Le Marocain Benkiran veut une victoire des islamistes en Algérie
Après le chef du mouvement tunisien Ennahda, Rached El-Ghanouchi, c’est autour du chef du gouvernement marocain et chef du Parti de la justice et du développement (PJD), vainqueur des élections législatives du vendredi 25 novembre dernier, Abdelilah Benkiran, de souhaiter une victoire des partis islamistes en Algérie.
Après le chef du mouvement tunisien Ennahda, Rached El-Ghanouchi, c’est autour du chef du gouvernement marocain et chef du Parti de la justice et du développement (PJD), vainqueur des élections législatives du vendredi 25 novembre dernier, Abdelilah Benkiran, de souhaiter une victoire des partis islamistes en Algérie.
Dans une déclaration faite au journal algérien Echorouk, à Doha – tout un symbole – et parue aujourd’hui mercredi, Abdelilah Benkiran estime qu’«il est temps aux islamistes de prendre le pouvoir en Algérie» en remportant les prochaines élections législatives prévues le 10 mai prochain.
«Je pense, a-t-il dit, que l’époque est favorable au règne des islamistes. Les partis islamistes ont remporté les élections dans tous les pays du Maghreb arabe. Ainsi, il serait étonnant qu’ils ne remportent pas les législatives en Algérie. Il faudrait que ces partis unissent leurs rangs et affichent cette position aux citoyens.» Plus curieuse encore est cette réflexion sur l’islamité des Algériens : «Pour nous, tous les Algériens sont musulmans ; mais il est temps pour cette mouvance qu’elle remporte les prochaines élections en Algérie.»
Arrivés au pouvoir après des négociations secrètes avec le Makhzen sur le partage des attributions, les islamistes marocains ont troqué leur conviction contre un marché avec le Palais, qui consiste à s’engager à ne pas détrôner la famille royale – protégée par la France – et à continuer de considérer le roi Mohammed VI comme le «commandeur des croyants». Cette obédience à la mode, affublée du qualificatif de «modérée» pour permettre aux capitales occidentales de traiter avec elle sans avoir à rougir de son passé sulfureux, accepte ainsi de tenir un rôle figuratif dans le plan occidental visant à reconfigurer le Monde arabe. Car d’islamiste, les partis s’en réclamant au Maroc, comme en Tunisie, en Egypte ou encore en Jordanie, n’ont que le nom. Ces quatre pays vivant quasi-exclusivement du tourisme, les nouveaux tenants du pouvoir crient d’une seule voix qu’ils ne comptent interdire ni la consommation d’alcool, ni la nudité sur les plages, ni les boîtes de nuit. L’enjeu est donc ailleurs et n’a rien à voir avec l’islam.
G. B./M. A.-A.
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