Le Crif et Boualem Sansal : l’alliance des voix révisionnistes contre l’Algérie
Une contribution de Khaled Boulaziz – L’agitation frénétique d’une partie de l’élite française, politique et intellectuelle, mise en musique par les cercles du Crif, s’enflamme une fois de plus contre l’Algérie souveraine. Ce courant haineux, tissé de rancunes historiques et de velléités néocoloniales, ne cesse de chercher à rabaisser, défigurer et nier tout ce qui compose notre identité et notre Histoire. A la moindre occasion, il s’élève, vocifère, assène des discours empreints d’un mépris aussi viscéral qu’indécent.
L’arrestation de Boualem Sansal, ce pseudo-intellectuel, figure de proue des cercles nostalgiques d’une Pax Judaica, a suffi à déclencher une mobilisation générale. Tout le bottin des professionnels de l’indignation s’est levé comme un seul homme, scandant des appels au «respect des droits», mais uniquement lorsque cela sert leurs desseins politiques. Sansal, ce révisionniste pris au piège de ses propres manigances, devient pour eux un martyr d’opérette, l’incarnation d’une lutte imaginaire contre une Algérie qu’ils rêvent de voir vaciller.
Mais quelle semaine accablante pour ce lobby ! Leur protégé Kamel Daoud, déjà éclaboussé par la révélation de son instrumentalisation des douleurs algériennes pour arracher un prix Goncourt, a terni leur entreprise de légitimation culturelle. Leur ami de toujours, Benjamin Netanyahou, a vu la justice internationale s’élever contre lui, frappant sa carrière génocidaire d’un mandat d’arrêt. Et maintenant, Boualem Sansal, arrêté à l’aéroport d’Alger, devient le symbole de leurs échecs accumulés.
Face à cela, l’indignation hypocrite monte en flèche. Le Crif, toujours prêt à défendre l’indéfendable, clame haut et fort que «le gouvernement français doit exiger la libération immédiate de son ami». Emmanuel Macron, de retour d’un voyage au Brésil marqué par des déclarations méprisantes sur les Haïtiens, joue la carte de la «préoccupation», un geste d’apparat pour un Président en quête de posture morale.
Et la France ? Celle qui s’enorgueillit d’avoir été la patrie de l’affaire Dreyfus, ce faux moment où elle s’était agenouillée devant les flibustiers de la vérité. Cette même France qui a reconnu les crimes de sa colonisation en Algérie au compte-gouttes, qui a envoyé son ambassadeur déposer des fleurs sur les tombes de Maurice Audin, Ali Boumendjel et Larbi Ben M’hidi, prend aujourd’hui la défense de Boualem Sansal, ce négationniste qui nie la souveraineté, les frontières et l’Histoire de l’Algérie. Comment peut-elle se regarder en face alors qu’elle donne refuge à de tels discours ?
Et où est Benjamin Stora dans ce vacarme ? Celui-là même qui s’est vu confier le rôle d’historiographe des relations franco-algériennes, le gardien autoproclamé de la mémoire commune. Pourquoi son silence ? Pourquoi ne pas dénoncer la posture de Sansal et ses assauts contre l’intégrité de notre Histoire ? Stora, si habile à parler de reconnaissance et de réconciliation, semble étrangement absent lorsqu’il s’agit de condamner ceux qui foulent aux pieds les droits de l’Algérie à exister pleinement et librement. Serait-il trop occupé à ménager les sensibilités parisiennes, ces mêmes cercles qui applaudissent en coulisses les diatribes révisionnistes de Sansal ?
La France, si prompte à légiférer sur le révisionnisme antisémite avec des lois comme la loi Gayssot, reste muette face aux écrits de Boualem Sansal. Pourquoi ce silence ? Où est la rigueur morale lorsqu’il s’agit d’un révisionniste qui attaque l’existence même d’une nation entière ? Benjamin Stora, à qui l’on confie tant de rapports et de missions mémorielles, ne devrait-il pas être en première ligne pour dénoncer cette hypocrisie ? S’il souhaite vraiment contribuer à la réconciliation, qu’il commence par reconnaître que la défense de Sansal est une insulte à tout le travail de mémoire qu’il prétend porter.
La vérité éclate : cette élite française, sous influence du Crif, patauge dans ses contradictions. Errante dans ses chimères, elle trahit ses propres principes et son propre passé. L’Algérie, elle, ne pliera pas. Ni Sansal, ni ses soutiens, ni leurs indignations fabriquées ne pourront effacer ce que nous sommes : un peuple libre, debout et fidèle à sa mémoire. A chaque insulte, à chaque attaque, l’Algérie puise dans son Histoire et dans le sacrifice de ses martyrs la force de répondre : nous sommes, et nous resterons.
K. B.
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