Les parrains du terroriste syrien Abou Mohamed Al-Joulani sondent l’Algérie

Tebboune Tamim
Le président Tebboune reçu par l'émir du Qatar, à Doha. Archives/D. R.

Par Kamel M. – Le communiqué de la présidence de la République sur l’audience accordée par le chef de l’Etat au représentant personnel de l’émir du Qatar, Jassim Ben Hamad Al-Thani, n’a pas révélé le contenu de l’échange entre les deux hommes et du message transmis par les Qataris aux autorités algériennes. Mais il apparaît clairement que le point principal à l’ordre du jour de cette rencontre concerne le dossier syrien. Le Qatar et la Turquie sont les deux principaux Etats ayant porté l’ancien chef terroriste Abou Mohamed Al-Joulani au pouvoir à Damas, avec l’aide d’Israël qui a laminé les forces armées syriennes pour permettre à la fois la poursuite du génocide à Gaza, l’agression du Liban et l’occupation de nouveaux territoires syriens par l’armée israélienne sans rencontrer aucune résistance.

La position de l’Algérie par rapport aux événements qui se sont bousculés dans ce pays du Moyen-Orient et ont conduit à la chute du président Bachar Al-Assad et de toutes les institutions du pays, est connue même si, officiellement, Alger s’en tient à sa doctrine fondée sur la non-ingérence dans les affaires internes d’autres Etats. Cependant, cela ne signifie aucunement que l’Algérie observe ce qu’il se passe dans ce pays ami, tombé entre les mains des terroristes islamistes, sans réagir. Pour l’instant, la diplomatie algérienne garde le silence et évite de se laisser entraîner dans ce que l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a appelé «la diplomatie de la gesticulation».

L’Algérie suit de très près l’évolution de la situation en Syrie, tout en gardant à l’esprit que ce pays connaîtra le même sort que la Libye voisine, quand bien même les médias occidentaux et arabes, à capitaux saoudiens, qataris et émiratis, s’échinent à cacher les affrontements armés qui font rage dans plusieurs régions de la Syrie, notamment dans le nord, où les Kurdes se défendent face à l’agression turque. Dans le même temps, des groupes islamistes armés, se proclamant indépendants de toute puissance étrangère – l’équivalent de la Djaz’ara en Algérie dans les années 1990 – ont annoncé leur intention de passer à l’offensive pour déloger Al-Joulani et son gouvernement constitué d’ancien chefs terroristes soutenus par l’Occident, la Turquie, Israël et les pétromonarchies du Golfe. Un conglomérat d’Etats hétéroclites mais unis par un intérêt commun, celui de dépecer la Syrie et de se partager ses richesses.

En réalité, c’est pour le compte de tous les pays qui ont adoubé le nouveau régime islamiste à Damas que l’émissaire qatari s’est rendu à Alger, aux fins de sonder les autorités algériennes et tenter de les convaincre de lâcher du lest et d’accepter le fait accompli. Mais l’Algérie, qui n’a jamais plié devant les coups de boutoir occidentaux et arabes durant les années 1990, repoussant leurs groupes islamistes dans leurs derniers retranchements jusqu’à les obliger à rendre les armes, en dépit de toutes leurs tentatives d’empêcher la lutte antiterroriste et les manœuvres hostiles du régime de Rabat qui a fait du Maroc une base arrière pour le GIA, ne reconnaîtra pas les nouvelles autorités arrivées au pouvoir par la force.

Il est fort à parier que l’envoyé spécial de l’émir du Qatar est reparti bredouille à Doha.

K. M.

Comment (15)

    Anonyme
    9 janvier 2025 - 18 h 28 min

    Que Dieu me pardonne, mais je n’ai plus confiance. Ils ont été tellement roublards, au point de mettre le feu en Syrie, il y a 10 ans. Ce n’est pas une bonne chose pour nous de leur faire une place chez nous. Nous ne sommes pas compatibles. On peut se voir, mais de loin, il n’est pas bon pour nous de faire des rapprochements, car, désolé… ils ne sont pas fiables. Tout simplement.

    Aderre
    9 janvier 2025 - 17 h 50 min

    J’espère que le Prince Qatari n’a pas été envoyé par Macron pour intercéder en faveur de Bouaâlam, LE TRESSAL, (Sansal). La diplomatie française a toujours eu recours au Qatar pour récupérer ses bourdes .

    Les Français connaissent très bien, le respect mutuel et sincère que les responsables Algériens et Qataris s se vouent réciproquement. J’espère que le Président de la République sera très ferme là-dessus.

    La justice algérienne passerait d’abord, et après le président TEBBOUNE envisagerait une mesure de clémence, une fois que LE TRESSAL aurait passé 2 ou 3 ans à Serkadji .

