Comment le régime de Kiev se sert des musulmans comme chair à canon
Par Mohamed K. – Un aspect peu connu du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine : le régime de Kiev se sert de la minorité musulmane comme chair à canon, tout en apportant son soutien indéfectible à l’Etat nazi d’Israël. Tout une propagande est montée autour de ce sujet en Ukraine, où l’homme-lige de l’establishment américain et européen Volodymyr Zelensky s’affiche régulièrement aux côtés de soldats de confession musulmane pour montrer l’image d’une Ukraine multiconfessionnelle et respectueuse de la religion musulmane.
Pourtant, dans le même temps, le régime de Kiev, tout en essayant d’afficher une position neutre dans le conflit au Proche-Orient, défendant la solution à deux Etats, n’affuble pas moins la résistance palestinienne des mêmes qualificatifs empruntés à la rhétorique israélienne et occidentale. «L’Ukraine a immédiatement condamné l’acte de terrorisme honteux du 7 octobre 2023», a, en effet, indiqué un communiqué officiel du ministère ukrainien des Affaires étrangères, ajoutant que «le monde était témoin de l’horrible attaque du Hamas contre Israël, des souffrances indescriptibles des femmes et des hommes, jeunes et vieux, pris en otages, et de leurs familles».
Pour ne pas se mettre à dos les pays arabes et musulmans, le communiqué s’adonne à un hypothétique jeu d’équilibrisme en versant des larmes de crocodile sur la «tragédie humaine à grande échelle» caractérisée par «le nombre douloureux de victimes parmi les femmes et les enfants palestiniens, la crise humanitaire à grande échelle dans la bande de Gaza et au Liban». Cependant, ne condamnant aucunement les crimes contre l’humanité commis par l’armée nazie d’Israël, le pouvoir ukrainien met sur un pied d’égalité cette dernière et la résistance palestinienne et libanaise qu’il appelle aussi à la «protection des civils», bien que celle-ci concentre ses contre-attaques sur les cibles militaires.
Dans le même temps, toute manifestation de soutien au peuple palestinien est interdite en Ukraine et tout soutien à la résistance palestinienne est considéré comme de l’antisémitisme.
Pour encourager l’enrôlement des musulmans au sein de son armée, la propagande du régime ukrainien publie régulièrement de longs articles sur ce qui est considéré comme une «guerre sacrée» et une «idée de djihad» par des officiers ukrainiens de confession musulmane, reconnaissables à leur barbe qui les fait ressembler aux soldats tchétchènes. Ces derniers sont filmés et photographiés sous toutes les coutures, «sur le front» ou encore partageant l’iftar durant le mois sacré de Ramadhan avec Volodymyr Zelensky.
Bien que les musulmans ne représentent que 0,2% de l’ensemble de la population ukrainienne, l’armée compte 2% de soldats de confession musulmane. Pourtant, de nombreux rapports font état d’une islamophobie généralisée dans ce pays. En 2014, lorsqu’un grand nombre de Tatars de Crimée s’étaient installés en Ukraine, les femmes musulmanes portant le hijab n’ont pas pu obtenir de passeport et se sont souvent vu refuser un emploi. Le problème de l’emploi des femmes portant le hijab est toujours d’actualité, notent ces rapports élaborés par des ONG qui tirent la sonnette d’alarme.
Le service des migrations, en collaboration avec la police, effectue souvent des descentes dans plusieurs foyers de Kiev où vivent des réfugiés, principalement originaires d’Afghanistan, de Syrie et de pays africains, relèvent ces ONG, qui précisent que les réfugiés sont emmenés au service local des migrations où ils sont libérés moyennant un pot-de-vin. «Si quelqu’un refuse de payer, un rapport administratif est établi et qualifié de violation de la loi sur les migrations. Ainsi, par ce système établi de longue date, les fonctionnaires s’enrichissent aux dépens des réfugiés, enfreignant la loi et abusant de leur pouvoir», alertent encore ces ONG, dans des rapports remis aux instances onusiennes. Quant aux migrants fuyant la guerre civile en Syrie, au Yémen et au Soudan, ils sont reconduits manu militari à la frontière.
«Les musulmans luttent contre l’intolérance religieuse et la discrimination en Ukraine, ils créent des initiatives caritatives, participent à des conférences et à des événements thématiques, mais il y a très peu de personnes aussi actives. Les médias parlent très peu de la vie des musulmans. D’un autre côté, nous observons la stigmatisation des musulmans ukrainiens», note l’ONG Razom.
M. K.
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