manière immuable que le territoire du Sahara Occidental lui appartenait, avait accepté de le dépecer et de le partager avec la Mauritanie. Et pourquoi ce pays redoute tant l’exercice démocratique du référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental, conformément au mandat de la Minurso.
M. K.
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