Le nouveau président américain Trump et l’Algérie : fantasmes marocains
Par Nabil D. – Depuis l’élection de Donald Trump, les Marocains André Azoulay et Nasser Bourita(*) gigotent de joie, tel un enfant excité à la vue de sa mère de retour après quatre ans d’absence. Si bien, d’ailleurs, qu’ils considèrent sa victoire comme la leur. En effet, dans les médias marocains et sur les réseaux sociaux, les plumitifs et les moucherons de la DGST-DGED ont été missionnés pour narguer l’Algérie, à laquelle ils veulent faire croire que le nouveau mandat du successeur de Joe Biden sera celui de la confirmation de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
Mais des sources proches du nouveau président américain, sollicitées par Algeriepatriotique, ont indiqué, au grand dam du Makhzen qui devra tempérer ses ardeurs, que «Donald Trump a une approche transactionnelle de la diplomatie mondiale» et qu’«il n’a pas de préférence anticipée pour qui que ce soit». Cette approche a été confirmée par ses déclarations faites dès après son élection, en affirmant que son objectif premier était de mettre fin à toutes les guerres. Entendre tous les conflits provoqués ou encouragés par son prédécesseur, à commencer par l’agression israélienne contre Gaza et le Liban.
Par ailleurs, une source diplomatique algérienne a rappelé que le président Tebboune «a été un des tout premiers leaders mondiaux à adresser un message de félicitations très chaleureux à Donald Trump». «Le ferait-il s’il y avait des doutes sur les bonnes relations qui existent entre l’Algérie et les Etats-Unis ?» a interrogé notre source, en précisant, s’agissant du dossier sahraoui, que «l’Algérie, qui gère ses relations internationales d’Etat à Etat, ne se préoccupe guère des positions des uns et des autres, mais se conforme aux résolutions des Nations unies qui priment sur les décisions prises dans un cadre bilatéral». Allusion, notamment, à la dernière sortie du président français, Emmanuel Macron, qui s’est aligné sur le plan d’autonomie marocain, en totale violation du droit international.
Un proche conseiller de Donald Trump a confirmé, de son côté, la tendance que le nouveau locataire du Bureau ovale compte insuffler à la politique étrangère des Etats-Unis sous sa férule. Dans un entretien à une chaîne libanaise, Massad Boulos a, en effet, souligné que le président américain comptait revoir les relations de Washington avec Téhéran et s’employer à baisser les tensions avec la Russie et la Chine pour éviter l’escalade voulue par Joe Biden. «Trump ne considère pas le régime iranien comme ami, mais croit possible de négocier un nouvel accord nucléaire pour remplacer celui d’Obama», a-t-il fait savoir. Sur ce dossier également, le Makhzen subit un revers monumental, lui qui a fait de son hostilité envers l’Iran son cheval de bataille, en l’accusant de financer les «terroristes du Polisario» (sic) pour pousser Washington à pencher en faveur de ses thèses expansionnistes. Un nouveau fiasco en perspective, donc.
N. D.
(*) Le roi Mohammed VI est hors circuit. Gravement malade, il a été évacué en urgence vers un hôpital parisien, dans un état critique.
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