Quand des citoyens d’Oujda renient leur nationalité et se proclament algériens
Par Kamel M. – Les Marocains non seulement rejettent le régime de Rabat, mais renient désormais carrément la nationalité marocaine. C’est ce que les autorités de ce pays voisin viennent de découvrir lors d’un recensement général de la population. A Oujda, ville frontalière avec l’Algérie, les citoyens ont refusé d’adhérer à cette opération car se considérant comme étant des Algériens établis au Maroc. Cette réaction inattendue par l’administration marocaine en charge de cette opération démontre à quel point le royaume est en état de décomposition avancé.
Déjà, la plupart des ressortissants marocains qui se sont exilés, par choix ou forcés, renient leur appartenance à ce pays, notamment les émigrés originaires du Rif, qui demandent la désannexion des territoires du nord du pays et l’indépendance vis-à-vis du régime monarchique installé par le maréchal Lyautey au début du siècle dernier. Cette réalité historique rattrape la France qui milite pour le maintien de son protectorat «entier» sous sa coupe et le rattachement du Sahara Occidental pour en exploiter les richesses illégalement. Ce que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de lui interdire dans son verdict rendu ce vendredi.
Les populations de l’Est marocain font souvent des tentatives de migration collective vers l’Algérie, où ils espèrent trouver de meilleures conditions de vie, comparativement aux leurs, marquées par une grande misère et un abandon total du pouvoir central dont ils renient l’autorité. Leurs compatriotes, dont le nombre avoisine le million, qui ont réussi à entrer en Algérie et à s’y installer, vivant de petits boulots dans le bâtiment notamment, leur envoient des signaux positifs à travers les réseaux sociaux, louant le caractère social du régime républicain algérien. Ils comparent la gratuité de l’enseignement et des soins de santé, ainsi que l’accès au logement et l’abondance des produits de large consommation à des prix autrement plus bas que ceux exorbitants pratiqués au Maroc.
Cette différence majeure pousse de plus en plus de Marocains à vouloir franchir la frontière ou, pour ceux qui en ont les moyens, à s’y rendre par avion via la Tunisie. Mais le renforcement des contrôles sur la frontière terrestre et l’instauration du visa pour les ressortissants détenteurs du passeport marocain rendent le désir d’émigrer en Algérie de moins en moins réalisable. Le président Tebboune a, toutefois, rassuré, dans son entretien télévisé de ce samedi soir, que l’Etat algérien n’avait aucunement l’intention de faire suivre sa décision d’imposer le visa par une vague d’expulsions des citoyens marocains établis sur le territoire algérien, souvent de façon irrégulière.
K. M.
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