Mise en échec du plan de la DGSE en Algérie : voici pourquoi la France se tait
Par Kamel M. – Quand l’ancien Premier ministre français Michel Rocard, fraîchement nommé à Matignon par François Mitterrand, suggérait à ce dernier de réformer les services de renseignements, le président lui répondit qu’il pouvait s’y aventurer s’il le souhaitait, mais sans lui. C’est que le pensionnaire de l’Elysée dans les années 80-90 connaissait mieux que quiconque les coups bas du SDECE – prononcé Zdek ou Sdes – devenu DGSE, souvent confié à d’anciens «ambassadeurs» de France à Alger. A Alger où un énième complot vient d’être déjoué par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et dont les tenants et aboutissants viennent d’être révélés par les autorités algériennes à travers un ancien membre des groupes islamistes armés mobilisés en Syrie et en Irak.
Cette grave révélation a été accueillie à Paris par un silence de cathédrale. Normal. Le patron des services français d’espionnage doit se réunir en ce moment même avec les conseillers du président Macron pour chercher une issue à ce «faux pas» dans un pays qui en fait voir de toutes les couleurs à l’ancienne puissance coloniale, incapable de faire plier son ancienne colonie et d’en faire un second Maroc, protectorat français déguisé en monarchie souveraine. La divulgation de cette affaire est un message clair à la France, dans ce contexte marqué par une campagne enragée, menée par l’Elysée, le Quai d’Orsay, la DGSE et les médias stipendiés, suite à l’arrestation de l’agent franco-israélo-marocain Boualem Sansal par les services de sécurité algériens à sa descente d’avion, en provenance de Paris où il avait reçu ses dernières instructions de l’officier Xavier Driencourt.
Maintenant que le complot a été déjoué et que l’opinion publique en est informée, les autorités algériennes ont dû passer à la phase suivante, celle de l’exigence d’explications de la part des dirigeants français et de l’expulsion des éléments de la DGSE pris en flagrant délit de tentative de réactivation de cellules terroristes islamistes en Algérie. Le premier impact de cette action intelligente des services secrets algériens sera la fin des jérémiades sur les plateaux de télévision et au sein des institutions officielles françaises sur le cas Boualem Sansal, qui sera lâché avec la lâcheté habituelle de ceux qui, depuis les années 1990, se fatiguent à vouloir porter atteinte à l’intégrité de l’Algérie sans y parvenir, échouant lamentablement dans leur vile entreprise.
Cette situation rappelle un cas survenu au lendemain du sanglant attentat qui avait visé l’aérogare de l’aéroport international d’Alger, faisant de nombreuses victimes, déchiquetées par la bombe que les terroristes avaient posée, avec des complicités étrangères. A l’époque, les outils de propagande français avaient été instruits de pointer du doigt l’absence de sécurité dans les aéroports algériens et les lacunes en matière de contrôle. Réagissant à cette manœuvre, encore une, de François Mitterrand qui n’avait pas digéré le fait que l’armée algérienne contrarie son projet d’installer le FIS au pouvoir, les services de sécurité algériens chargèrent vingt-cinq agents secrets de s’introduire en France sans visa par les frontières aérienne, maritime et terrestre. Dès que les Français ont été informés que ces derniers avaient tous réussi à entrer en France de façon clandestine sans être interceptés, ils ont fini par comprendre qu’il n’était nullement dans leur intérêt de continuer de jacasser.
Comme ils la boucleront maintenant et détourneront les regards de l’opinion française vers la Syrie pour lui faire oublier les déboires internes qui vont en s’aggravant.
K. M.
Comment (30)