La dynastie et la caste

Macron pouvoir.
Macron s'accroche au pouvoir mais à quel prix ? D. R.

Par A. Boumezrag – A Paris, dans les salons feutrés du pouvoir, on s’inquiète beaucoup moins du sort d’un Al-Assad en exil que de la santé fragile de l’oligarchie française. Vous savez, cette caste des énarques, ces prodiges des Grandes Ecoles qui ont su transformer la haute fonction publique en une chasse-gardée dont seuls les diplômés du «Saint-Cirque» peuvent rêver. La France, jadis phare des Lumières et championne de la diplomatie mondiale, semble désormais plus occupée à discuter de la rénovation de l’Elysée ou du nombre de gardes du corps nécessaires à la sécurité de Macron que de la question de savoir ce qu’il advient du Moyen-Orient, ce terrain de jeu complexe où Paris n’a plus que des échos lointains de son influence.

C’est bien beau de regarder Damas avec un regard désabusé, mais le réel drame n’est peut-être pas là. Non, le drame se joue à Paris, où les dirigeants français, eux aussi, semblent refuser de voir la fin d’une époque. Comme Bachar, ces hauts fonctionnaires veulent jouer à la République sans vraiment la servir, à gérer des crises tout en étant à l’abri de tout bouleversement. La politique française semble être le lointain écho d’un autre temps : celui où l’on échangeait des principes républicains contre des assurances politiques.

Bachar Al-Assad et les énarques partagent un trait de caractère étonnant : leur résilience. Comme son homologue parisien, le président syrien a survécu à des vagues de mécontentement internes, à une révolte populaire, et à la montée en puissance de l’opposition. Il a compris que, dans le monde moderne, la survie politique repose sur un seul principe : la capacité à s’adapter et à séduire les puissants. Si pour Al-Assad cela signifiait se couler dans les bras d’un Poutine qui a pris l’habitude de sauver les régimes autoritaires, pour les énarques, cela signifie garder une main ferme sur les leviers de pouvoir tout en alimentant les discours du «progrès» et de «l’unité nationale».

Il est d’ailleurs fascinant de voir cette similarité dans la manière dont les élites françaises et syriennes gèrent la crise : face aux difficultés internes, à la contestation populaire, les deux camps choisissent de se maintenir au pouvoir par des stratégies de cooptation et de manipulation politique. Le résultat est le même : un sentiment général d’une démocratie qui n’est plus qu’un miroir brisé, où les promesses de liberté et d’égalité sont de plus en plus difficiles à croire.

Alors, que faut-il retenir de ce parallèle entre Damas et Paris ? Peut-être que, dans un monde de plus en plus chaotique, ceux qui survivent sont ceux qui savent jouer avec les règles du pouvoir, peu importe leur légitimité. Al-Assad trouve refuge en Russie après avoir détruit un pays ; Macron, lui, s’accroche à un pouvoir de plus en plus contesté en France, en dépit d’une popularité qui s’effondre. L’un a été chassé par son propre peuple, l’autre semble vouloir être chassé mais s’accroche à son siège comme un naufragé qui refuse de quitter son radeau. Une belle ironie, non ?

Et ainsi, tandis que la Russie abrite l’exilé Al-Assad, la France, elle, offre des programmes d’excellence pour ses propres élites politiques. Une fin de règne digne d’une saga politique : d’un côté un dictateur syrien en exil, de l’autre une élite parisienne qui s’accroche à son pouvoir au nom de la «stabilité» d’un système pourtant en faillite.

Mais au fond, tout ça n’est-il pas le même combat ? La survie à tout prix, la quête de pouvoir dans un monde qui n’a plus d’idéal que celui de l’intérêt personnel et de l’impunité. Peut-être qu’un jour, dans un futur proche, ce sera la France qui offrira son asile à un Macron en fuite, en quête de refuge dans un pays moins exigeant que le sien.

A méditer, avec une touche de cynisme, bien sûr.

Alors que Bachar Al-Assad trouve refuge en Russie après avoir massacré son propre pays et que la France, elle, semble chercher désespérément à réinventer un modèle politique qui se fissure sous le poids de ses élites déconnectées, une question émerge : jusqu’où le cynisme peut-il aller avant de faire imploser l’édifice du pouvoir ? Entre le dictateur syrien exilé et un Macron qui refuse de céder malgré une France fracturée, le parallèle est frappant. Un système qui se maintient non pas par sa légitimité populaire, mais par une résilience clinique, une capacité à manipuler les règles du jeu pour rester à la tête, coûte que coûte.

