Comment le contre-espionnage algérien s’est joué des officiers de la DGSE
Par Nabil D. – Pendant que l’officier de la DGSE Xavier Driencourt fait son cinéma au sujet de «l’écrivain anti-islamiste franco-algérien qu’il faut absolument défendre parce que c’est un esprit libre», le service auquel il appartient préparait une opération en douce en Algérie. En fait, l’ex-ambassadeur faisait diversion. Ce sont les révélations d’un ancien djihadiste recruté par les services secrets français et envoyé au front en Syrie et en Irak, via la Turquie, qui ont dévoilé au grand jour le plan que ces derniers s’employaient à exécuter dans notre pays.
On apprend, en effet, selon les témoignages de cet Algérien qui a vécu en Espagne, avant de s’installer en France, qu’à son retour en Algérie, et après avoir purgé une peine de trois ans de prison, il a été approché par une association écran, relevant de la DGSE, prétendument chargée de la déradicalisation. Chemin faisant, l’appât finit par mordre à l’hameçon, jusqu’à ce que les services secrets algériens découvrent cette entreprise déstabilisatrice.
Cet ancien membre des groupes islamistes armés, mobilisé au Moyen-Orient sous la bannière d’Al-Qaïda sous ses différentes appellations, a révélé que les officiers traitants français auxquels il a eu affaire à Alger même, dont l’un occupe une fonction officielle à l’ambassade de France, lui ont d’abord demandé de les renseigner sur ses codétenus et sur les islamistes dans la wilaya de Tipasa et dans certains quartiers de la capitale connus, dans les années 1990, pour être le fief du FIS. La «recrue» de la DGSE affirme avoir été chargée par les services du contre-espionnage algérien de maintenir le contact avec ses interlocuteurs qu’ils manipulaient en leur faisant parvenir de fausses informations.
Le jeune Algérien repenti a expliqué avoir pris conscience de la gravité de la situation lorsque les agents secrets français sont passés de la simple demande de renseignements au projet de reconstitution de groupes terroristes, lesquels devaient recevoir des armes à partir de la Libye et du Niger, où sont implantés les éléments islamistes armés formés et financés par les services secrets français.
Cet ancien terroriste a précisé que les services secrets algériens lui ont ordonné de cesser toute liaison avec les officiers français de la DGSE, preuve qu’une action a été enclenchée face à cette gravissime action hostile de la part du gouvernement français. Les personnes mises en cause ayant été clairement identifiées grâce aux filatures des agents secrets algériens, leur expulsion ne devrait pas tarder et des explications seront demandées à la partie française, vu l’extrême gravité des plans ourdis dans ce contexte marqué par une crise diplomatique entre Alger et Paris et des manœuvres inamicales qui ciblent l’Algérie de toute part.
N. D.
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