Dénonciation des accords de 1968 : Macron désavoue Bayrou et Retailleau
Par Nabil D. – «On ne va pas dénoncer les accords de 1968 de façon unilatérale, ça n’a aucun sens», a déclaré le président français, Emmanuel Macron, dans une conférence de presse animée à Lisbonne, au Portugal, ce vendredi, contredisant ainsi le chef de l’Exécutif, ainsi que les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, Bruno Retailleau et Jean-Noël Barrot.
La déclaration du président français intervient au lendemain de l’ultimatum lancé par le Premier ministre, François Bayrou, qui a menacé de résilier ces accords au cas où l’Algérie ne reprend pas des ressortissants algériens expulsables, dont la liste est en cours d’élaboration.
Ce cafouillage dans les positions au plus haut sommet de l’Etat français prouve, si besoin est, la cacophonie qui règne dans ce pays où le parti de Jean-Luc Mélenchon a remporté les élections législatives, mais a été empêché d’occuper Matignon qui lui revient de droit, pour voir nommer à sa place le chef d’un parti qui ne pèse rien sur l’échiquier politique.
Plus grave, la désignation de Michel Barnier, censuré par le Parlement, puis de François Bayrou, n’a été rendue possible que grâce à une alliance contre-nature entre le président Macron et la patronne du parti d’extrême-droite, le Rassemblement national, Marine Le Pen.
Dans ses réponses aux journalistes, Emmanuel Macron a tenté de modérer ses propos, en faisant un appel du pied au président Tebboune, avec lequel il espère pouvoir discuter d’une «modernisation» des accords de 1968, «parce qu’il y a beaucoup de choses qui doivent être faites de part et d’autre».
Le président français a laissé entendre qu’il y avait confusion non seulement chez les journalistes français, mais aussi au sein même du gouvernement, entre les accords de 1968 et ceux de 1994.
Il a rappelé que les deux chefs de l’Etat avaient abordé cette question lors des précédents entretiens, estimant qu’il fallait que les choses se fassent par un dialogue direct. «On ne peut pas se parler par voie de presse», a insisté Emmanuel Macron, qui affirme souhaiter «qu’il y ait un travail de fond, au service des intérêts des uns et des autres».
N. D.
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