    Surtout ’il demanderait Pardon publiquement à la Nation Algérienne, qu’il avoue ses connexions avec les Services d’ Ishemaël; car c’est eux qui l’utilisent.
    C’est ces derniers qui sont derrière la curie médiatique contre l’Algérie En France pour sauver leur soldat Bouâalam LE TRESSAL.

    Raïss
    9 janvier 2025 - 11 h 01 min

    Aucune confiance, ni dans les Quatatis ni dans les Turcs, ils viennent avec la moitié des croyances occidentales.

    Mohamed El Maadi
    9 janvier 2025 - 9 h 23 min

    La mascarade diplomatique qui se joue autour d’Al-Joulani illustre parfaitement la déliquescence morale des relations internationales contemporaines. Hier encore catalogué comme terroriste sanguinaire, le voilà aujourd’hui paré des atours d’un « interlocuteur potentiel », dans une métamorphose aussi grotesque que dangereuse.

    Cette tentative de blanchiment d’un criminel notoire constitue une insulte à l’intelligence collective et une gifle à la mémoire des victimes du terrorisme. Les architectes de cette réhabilitation opportuniste semblent avoir la mémoire courte, oubliant commodément les atrocités perpétrées sous sa direction. Cette amnésie sélective, dictée par des calculs géopolitiques cyniques, révèle la duplicité des puissances occidentales qui instrumentalisent le terrorisme selon leurs intérêts du moment.

    Pour l’Algérie, qui a payé un tribut sanglant dans sa lutte contre le terrorisme, accepter une telle mascarade reviendrait à cracher sur le sacrifice de ses martyrs. Ce serait ouvrir une boîte de Pandore aux conséquences potentiellement dévastatrices : légitimer Al-Joulani aujourd’hui, c’est potentiellement réactiver les réseaux dormants, encourager une nouvelle génération d’extrémistes, et saper les fondements mêmes de la réconciliation nationale si chèrement acquise.

    Les promoteurs de cette « normalisation » se comportent comme des marchands de tapis diplomatiques, tentant de vendre l’idée qu’un loup peut devenir agneau du jour au lendemain. Cette dangereuse naïveté – ou plutôt ce calcul cynique – ignore délibérément les risques de contagion idéologique et de déstabilisation sociale. L’Algérie, qui a traversé la décennie noire, sait pertinemment que le terrorisme ne change pas de nature, il change simplement de costume selon les circonstances.

    Cette tentative de légitimation représente également un précédent périlleux pour la sécurité régionale. Elle envoie un message désastreux : le terrorisme peut être une voie vers la reconnaissance internationale, pour peu qu’on serve les intérêts des grandes puissances. C’est une porte ouverte à la prolifération de groupes extrémistes qui verront là une validation de leurs méthodes criminelles.

    L’hypocrisie atteint son paroxysme quand ces mêmes puissances qui prétendent lutter contre le terrorisme s’emploient à recycler des terroristes notoires en « partenaires politiques ». Cette gymnastique morale révèle la vacuité de leurs engagements en matière de lutte antiterroriste et leur mépris pour la stabilité des nations qui, comme l’Algérie, ont payé le prix fort pour éradiquer ce fléau.

    En conclusion, cette tentative de réhabilitation d’Al-Joulani n’est rien d’autre qu’une manœuvre cynique qui menace de déstabiliser non seulement l’Algérie mais l’ensemble de la région. Elle représente une trahison des principes fondamentaux de la lutte antiterroriste et une insulte à l’intelligence des peuples qui ont souffert de ce fléau. L’Algérie se doit de rejeter catégoriquement cette mascarade diplomatique qui, sous couvert de pragmatisme, cache mal ses objectifs néfastes de déstabilisation régionale.

    Abou Stroff
    9 janvier 2025 - 7 h 11 min

    « Mais l’Algérie, qui n’a jamais plié devant les coups de boutoir occidentaux et arabes durant les années 1990, repoussant leurs groupes islamistes dans leurs derniers retranchements jusqu’à les obliger à rendre les armes, en dépit de toutes leurs tentatives d’empêcher la lutte antiterroriste et les manœuvres hostiles du régime de Rabat qui a fait du Maroc une base arrière pour le GIA, ne reconnaîtra pas les nouvelles autorités arrivées au pouvoir par la force. » conclut K. M..

    je pense que la position des autorités algériennes vis à vis des « événements » ayant lieu en syrie, est tout à fait pertinente, car, me semble t il, la syrie est en train de suivre le destin de la libye, i. e. un dépeçage programmé par les puissances impérialo-sionistes et leurs sous-traitants régionaux (la turquie d’erdogan et le qatar, entre autres).
    en termes crus, je pense que le régime d’al-joulani n’est et ne sera qu’un appendice des sous-traitants locaux des puissances impérialo-sionistes et qu’il ne sera, qu’un ennemi de l’Algérie anti-impérialiste et anti-sioniste.