Bachar Al-Assad a trouvé sa retraite dorée, bien loin des ruines de Damas, tandis que la France semble de plus en plus piégée par ses propres contradictions. Les énarques, éternels architectes d’un pouvoir souvent déconnecté des réalités populaires, continuent d’œuvrer dans l’ombre, en sachant très bien qu’il suffit d’un mouvement pour que tout s’effondre. Mais l’art de la politique semble être, au final, celui de la survie à tout prix – un jeu de stratégie où ceux qui restent à l’image de ces anciens régimes, insensibles aux ruines autour d’eux, finissent toujours par trouver une forme de réconfort.

Le doute reste cependant entier : la France saura-t-elle tirer la leçon de ceux qui, à l’instar d’Al-Assad, ont cru que la seule règle du jeu était de ne jamais tomber ? Ou, à l’inverse, continuera-t-elle à se perdre dans l’illusion d’un système républicain qui, de plus en plus, ressemble à un vieux château en ruines, gardé par des énarques habiles mais déconnectés de la réalité ? Une chose est certaine : tant que le pouvoir sera une question de survie et non de légitimité, l’histoire continuera à se répéter, pour le meilleur ou pour le pire.

Moralité : dans ce jeu de pouvoir où l’on pense pouvoir se jouer des règles, la véritable leçon réside dans la fragilité des systèmes politiques construits sur l’inertie et le cynisme. Que ce soit en Syrie ou en France, la tentation de s’accrocher au pouvoir par tous les moyens, en négligeant le bien-être des peuples, finit toujours par épuiser les bases mêmes du pouvoir. L’illusion de l’impunité et de la résilience éternelle est fragile, et ceux qui croient pouvoir se jouer de l’histoire finissent souvent par être balayés par elle.

A. D.

 

Comment (6)

    Un Chef Terroriste sur CNN
    12 décembre 2024 - 15 h 30 min

    Le Chef Terroriste El Joulani est sur CNN
    La Vermine SALAFISTE est à la FÊTE , ils ont fait du “Bon Travail” en SYRIE.
    .
    >> Des Hordes Terroristes payées en MILLIARDS de $$$$
    >> Un Pays ravagé, coupé en MORCEAUX
    >> Des régions entières ANNEXEES par Tel Aviv
    …et ce n’est pas terminé
    – 500,000 Morts – tous musulmans
    – 13 Millions de réfugiés (60% de la population)
    – 2,5 Millions d’enfants non scolarisés
    ..
    On veut nous faire croire que l’objectif c’est pas le Pétrole Kurde , le Golan , l’Iran ou le Gazoduc
    NON …..!
    .
    Bien Sur !!! 😌
    Tout ça c’était pour
    – Un meilleur partage des richesses
    – Plus de pluralisme politique

    zardoff
    11 décembre 2024 - 14 h 52 min

    Pouvez vous nous dire combien d’alternance politique il y a eu en Algérie depuis son indépendance en 62 ans

      Ah bon ?
      11 décembre 2024 - 17 h 04 min

      Parce que remplacer Hollande par Macron c’est de l’Alternance ?

    Mansour
    11 décembre 2024 - 14 h 20 min

    On reste sidere et pantois devant le parralele fait entre les pouvoirs politiques syriens et frsncais. La syrie entierement detruite dont le sort et le destin malheureux depend essentiellement de puissances hostiles. Et une france confronte a une crise de passation de pouvoirs,qui reste quoi qu’ en dise un pays solide et prospere à mille lieux de celle de la malheureuse syrie qui vit des jours sombres pour bien longtemps. A croire que c’est paye à la pige pour d’eminents analystes confortablement installes qui ne voient pas ce qu’endurent les pauvres syriens.

      Anonyme
      12 décembre 2024 - 16 h 33 min

      Le Syrien Bachar à trouvé refuge à Moscou, les énarques français ont déjà leurs refuges au Maroc au cas ou.
      On ne donne pas le Sahara Occidental pour rien.

    1 petite difference
    11 décembre 2024 - 11 h 48 min

    Aucun pays ne dit depuis l’Etranger ce que les Dirigeants Français doivent faire
    Aucun Pays ne Finance et n’accueille des Milices Terroristes. pour faire un Régime Change…
    Sinon
    C’est presque pareil

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