La farce de la reconnaissance d’Israël : une analyse implacable de l’imposture historique

Israël
Israël a piégé mes Arabes avec les accords d'Abraham. D. R.

Une contribution de Mohamed El-Maadi – Le refus catégorique d’Israël face au plan saoudien de 2022 démasque l’hypocrisie fondamentale de sa prétendue quête de paix. Cette initiative, qui offrait sur un plateau d’argent la normalisation complète avec l’ensemble du monde arabe en échange de la simple reconnaissance des droits palestiniens, aurait dû être une opportunité historique pour tout Etat sincèrement désireux de paix. Son rejet dévoile la véritable stratégie israélienne : diviser pour mieux régner, normaliser sans concéder, conquérir sans compromis.

La tactique du saucissonnage diplomatique

La préférence marquée d’Israël pour des normalisations bilatérales isolées n’est pas anodine. Cette approche permet d’éviter soigneusement la question palestinienne tout en affaiblissant progressivement la solidarité arabe. Chaque accord séparé représente un coup de poignard dans le dos de la cause palestinienne, transformant d’anciens alliés en complices silencieux d’une colonisation rampante.

L’analogie algérienne : un miroir brutal

Imaginons un instant l’impensable : des descendants de colons français revendiquant, au nom d’une présence historique de 132 ans, un morceau du territoire algérien pour y établir un «Etat français d’Algérie». L’absurdité d’une telle proposition fait écho à la situation palestinienne. Si cette idée soulève une indignation viscérale pour l’Algérie, comment peut-on accepter son équivalent en Palestine ? Cette comparaison met en lumière la monstruosité morale de la reconnaissance d’Israël.

La double imposture

L’établissement d’Israël repose sur une double imposture : historique et juridique. Historique, car elle transforme une présence antique discontinue en droit territorial absolu, niant des siècles de présence palestinienne continue. Juridique, car elle viole tous les principes fondamentaux du droit international, légitimant la conquête par la force et le nettoyage ethnique comme moyens d’acquisition territoriale.

Le cynisme de la «paix économique»

La stratégie israélienne de normalisation économique sans concessions politiques révèle un cynisme calculé. Elle vise à créer une façade de coexistence pacifique tout en poursuivant inexorablement l’expansion territoriale. Les Etats arabes qui succombent à cette chimère deviennent involontairement les architectes de leur propre marginalisation stratégique.

L’impératif moral du refus

Face à cette réalité, le refus de reconnaissance ne constitue pas un choix mais une obligation morale. Reconnaître Israël dans ces conditions équivaut à légitimer non seulement les crimes du passé mais aussi ceux en cours et à venir. C’est accepter que la force prime sur le droit, que l’histoire puisse être réécrite par les vainqueurs et que la justice internationale ne soit qu’un concept malléable au gré des rapports de force.

La trahison des élites

Les dirigeants arabes qui cèdent aux sirènes de la normalisation trahissent non seulement la cause palestinienne mais aussi les principes fondamentaux de justice et de dignité humaine. Leur capitulation morale, souvent masquée derrière un prétendu pragmatisme économique, n’est que la manifestation de leur corruption morale et de leur soumission aux diktats occidentaux.

Conclusion

La reconnaissance d’Israël représente plus qu’une erreur politique, c’est une abdication morale et une complicité active dans un crime historique continu. Le rejet du plan saoudien de 2022 prouve définitivement qu’Israël ne cherche pas la paix mais la domination totale. Face à cette réalité, seule une position de principe inflexible, refusant toute reconnaissance de cette usurpation territoriale, est moralement défendable. Comme l’Algérie ne pourrait jamais accepter le retour d’un colonialisme sous couvert de droits historiques, aucune conscience éveillée ne peut accepter la légitimation d’Israël au mépris des droits inaliénables du peuple palestinien.

M. E.-M.

Comment (6)

