Les lignes de front s’étendent à l’infini : le monde vacille au bord d’un chaos tentaculaire
Une contribution de Khaled Boulaziz – Sur Planet TV, les gros titres flambent : la démence règne en maître ! Une guerre en Ukraine s’accélère vers un péril nucléaire, désormais mêlée à des troupes nord-coréennes engagées dans les terres disputées de Koursk. En Syrie, les fragiles cessez-le-feu s’effondrent sous les assauts renouvelés dans le nord. Le Liban vacille quotidiennement sur le fil d’une reprise des conflits. La Géorgie se tient au bord d’une nouvelle révolution colorée. L’Europe de l’Est – Moldavie, Bulgarie, Roumanie – tremble sous la pression d’élections polarisées. A Séoul, un coup d’Etat échappe de peu à la catastrophe avant d’être désamorcé in extremis. Pendant ce temps, les guerres par procuration font rage au Soudan et dans le Sahel, les déserts s’embrasant de combats clandestins. Berlin et Paris, ces fières capitales, vacillent sous le poids de gouvernements en déroute, tandis que de l’autre côté de la Manche, une Grande-Bretagne agitée réclame des élections anticipées.
Chaque crise, décortiquée par une couverture incessante de 24 heures, pousse le spectateur à se perdre dans les détails de drames locaux. Pourtant, cette myopie nous aveugle face à une vérité plus vaste : ce monde, plus interconnecté que jamais, vacille comme un seul corps sous le poids de ses tribulations. Les événements, tels des tremblements, résonnent à travers les continents – échos d’un bouleversement sismique. L’Empire américain, ce colosse du capitalisme, ne cache ni sa puissance ni ses intérêts, qu’il impose par la force ou par des manœuvres de l’ombre via des agents dociles.
La démocratie sans retenue face à la marée trumpienne
Aux Etats-Unis, les démocrates ont essuyé une défaite catastrophique, échouant complètement à enrayer la résurgence de Donald Trump. Triomphalement de retour à la Maison-Blanche, Trump ne porte pas de programme politique mais une vendetta – une mission de représailles contre tous ceux qui se sont opposés à lui durant son premier mandat et ont cherché à provoquer sa chute politique. L’administration Biden, vestige chancelant, semble déterminée à laisser à ses successeurs républicains une boîte de Pandore d’incendies, chacun plus périlleux que le précédent.
Dans la ligne de mire américaine : la Russie
Bien que la Chine se profile comme le rival à long terme des Etats-Unis, l’objectif immédiat est incontestablement la Russie – héritière de l’Union soviétique et détentrice du plus grand arsenal nucléaire au monde. Contrairement à la Chine, dont l’économie est profondément imbriquée dans les marchés occidentaux, l’économie russe prospère en relative autonomie, en faisant un adversaire plus pressant.
Les démocrates ont tissé une toile d’affrontements destinée à piéger la Russie : en Ukraine, des armes plus létales et des frappes audacieuses poussent le conflit vers un crescendo apocalyptique ; en Syrie, l’offensive soudaine sur Alep sape non seulement la position de ce qui reste du régime syrien, allié de Moscou, mais aussi l’influence de la Russie en Méditerranée orientale et sa réputation en tant qu’acteur mondial. En Géorgie, la pression des bouleversements soutenus par l’Occident menace de renverser un pouvoir neutre pour le remplacer par un régime pro-occidental. En Europe de l’Est, l’influence américaine redessine les paysages politiques pour écarter les candidats prorusses en Roumanie et en Moldavie. Même l’Afrique s’embrase, avec la résurgence d’un islam politique armé de technologies avancées, visant les forces russes et les mercenaires de Wagner dans une guerre de l’ombre.
En attendant l’orage : le 20 janvier
Les démocrates espèrent que cette pression multiforme sur les nerfs russes provoquera une réaction excessive, plongeant Trump dans un bourbier ingérable. Que ce soit par des frappes nucléaires tactiques en Ukraine, des confrontations directes avec l’OTAN en Syrie, ou une invasion renouvelée de la Géorgie, les enjeux montent toujours plus haut. Le monde regarde avec une angoisse palpable, ces prochaines semaines menaçant de déraper dans un chaos incontrôlé.
Ainsi, la communauté mondiale suffocante attend avec impatience le 20 janvier – jour où Trump prendra officiellement les rênes – comme un voyageur épuisé rêve d’un Noël reporté. Jusque-là, nous restons embourbés dans le labyrinthe des événements qui se déroulent, cherchant un sens au milieu du tumulte des récits politisés et des écrans tremblants.
A. B.
Comment (2)