    PS : concernant l’Algérie,
    – reconnaissons que, comme le soulignait feu le Général Lamari que l’islamisme a bien été, militairement, vaincu grâce aux patriotes algériens (dont Feu le Général Nezzar) mais la vermine islamiste est en train de gagner la bataille des idées et est en train de réaliser son projet d' »islamisation » de la société, projet, qu’elle n’a pas pu ériger par les armes.

    – reconnaissons, en outre, qu’en termes d’« islamisation » de la société algérienne, la vermine islamiste, si elle avait directement pris le pouvoir, n’aurait rien pu faire de plus que ce que le pouvoir en place a déjà réalisé (à part hidjabiser les hommes?).
    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part que la lutte contre le terrorisme, en particulier ne peut être que vaine si l’islamisme, en tant qu’idéologie d’un monde ancien qui ne veut pas mourir et matrice du terrorisme islamiste, n’est pas fermement combattue par tous ceux qui aspirent au changement (i. e. la construction d’une Algérie Nouvelle).
    En termes crus, si nous ne voulons pas subir le sort des pays « arabo-musulmans » qui tombent aux mains des puissances impérialo-sionistes et/ou de leurs sous-traitants locaux, nous devons mener une lutte sans merci contre la vermine islamiste et son idéologie mortifère qui sert, en premier lieu …………………….les puissances impérialo-sionistes et leurs sous-traitants, i. e. leur vassaux locaux.
    wa el fahem yefhem.

      Malika79
      9 janvier 2025 - 17 h 51 min

      Je dirais même que le FIS a gagné sa bataille indirectement via la réconciliation nationale et avoir envahie l’éducation nationale, etc.
      Je regrette à travers mes voyages depuis les années 80 je vois bien l’évolution dans la société…

    Brahms
    9 janvier 2025 - 6 h 37 min

    L’Emir regarde notre Président d’une drôle de façon, ça pu le complot, attention cher président ne dîtes pas vos secrets.

    Anonyme
    9 janvier 2025 - 0 h 01 min

    Ça me rappel dans une autre configuration mais utilisant la même méthode qd ils ont donné la Lybie au CNT lybien déposé par Sarkozy BHL et l Otan et d autres du même acabit que l Algérie d hier celle de Bouteflika refusait de reconnaître et même une tension entre l Algérie et le Qatar du père de l émir actuel en exercice. Ils avaient presque forcer Bouteflika retissant à un rdv avec le Qatar pour qu ensuite l Algérie d hier reconnaisse le CNT lybien. Peut-être que le Qatar d aujourd’hui n a pas changé sur ces questions et reprend son rôle entreguillemet de médiateur pour prendre le pou de l Algerie sur cette question syrienne L Algérie a de l expérience sur ces sujets importants qui font le monde arabe. La diplomatie de la gesticulations que mènent certains au départ n ont pas tout analyser et pense que c est fait alors que non, on l a vu en Lybie depuis 2011 et 14 ans après ce pays est tjrs instable mais ceux qui l ont détruit n en ont cure, seules les richesses les intéressent et il faut bien des pantins irakiens syriens lybiens et ils ne manquent pas pour y parvenir. L Algérie doit se concentrer d abord sur son développement son peuple et le rôle important qu elle doit jouer à l’international déjà pour elle et ensuite pour les autres et ne pas être entraver par d autres pour empêcher sa propre feuille de route , ces pays du golf peuvent subventionner et un être un bon partenaire et ensuite tt bousiller pour leurs véritables maîtres , il faut garder tjrs ça à l esprit car pour eux c’est des clopinettes leurs différents investissements par exemple en Algérie. La ruse existe bel et bien chez eux puisque former et formater par l entité sioniste et les USA et occidentaux sionistes. Le Qatar entretien de bonnes relations aujourd’hui avec l Algérie très bien mais on disait aussi la même hier sur l UAE de MBZ . Ils changent eux facilement et ne nous changeons pas c’est tt à notre honneur mais il faut s adapter et utiliser leurs propres stratèges dans ce monde qui change constamment aussi et surtt actuellement, il faut tjrs rester sur ces gardes mais sans le montrer et faire ce qu on à faire pour notre pays et pour d autres pourquoi pas ? Mais faire pour les autres on a déjà fait et on a vu leurs ingratitudes donc là je fais pour moi et les miens et les autres on verra ensuite tt en gardant un œil bien sûr. Voilà ce que je préconise pour la pérennité de l Algérie . Le temps de voir les choses aussi avant ttes initiatives hâtives et sans réfléchir en suivant quiconque fut il le Qatar pays ami et frère comme dit souvent nos autorités algériennes.