    le juif sanguinaire
    7 février 2025 - 14 h 16 min

    Faisons une hypothèse et tirons en les conséquences.
    Un nouvel izhak Rabbin prend le pouvoir dans l’entité génocidaire. Il accepte le « plan de paix arabe » (plan de capitulation américain enveloppé d’un habit saoudien pour mieux nous entuber).
    Il reconnait un état palestinien avec toutes les conditions prescrites par ce plan.
    L’Algérie reconnait officiellement l’entité parasite et usurpatrice. Nous nouons des relations avec les criminels de guerre de cette entité. Nous concluons des partenariats dans divers domaines.
    Nous chantons les louanges de ce nouvel Israël épris de paix et de concorde avec les arabes.
    Le nouvel izhak Rabbin est assassiné par un extrémiste juif, son gouvernement est renversé. Un nouveau gouvernement raciste et extrémiste dirigé par un juif sanguinaire (ils le sont tous) comme Ben-Gvir ou un Smotrich prend le pouvoir dans l’entité. Ce gouvernement renie tous les accords qui ont été conclus par le précédent, qu’il qualifie de trahison au regard des loi de la Torah, car toute la Palestine est la terre promise par Dieu à son bien-aimé peuple élu qui ne doit pas en céder la moindre parcelle aux goyim. Il veut le grand Israël du Nil jusqu’à l’Euphrate, conformément au projet sioniste, la destruction de la mosquée El Aqsa pour y reconstruire le 3 temples, hâter la venue du messie qui lui assurera la domination du monde annoncée dans ses prophéties.
    Il livre une guerre génocidaire pour reconquérir Gaza et la Cisjordanie.
    Il massacre des centaines de milliers de femmes et d’enfants, un véritable génocide comme l’entité n’a cessé d’en perpétrer au long de son histoire sanguinaire. Il reprend le processus de colonisation total de la Palestine. L’état de Palestine est entièrement détruit. Le harkis qui dirige cet état s’enfuit comme Bachar el Assad. Les palestiniens sont déportés vers l’Égypte et la Jordanie …
    De quoi aurons-nous l’air ? nous algériens qui avons reconnu cette entité sanguinaire malgré la répugnance que nous a toujours inspirée sa nature coloniale et génocidaire par essence, qui avons ouvert une ambassade d’Israël à Alger, qui chantions les louanges de la normalisation soi-disant pour le bien des palestiniens.
    Nous aurons beau prendre des mesures de représailles, expulser l’ambassadeur de l’entité de notre pays, rompre les relations diplomatiques, condamner le génocide.
    Tous ces actes n’effaceront pas le sentiment de honte et déshonneur qui ne cessera de nous tourmenter d’avoir renié tous nos principes et nos idéaux.

    Abou Stroff
    7 février 2025 - 14 h 09 min

    « La préférence marquée d’Israël pour des normalisations bilatérales isolées n’est pas anodine. Cette approche permet d’éviter soigneusement la question palestinienne tout en affaiblissant progressivement la solidarité arabe. Chaque accord séparé représente un coup de poignard dans le dos de la cause palestinienne, transformant d’anciens alliés en complices silencieux d’une colonisation rampante. » avance M. E-M.

    Je ne comprends pas pourquoi, certains trouvent toujours le moyen d’insérer le conflit palestino-sioniste dans les mondes illusoires, pour ne pas dire virtuels, que sont le monde dit arabe et/ou le monde dit musulman.
    en effet, je pense que le massacre actuel des palestiniens de Gaza par les hordes sionistes peut constituer un pas décisif vers une décantation salutaire d’une problématique trop souvent enfouie dans une gangue idéologique qui ne fait que l’opacifier.

    Je splike :

    le massacre pré-cité et la silence remarquable des régimes arabes et de la mouvance islamiste, en général permettent de jeter les premiers jalons d’une remise en cause de ces deux ILLUSIONS qui ont permis à des couches sociales compradores de berner depuis des décennies, pour ne pas dire des siècles, des peuples complètement déboussolés par une remarquable dichotomie entre les discours qu’ils entendent et les réalités au sein desquelles ils végètent.
    Ces deux illusions sont, d’une part, l’existence d’une OUMMA ARABIA*, et d’autre part, d’une OUMMA ISLAMIA **.

    Ainsi, le silence des régimes « arabes » et la décision de normalisation de leurs rapports avec l’entité sioniste de certains de ces régimes permettent de rejeter une hypocrisie ambiante tout à fait stérile du point de vue de la dynamique de l’histoire, et de clarifier les enjeux palpables et quantifiables du moment en remettant des intérêts nationaux convenablement cernés au centre de la politique.

    En effet, si les « familles régnantes » de certains régimes dits arabes et/ou musulmans considèrent que leurs bons rapports avec l’entité sioniste constituent une garantie* pour leur reproduction en tant que familles régnantes, de quel droit certains se permettraient ils de les critiquer?

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part le constat indéniable qu’au moment présent, l’entité sioniste existe et deux postures peuvent être adoptées :

    1- si on considère que l’entité sioniste est le produit de commandements divins (voir les textes sacrés hébraïques et musulmans), il n’y a aucune raison de s’en faire un ennemi, bien au contraire (chacun aura remarqué que la mouvance islamiste ne fait pas de l’entité sioniste, un ennemi à abattre). j’ajoute que le plan « Yinon » concocté par l’entité sioniste et son actualisation par « A Clean Break » de R. Pearle) soutiennent que la pérennité de l’entité sioniste en tant que puissance indétrônable de la région exige qu’elle soit entourée de régimes basés sur la religion et/ou l’ethnie. Ainsi, si l’entité sioniste est entourée d’états racistes (comme le sont tous les pays musulmans qui l’entourent) basés sur la religion et/ou l’ethnie, elle intégrerait la « normalité » ambiante et ferait oublier son statut de vestige colonial doublé d’une entité raciste basée sur la religion.

    2- si on considère que l’entité sioniste est un vestige colonial et une entité raciste basée sur la religion, alors, nous devons la combattre, pour la « déconstruire », jusqu’à ce qu’elle disparaisse en tant que telle et que la Palestine redevienne un État peuplé de citoyens composant une société civile, quelle que soit leur religion.
    En outre, je pense que la « déconstruction » de l’entité sioniste, vestige colonial doublé d’un régime raciste basé sur la religion, est inséparable de la déconstruction des régimes arabo-musulmans, vestiges coloniaux doublés de régimes racistes basés sur la religion.
    En effet, l’existence des régimes archaïques arabo-musulmans justifient indirectement l’éxistence de l’entité sioniste et la destruction, me semble t il, des premiers nommés est une condition nécessaire à la neutralisation de l’entité sioniste, en tant que telle.

    PS1: les palestiniens doivent, comprendre que leur lutte ne peut être comprise qu’en tant que lutte anti-coloniale et que toute autre appréhension de leur lutte (un différent religieux entre juifs et musulmans, par exemple) ne ferait que raffermir la domination sans partage de l’entité sioniste et de son idéologie rétrograde. J’ajoute que, comme, il a dit lui : « le pouvoir est au bout du fusil » (Mao Zé Dong), la libération du peuple palestinien n’aura lieu que, grâce à une lutte prolongée du peuple palestinien. Quant à attendre que des instances internationales (comme l’ONU, ou tout autre machin) libère la Palestine, autant « attendre Godot ».
    PS2 : quant au « rejet du plan saoudien de 2022 [qui] prouve définitivement qu’Israël ne cherche pas la paix mais la domination totale. », je pense qu’il faut être d’une naïveté maladive, pour ne pas dire d’une niaiserie ridicule, pour simplement imaginer que l’entité sioniste pourrait être autre chose que le gendarme et le bras armé du Grand Capital dans la région.

    Wa el fahem yefhem.

    * je rappelle que le « monde arabe » (la oumma islamia) est une construction idéologique de certains intellectuels arabes chrétiens (M. Aflak, entre autres) pour créer un espace viable à la communauté chrétienne au sein de sociétés dominées par la religion musulmane.
    ** je pense qu’il est inutile de discourir sur la réalité de la « oumma islamia » dont la dynamique, depuis les soi disant « foutouhates islamia », repose, essentiellement, sur l’accaparement des richesses des peuples conquis et de leur asservissement au profit des couches sociales dominant le califat musulman.

    BEN 44
    7 février 2025 - 12 h 32 min

    Ils ( les sionazistes ) vont bientôt s’accaparer les UEA . Jordanie Oman dans quelques années , futur proche, pour ce qui est du Maroc c’est fait , l’Égypte sous perfusion doit marcher aux pas .
    Ils feront d’eux des esclaves comme en France tous les politicards marchent à la baguette. Les zarabes électrons libres aucune solidarité aucune entente aucune entente chacun signe de son côté la fumisterie de normalisation et sans vaseline et ils sont tous heureux de l’avoir fait.

    Spooks7
    7 février 2025 - 11 h 02 min

    Un vieux truc qui marche toujours, il suffit que 3 0ú 4 compères se mettent d’accord (en caserne ) pour envoyer un naif chez l’adjudant pour chercher la clé à débander, du champ de tir etc…!
    Pour le coup c’est la clé d’Abraham le pacifique, ça marche youpie ! avec les chameaux

    Dr Kelso
    7 février 2025 - 10 h 29 min

    Encore une énième fois @Anonyme 2021/09/08 :
    «Le respect du droit universel de l autodetermination des peuples vivants sous occupation etrangere est un droit inalienable et faisant partie de la charte des Nations unies ONU..qui autorisent aussi les peuples vivants sous occupation etrangere d utiliser tous les moyens pour arracher leur liberte et leur independance totale… ….» →→→ y compris la lutte armée.
    Enfin : David Ben Gourion :
    «Si j’étais un leader Arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l’a promis, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre dieu n’est pas le leur.
    Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient t-ils accepter cela ?»

    zardoff
    7 février 2025 - 10 h 22 min

    L’URSS est l’un des premiers pays à reconnaître l’État d’Israël après sa création en mai 1948 tandis qu’un an plus tard, Moscou vote en faveur de l’admission d’Israël aux Nations unies.
    C’est en 1992 que la Chine reconnait officiellement l’État hébreu, cette reconnaissance amorce une croissance très rapide de leurs relations bilatérales.

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