    HANNIBAL
    8 janvier 2025 - 23 h 12 min

    Tout est dans le titre !

    Brahms
    8 janvier 2025 - 22 h 14 min

    Cet émir, c’est le complice de l’assassinat du colonel Khadaffi avec son copain Nicolas Sarkozy, BHL et Cameron donnant quand même 250 000 morts

    Ensuite, Nicolas Sarkozy lui a ouvert les vannes de la France, l’autorisant à y investir dans les hôtels, club de football avec une défiscalisation à gogo pendant au moins 10 ans.

    Il y a deux semaines, il était en Angleterre, un verre d’alcool à la main pour y investir 50 milliards d€ (Les investissements du Qatar dans l’économie britannique sont estimés à plus de 40 milliards de livres sterling et l’émirat a indiqué en 2022 qu’il avait l’intention d’investir 10 milliards de livres sterling supplémentaires d’ici à 2027).

    En clair, il invite Mr Tebboune pour savoir qu’est ce qu’il a dans la tête afin d’informer la France, l’Amérique, l’Angleterre et autres pays. Méfions nous de tous ces bédouins de la bédouinerie.

    Sprinkler
    8 janvier 2025 - 20 h 50 min

    L’intense activité diplomatique algérienne de ces derniers jours sur le continent africain laisse croire que l’Algérie réinvestit sa profondeur continentale au détriment de cet « Orient compliqué » qui n’a pas fini de manger son pain noir ! L’Algérie paraît se « lasser » des « péplums mélodramatiques » de ce Monde arabe de braises et de ruines devenu le terrain de jeu des potentats locaux et de leurs mandants impérialistes…En envoyant son représentant personnel à Alger, l’émir du Qatar s’est acquitté d’une simple formalité…Les dés sont jetés et la Syrie d’Assad connaitra le même sort que le Liban et la Libye, deux États morcelés et ingouvernables. L’entité sioniste génocidaire aura doublement gagné : rayer Gaza de la carte du Proche Orient et annexer une partie du territoire syrien, sans qu’arabe ne trouve à redire ! Alors pourquoi voudrait-on que l’Algérie s’immisce dans ce « vrai faux conflit » où elle ne serait que le dindon de la farce…On a déjà assez à faire avec le roi de la nouba et des coups bas et sa cour sioniste…

    Anonyme
    8 janvier 2025 - 20 h 23 min

    tjrs égal à lui même l’arabe du Golfe lèche bottes soumis et traitre. il peut te vendre pour un sou! allah maudisse ces arabes du Golfe!

    DZ
    8 janvier 2025 - 19 h 56 min

    l algerie ne doit pas ceder de toute facon l algerie est dans le colimateur le monde musulman une coquile vide comme la ligue arabe

    Lee Chung
    8 janvier 2025 - 19 h 19 min

    Les avions de Lockheed Martin ont surtout rasé les poils des barbes des membres des milices du Hezbollah complices avec les ploucs alaouites d’un génocide contre le peuple syrien et les Qataris sont richissimes. Ils sont blindés et avec leur blinde et celles des Seoudiens,ils vont reconstruire la Syrie. C’est pour cette raison que les occidentaux envoient leurs ministres a Damas. Ils sont a la rue et quelques marchés en Syrie feraient du bien a leurs entreprises. Quant à la Syrie, elle ne deviendra jamais la Lybie . Les puissants services secrets turcs veillent au grain. En attendant le retour de Trump,les choses suivront leurs cours et la famille princière du Qatar continuera à mettre ses billes dans le Cac 40, l’ibex 35 et le marché des esclaves. Les Arabes font du commerce depuis la nuit des temps et ils ne repartent jamais bredouilles. Bref,la lumière de Dieu est a la Mecque. Elle n’est ni a Qom ni a tocardistan. Et Israël ne va pas occuper la Syrie. Elle a déjà le Golan depuis que le ministre de la défense Syrien a retiré ses troupes en 1967. Nous savons très bien pourquoi il l’avait fait. Ouais. Les vessies c’est des vessies et les lanternes des lanternes

      DM
      9 janvier 2025 - 15 h 14 min

      Vous avez raison sur un point « Les vessies c’est des vessies et les lanternes des lanternes »
      Mais vous, vous excellez dans le fait de prendre des vessies pour des lanternes ou le contraire. A vous de voir

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